Super-Heros Movie

Ouais, c'est effectivement moche, lassant et épuisant de devoir consacrer du temps et de l'énergie à un machin aussi mal fagoté. Même si aucun dessous de table avec le distributeur ne nous force à en dire du bien sous la contrainte (manquerait plus que ça), il n'est pas si évident de constater avec consternation qu'un genre pourtant efficace il y a quelques années a effroyablement mal vieilli. Certes, on ne tombe pas aussi bas que les productions Friedberg/Seltzer (les deux trous du cul responsables de Spartatouille et Big Movie), mais le jeune réalisateur de ce mauvais pastiche a forcément conscience que son film est mauvais. Ce n'est pas possible autrement. Une comédie pas drôle... C'est un ratage. Une parodie de films de super-héros qui n'en n'est pas une (à savoir que tous les clichés de rigueurs ne sont pas évoqués) mais simplement un copier coller de Spider-Man pour toucher le grand public et lourdé de prouts et de peaux de banane... C'est un ratage aussi ! Surtout, affirmer haut et fort qu'aucun autre ne s'était essayé à ce genre de démarche, en oubliant en cours de route Les Indestructibles, Batman (1966), Capitaine Orgazmo et dans une autre mesure My Super Ex-Girlfriend relève purement et simplement de l'insulte outrancière. Surtout quand il n'atteint pas les maigres qualités du dernier...

Alors oui, c'est franchement désagréable d'être pris pour un con à tous les stades, en se disant que le public ne connaît rien, que le public aimera un film méprisé par ses propres créateurs, et que si le public n'aime pas, ce ne sera pas grave parce qu'il aura déjà payé sa place. Super-Héros Movie est le sempiternel cheeseburger vite chié, parfaitement irrespectueux pour celui qui le regarde, une bassesse maquillée par quelques gags scatos du plus mauvais effet. Et c'est finalement le gros cirage de pompe à l'attention du producteur (David Zucker, jadis un seigneur) qui relèvera quelques infimes qualités à ce machin. Quelques clins d'oeils baveux aux indémodables Y-a-t-il..., une caméo sympa de Robert Hays, plus drôle en photo ici que tout le reste du casting en mouvement, et surtout un Leslie Nielsen toujours aussi efficace, même fourvoyé dans les plus grosses merdes. Ce petit packaging couplé à un ou deux gags réussis, grand max, c'est bien évidemment trop peu pour apprécier.