Persécution
Le 09/12/2009 à 13:00Par Sabrina Piazzi
A l'instar de son précédent film Gabrielle, Patrice Chéreau se penche sur le couple, ses incompréhensions et ses passions. Même si son Persécution demeure très (trop ?) "écrit", le réalisateur parvient à sortir de la théâtralité qui caractérise la plupart de ses longs métrages en aérant son film (très belle photo) et en l'ancrant dans un quotidien triste et réaliste. Romain Duris, quasiment de tous les plans, campe brillamment un personnage torturé et mal en société. Charlotte Gainsbourg illumine le film de sa beauté et de sa fragilité tandis que Jean-Hughes Anglade, bien que peu présent à l'écran, impose sans mal son physique cassé et fatigué. Certes Persécution contient son lot de séquences emphatiques et le metteur en scène aurait gagné en émotion à alléger ses dialogues proches de la logorrhée. Mais pour Patrice Chéreau, la confusion des sentiments passe par l'échange verbal parfois hermétique et non par le silence. De ce fait, le film implique le spectateur de bout en bout qui tente alors de percer le bouleversement complexe et dérangeant des personnages auxquels on finit malgré tout par s'attacher.