Mon Führer, la vraie véritable histoire d'Adolf Hitler
Le 04/02/2008 à 11:56Par Michèle Bori
Si vous voulez voir de vraies comédies qui se moquent ouvertement du célèbre dictateur, et de manière fine et corrosive qui plus est, préférez To Be or Not To Be ou Le Dictateur à ce triste Mon Führer. Même la version de Mel Brooks de ce premier fera l'affaire, c'est vous dire !
A l’origine d’un petit scandale outre-Rhin où certaines personnes s’étaient offusqué qu’on puisse se moquer de l’ancien dictateur du IIIe Reich et de la Shoah, Mon Führer débarque en Mars prochain sur nos écrans. Autant le dire tout de suite : si lors des premières minutes on est emballé par le culot du réalisateur de nous peindre un Hitler déprimé contraint d’accepter les conseils d’un expert en comédie dramatique de confession judaïque, le rythme du film retombe bien vite après les 20 premières minutes. Jamais vraiment drôle, jamais sympathique, Mon Führer souffre de trop grosses faiblesses pour être digne du sujet qu’il ambitionne. Les acteurs ne sont pas convainquants, l’intrigue tourne vite en rond, la mise en scène est plate au possible, la direction artistique souffre d’un manque de moyens évident (les tentatives de plans truqués sont juste risibles) et au final, contrairement à ce qu’on pouvait en espérer, le film ne se montre jamais osé, ni choquant et par dessus le marché jamais provocateur.
Même lorsque Joseph Goebbels en personne dit au comédien Juif « vous savez, cette histoire de solution finale...ne le prenez pas trop personnellement ! » on aimerait bien laisser éclater un gros « Rooooh mais alors » offusqué, mais il n’en est rien. Il faut du génie pour arriver à faire rire de choses aussi graves et, hélas pour lui, Dani Levy (réalisateur du film) ne l’a pas. La mention du personnage raté reviendra bien sûr au Führer en personne, dont le maquillage grotesque et les grimaces agaçantes ne feront qu’enfoncer un peu plus le film dans sa banalité. Dommage, parce que l’idée de base était quand même fortement sympathique.