Pas si simple
Le 14/12/2009 à 17:38Par Michèle Bori
Après Ce que veulent les femmes, Tout peut arriver et The Holiday, Nancy Meyers nous revient avec un Pas si simple dont elle-seule a le secret. Enième chronique pré-gériatrique narrant les aventures d'une bourgeoise s'encanaillant dans une relation adultérine avec son ex-mari, Pas si simple s'inscrit dans la droite lignée des précédents travaux de la réalisatrice. Encore une fois, un produit cliché au possible, que l'on croirait sorti d'un autre temps, aussi indigeste et indécent dans sa forme (on dirait une publicité Kinder étalée sur deux heures) que navrant sur son fond. Pas si simple enfile les caricatures et nous fait nous demander dans quel monde peut bien vivre Meyers (et ses producteurs) pour qu'elle se sente le besoin d'enfoncer des portes ouvertes avec ces histoires de nantis aux problèmes de nantis. Pouah !
Découvrez ci-dessous la critique du film Pas si simple de Nancy Meyers
Jane a beaucoup de problèmes dans la vie. Son ex-mari s'est remarié avec une hispanique de 25 ans qui a un enfant hyperactif. Sa maison de 500m2 a besoin d'être refaite car sa cuisine est trop petite et elle ne peut faire cuire que trois tartes en même temps dans son four. Pire encore, sa petite dernière quitte le cocon familial pour aller étudier dans une grande école à Los Angeles. Et enfin, pour couronner le tout, son fils, fraichement diplômé, préfère aller faire la fête avec ses amis plutôt que de manger avec elle au restaurant... Aaah, pas si simple en effet d'être une bourgeoise des années 2000 ! Alors, pour remettre un peu de piment dans son existence et pour se prouver à elle-même qu'il y a bien une vie après la ménopause, Jane va s'aventurer dans un triangle amoureux avec Jake - son ex - un avocat cardiaque à la libido galopante, et Adam, un gentil architecte qui n'a d'yeux que pour elle. Et tout ça, avec l'approbation de son psy bien sûr.
Pas de doute possible : nous sommes là dans un film de Nancy Meyers ! Tout y est: le background friqué, les histoires d'amourettes factices, les préretraités bobo, les "gentils" blonds aux yeux bleus, la "méchante" pas franchement caucasienne, les décors indécents de luxe, le comique de situation façon pièce de boulevard, les répliques faussement cinglantes sous-sous-sous-sous Woody Allen et les monologues interminables venant mettre des mots sur un scénario dont on avait compris les tenants et les aboutissants dès la fin du pré-générique. Bref, la crème de la crème de la comédie de studio formatée pour un public de wasps bourgeois, les seuls à encore trouver drôle, en 2009, une quinquagénaire qui piaille comme des ado en chaleur devant Robert Pattinson après avoir tiré deux taffes de Marie-jeanne. Un film grotesque et boursouflé, mis en boite par des éxécutifs. Tellement mauvais qu'on dirait presque du Danièle Thomson.