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Prince Of Persia : Les sables du temps

Le 25/05/2010 à 17:01
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Notre avis
1 10

Embourbé dans un égocentrisme qui l'encourage dans les grandes sagas épiques, donnant parfois des réussites comme le premier Pirates des Caraïbes, Jerry Bruckheimer tente de renouveler avec Prince Of Persia : les sables du temps l'exploit de ce dernier. A savoir un accouplement entre l'épopée traditionnelle en costumes et une touche de fantastique. Si un producteur à Hollywood avait des reins assez solides pour réussir une adaptation de jeu vidéo, c'était bien lui. Malheureusement si les ingrédients sont là, la recette est totalement ratée. Un scénario indigeste, des acteurs insupportables (jusqu'aux figurants...), une réalisation inégale rafistolée et des SFX post-Matrix parfaitement ringards caractérisent cette production aberrante qui doit beaucoup à son réalisateur Mike Newell. Du mauvais divertissement dans toute sa splendeur, bâclé et négligé, qui s'oublie fort heureusement très vite mais laisse un goût amer très désagréable de production hollywoodienne complètement ratée au point de n'être jamais fun. Un calvaire de près de deux heures...

Découvrez ci-dessous la critique du film Prince of Persia


Critique Prince Of Persia : Les sables du temps

Critique Prince Of Persia : Les sables du temps

 

Roulements de tambour... Prince Of Persia : les sables du temps, le film : c'est pas bon ! Ce n'est même franchement pas bon du tout. Nous voilà en effet face à une sorte de château de sable mal colmaté que l'on passe deux heures à regarder s'effriter, comme une belle figure de proue de tout ce que l'industrie hollywoodienne peut concevoir de désastreux lorsqu'elle met les pieds dans un projet sans savoir quoi en faire (le comparatif avec Wolverine est évident sur toute la ligne). L'épuisant visionnage du film explique, dans les grandes longueurs, l'éternité que ce dernier a nécessité pour enfin voir le jour puisque cet amas de bric et de broc de 150 millions de dollars, composé de plans et de scènes dont on a du mal à expliquer la raison d'être, trahit des brèches ouvertement honteuses qu'il fallait combler. Sans succès, en plus. La pire d'entre elles étant que Prince Of Persia : Les Sables du temps oublie la règle d'or par excellence du cinéma de divertissement : être divertissant ! Un véritable statut de plus en plus luxueux qu'il n'atteint tout simplement jamais.

 

Critique Critique Prince Of Persia : Les sables du temps

 

Le premier à blâmer, c'est Jerry Bruckheimer qui a littéralement fini par se prendre pour ce qu'il n'est pas. Un producteur capable du meilleur comme du pire, mais gavé par une folie des grandeurs amorcée avec le franchement pourri Pearl Harbor et entretenue par la déclinante saga Pirates des Caraïbes ou encore le catastrophique Le Roi Arthur (qu'on a un peu trop tendance à oublier). Définitivement bien loin de l'univers dans lequel il excellait (l'action folklo et tape-à-l'œil des années 80/90, à savoir The Rock, Bad Boys, Ennemi d'Etat, Les Ailes de l'enfer, Armageddon et consorts), époque où le grand public n'était pas encore absorbé par le tout public. Le producteur ne nous a plus rien servi de réellement bon et décomplexé depuis plusieurs années en fait, et semble s'être enlisé dans un gargarisme aigu et caricatural de l'exécutif plein au as, qui fait du cinéma comme il libère un maelstrom : il n'a plus envie de s'amuser, il voudrait devenir le nouveau Cecil B. DeMille ! Après les navires et les cocotiers, place aux dunes et aux chameaux cherchant à faire passer Lawrence d'Arabie pour une attraction d'Ermenonville à grands coups d'effets visuels boueux et "novateurs". Dans l'absolu, pourquoi pas. Mais encore aurait-il fallu avoir aux commandes un producteur maîtrisant un peu plus son sujet. Et surtout un réalisateur.

 

Critique Critique Prince Of Persia : Les sables du temps

 

C'est là qu'arrive le second responsable de l'affaire... En tout cas, celui qu'on finira par pointer du doigt, instigateur involontaire de ce désastre tant l'intention de Jerry Bruckheimer de sauver les murs à la post-production semble évidente (même s'il ne fait qu'aggraver le spectacle). A savoir Mike Newell, catapulté dans le bazar parce que certains ont cru en son opus d'Harry Potter (Harry Potter et la coupe de feu). On ne cherchera pas à comprendre pourquoi le réalisateur de 4 Mariages et 1 enterrement a pu mettre les pieds là-dedans, mais le bonhomme n'est clairement pas dans son élément et semble découvrir le film d'aventure comme un touriste. Un peu de bagarre, un peu de sable, des belles gonzesses solidement bustées, des mecs musclés qui bombent le torse et un héros dont le charisme peine à vouvoyer celui d'une tarte aux pommes. Le reste n'est laissé qu'au sort d'une narration et d'un rythme global suivant un scénario tout droit sorti d'un traitement de texte automatique, se moquant totalement de maintenir notre attention et tentant, plus mal que bien, de nous faire rester dans la salle. Ce ne sont pas trois pauvres clins d'oeil au jeu vidéo dont il s'inspire qui lui forgeront une crédibilité...

 

Jeté en pâture dans une production indigne de son talent, Jake Gyllenhaal pactise malgré lui avec le diable : à cause de Bruckheimer, le public se souviendra désormais de Brokeback Mountain comme du film où le mec de Prince Of Persia s'éclate sous une tente avec le Joker ! En tout cas, l'autruche du film (car oui, l'un des personnages principaux est une autruche affublée d'une cagoule) se débrouille mieux que lui... et que tout le reste du casting d'ailleurs, même les figurants étant cabotins jusqu'au bout des ongles au détour de blagues dignes d'une production Luc Besson. La coupe est pleine : il vaut mieux rester chez soi à observer la litière du chat (pour le côté ensablé) pendant deux heures que de perdre son temps devant cet exemple parfait de ce que le cinéma hollywoodien peut parfois fournir de pire. En 2009 nous avions Wolverine, en 2010 nous avons Prince of Persia.

 

Article publié le 19 mai 2010





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