Nouveau Départ
Le 09/03/2012 à 18:30Par Michèle Bori
La franchise nous oblige à avouer que si Nouveau Départ n'avait pas été réalisé par Cameron Crowe, il n'aurait sans doute pas suscité la curiosité au sein de notre rédaction. C'est dommage, car nous serions passés à côté d'un fort recommandable petit film, qui propose juste ce qu'il faut de bons sentiments et de jolies séquences pour nous faire passer un agréable moment. A la fois véritable produit de studio calibré pour le marché US et film d'un Crowe qui nous ressort un certain nombre de ces thèmes de prédilection, Nouveau Départ ne surprend pas. Mais puisqu'il ne cherche pas non plus à se faire passer pour autre chose qu'un modeste "feel-good movie" avec des animaux dedans, nous ne bouderons pas notre plaisir face à cette petite fable mignonne comme tout. Un film simplement "sympa", c'est si rare de nos jours… Découvrez ci-dessous notre critique de Nouveau Départ.
Nouveau Départ : Critique
Parce qu'il a réalisé le cultissime Presque Célèbre, Cameron Crowe aura toujours une place un peu particulière dans le cœur de nombreux cinéphiles. C'est pourquoi, même si à première vue son pitch n'avait pas franchement de quoi enthousiasmer les foules, Nouveau Départ était un film que nous attendions, "parce que c'est Cameron Crowe quoi". Basé sur la vraie histoire de Benjamin Mee - un homme devenu "l'heureux" propriétaire d'un parc zoologique alors qu'il n'y connaît pas grand-chose en animaux exotiques – Nouveau Départ semble faire partie de ces productions destinée avant tout à un public américain amoureux de ces bobines qui nous assènent sans sourciller que "lorsque l'on veut, on peut", que "c'est au fond du trou qu'on voit le mieux le trou" et que "les rêves valent souvent le coup d'être vécus". Le genre de bobine bien calibrée pour cartonner au box-office local donc, avec le label "feel-good movie" en prime. Bref, comme ça, le genre de film qu'on cherche plutôt à fuir. "Sauf que c'est Cameron Crowe quoi" …
Ce qui est drôle avec Nouveau Départ, c'est que malgré toutes les figures imposées par son cahier des charges, il n'en demeure pas moins un film du réalisateur de Singles. Pas seulement parce qu'il nous propose une BO d'enfer (en vrac, Neil Young, Sigur Ros, Cat Stevens, Bob Dylan, Tom Petty), mais parce qu'on y retrouve un grand nombre de ces petites choses qui caractérisent son cinéma. La quête de l'homme perdu qui cherche à se reconstruire, la femme mystique, le pari d'une vie nouvelle, la famille d'adoption, le petit bout de chou mignon, le besoin de se ruiner pour trouver une bonne raison de gagner sa vie … Tous ces ingrédients disséminés ça et là dans Presque Célèbre, Jerry Maguire, Rencontre à Elizabeth Town et même dans Vanilla Sky, se retrouvent ici mélangés dans une sorte de best-of Crowe-ien qui ne manquera pas de ravir les fans du bonhomme. Si l'on voit le verre à moitié plein, on appréciera d'être ici en terrain connu, heureux de pouvoir enfiler nos chaussons pour traînailler chez un réalisateur dont on aime l'hospitalité. Si l'on voit le verre à moitié vide, on pourra éventuellement regretter que ce dernier nous serve les restes de la veille …
Sauf que voilà, les restes ont encore un peu de goût, et s'il est définitivement mielleux et bardé de bons sentiments, Nouveau Départ fonctionne plutôt bien. Tout n'est pas d'une grande finesse, certes. Oui, on pourra regretter quelques raccourcis de scénario. Mais parce que Crowe ne s'est pas entouré de n'importe qui (Matt Damon est plutôt convaincant dans son rôle d'homme brisé, Scarlett Johansson est toujours aussi délicieuse), parce que ses personnages secondaires sont subtilement croqués, que ces animaux sont kawaï comme il faut et parce que certaines séquences font irrésistiblement mouche, ce film nous aura fait passer un bien agréable moment. Et nous n'en demandions pas plus.