Triangle
Le 16/01/2008 à 21:44Par Elodie Leroy
Notre avis
Quand trois grands maîtres du cinéma de Hong Kong se réunissent, ça donne quoi? Pas nécessairement un bon film. C'est même tout le contraire qui se produit avec Triangle, un cadavre loin d'être exquis signé Tsui Hark, Ringo Lam et Johnnie To. Oui, même s'il est difficile de le croire à la vue de ce polar sans queue ni tête et dénué de saveur, il ne s'agit pas d'homonymes mais bel et bien des cinéastes ayant respectivement réalisé des chefs d'oeuvres tels que The Blade, Full Alert et The Mission...
Même la présence d'un casting d'exception - Simon Yam, Louis Koo, Sun Honglei, tout de même ! - n'y fait rien. Triangle ennuie dès sa première partie, dont les enjeux ne suscitent que l'indifférence et au cours duquel même le fan de Tsui Hark le plus averti aura bien du mal à discerner un quelconque élément ressemblant de près ou de loin au style du cinéaste. Signée Ringo Lam, la seconde partie aggrave les choses et suscite même une certaine irritation de par le traitement lamentable et incohérent des personnages, notamment celui de Kelly Lin. C'est finalement Johnnie To qui s'en tire mieux dans la troisième partie du film. Le cinéaste parvient miraculeusement à relever le niveau en introduisant une dimension ludique jusqu'alors absente en dépit de quelques essais de la part de Tsui. La bonne idée de Johnnie To est d'avoir évacué toute tentative de faire un scénario pour miser uniquement sur la forme, sur l'ambiance, sur la bande-son aux tonalités bollywoodiennes. Malheureusement, ce final sympathique arrive beaucoup trop tard et ne suffit donc pas à faire oublier la lassitude qui s'est emparée du spectateur pendant l'heure et quart précédente.
Impréhensible, décousu et prétentieux, Triangle déçoit, Triangle énerve. Parce qu'on espérait tellement mieux de la part de trois des plus grands auteurs hongkongais actuels.