Monsieur Papa
Le 01/06/2011 à 17:05Par Maxime Chevalier
On aurait rêvé pouvoir écrire que Monsieur Papa est un film à l'image de son réalisateur Kad Merad. Gentil, tendre, attachant, drôle, sympathique... Hélas, malgré de nombreux efforts visant à abonder en ce sens, cette première réalisation d'un des comédiens préférés des français n'est qu'un téléfilm mou du genou, plat, sans saveur, sans odeur et sans mordant. Parfait pour France 2 un soir de la semaine, mais pas franchement digne d'un écran géant. Retrouvez ci-dessous notre critique du film Monsieur Papa de Kad Merad.
CRITIQUE DU FILM MONSIEUR PAPA DE KAD MERAD
Nous nous garderons bien d'attaquer le fait que Kad Merad se lance dans la réalisation alors qu'il est déjà dans le top 5 des comédiens qui ont le cinéma français à leurs pieds. D'une part parce que Kad Merad - qui a roulé sa bosse sur un paquet de tournages et qui connait bien le milieu - n'est pas plus illégitime que d'autres à ce poste. D'autre part, parce que des réalisateurs comme Riad Sattouf et Philippe Guillard (respectivement dessinateur de BD et ex-rugbyman) ont récemment prouvé avec Les Beaux Gosses et Le Fils à Jo que l'on pouvait faire de très bons films sans avoir une grande expérience de metteur en scène. Bref, tout cela pour dire que Kad Merad, réalisateur de Monsieur Papa, on se disait "pourquoi pas". Sauf que voilà, que l'on soit Kad Merad ou Steven Spielberg, lorsqu'on a entre les mains un scénario fadasse qui semble avoir été écrit pour un téléfilm du lundi soir sur France Télévision, on ne peut pas faire de miracles.
Monsieur Papa n'est donc pas un mauvais film. Il s'agit juste d'un téléfilm très moyen. Un de ces produits gentils, ou rien ne dépasse. Ni le jeu des comédiens (sans fausses notes ni coups de génie), ni les thématiques abordées, ni la mise en image. Pour tout vous dire, le "grand méchant" du film (comprenez, le personnage qui est un peu moins Bisounours que les autres) est une sorte de chef d'entreprise qui pense à ses actionnaires avant de penser à ses employés. Attention, ça balance ! Et pour ceux qui n'auraient pas été soufflés par cette fulgurante audace militante, sachez que Monsieur Papa apprend également au spectateur qu'un enfant peut être élevé correctement sans figure paternelle, que l'amour peut naître malgré les différences sociales, que les femmes sont aussi capables que les hommes dans les postes à haute responsabilité et que la France est un beau pays multiculturel où se côtoient sans problèmes les black, les blancs, les beurs et les asiatiques. Ne manque peut-être que Jean-Louis, le gars des huitres des Petits Mouchoirs, pour que la fête soit totale. Bref, Monsieur Papa enchaîne les poncifs. Presque autant que son metteur en scène enchaîne les films, c'est dire ...