Hansel et Gretel
Le 06/03/2009 à 17:20Par Elodie Leroy
S'il faut reconnaître à Hansel et Gretel une (immense) qualité, c'est de parvenir à nous immerger dans un univers envoûtant, à la fois baroque et enfantin, au moyen d'une intrigue empreinte de mystère nourrie par une mise en scène mêlant agréablement le merveilleux et l'inquiétant. Aux décors, splendides d'inventivité et d'onirisme, viennent s'ajouter une gestion des lumières à couper le souffle et une ambiance musicale entêtante.
Pourtant, à l'approche de la résolution, Yim Pil-Sung casse un peu les rêves que l'on s'était forgés à travers un flash-back tellement cruel qu'il provoque une certaine perplexité. Dans le fond, le scénario reste extrêmement cohérent mais le fin mot de l'histoire est amené avec une maladresse telle qu'il risque de provoquer le rejet chez certains spectateurs.
Il n'en demeure pas moins que les idées poétiques sont légion, disséminées çà et là comme les morceaux de pain du petit poucet (la porte dans les bois, la figurine qui s'envole, les lapins dans le décor), et que l'interprétation des enfants est à la hauteur des ambitions. Oeuvre étrange, expérimentale et imparfaite, Hansel et Gretel sort bel et bien des sentiers battus et laisse penser que si ses prochains films disposent d'une écriture plus aboutie, Yim Phil-Sung pourrait bien faire partie des réalisateurs coréens les plus intéressants de ces prochaines années. Un talent à suivre de près.