Film d'animation basé sur la saga des jeux vidéo Professeur Layton, Professeur Layton et la Diva éternelle (2009) est un projet pharaonique qui conjugue les talents de Masahaku Kubo, producteur des films Pokemon et Full Metal Alchemist, et Akihiro Hino, PDG du studio LEVEL-5 et créateur des jeux consacré à l'enquêteur. La réalisation est confiée à Masakazu Hashimoto, assistant directeur sur (I'll/CKBC) et déjà réalisateur du petit film animé d'introduction à Professeur Layton et l'Etrange Village.

 

L'histoire se situe après le 4e opus du jeu : secondé par son fidèle apprenti Luke, le célèbre gentleman londonien vit des aventures ponctuées d'énigmes en tous genres à résoudre. Un nouveau mystère attend le professeur lorsque la jeune cantatrice Janice Quatlane leur confie avoir aperçu le fantôme de sa meilleure amie défunte. Impossible pour le gentleman de ne pas venir à aide à cette demoiselle en détresse. Pour mener l'enquête, le professeur et son apprenti se rendent au « Crown Petone », le plus célèbre opéra du monde où le compositeur de génie Oswald Whistler dévoile sa toute dernière œuvre. Mais sur place, la représentation se transforme en un jeu effrayant dont le gagnant se verra octroyer l'immortalité.

La clé de l'énigme se trouve en effet dans la vie éternelle.

 

Juste avant le début du film, une délicieuse mise en bouche nous est offerte sous la forme d'un joli petit film d'animation, présentant le jeu Professeur Layton et le destin perdu qui devrait sortir le 22 octobre prochain en France sur la console Nintendo DS et dans lequel les personnages de la série sont plongés dans le Londres du futur. Professeur Layton et la Diva éternelle permet de retrouver l'ambiance chaleureuse et la tonalité musicale des jeux et les amateurs de la saga ne seront certainement pas déçus de cette transposition. Mais le film se destine à tous les publics et plaira tout autant aux aficionados qu'aux non initiés. Ces derniers ne seront jamais égarés par l'intrigue qui mise sur des ingrédients simples mais accrocheurs. A l'image des aventures de l'enquêteur sur console, Professeur Layton et la Diva éternelle est ponctué de diverses petites énigmes et s'avère passionnant à suivre, et si le dénouement se révèle en partie prévisible, il n'en réserve pas moins son lot de surprises, à commencer par une fin particulièrement émouvante.

 

 

Sur le plan graphique, Professeur Layton et la Diva éternelle bénéficie d'un budget confortable au vu du somptueux résultat final. Les décors sont sublimes et les rendus 3D, soigneusement intégrés dans les images 2D, sont un ravissement pour les yeux. On remarquera notamment la superbe vue d'ensemble de la ville de Londres, très réussie. Les images sont lumineuses et les dégradés de verts, très délicats, restituent avec justesse le charme de la campagne anglaise. Outre la qualité de ses décors, Professeur Layton et la Diva éternelle doit aussi beaucoup au character design impeccable de Noboru Sugimitsu (Ghost in the Shell: Stand Alone Complex 2nd GIG, Gunslinger Girl: Il Teatrino).

 

Pour un premier long métrage, Professeur Layton et la Diva éternelle réussit son pari et nous en met tout simplement plein la vue, même si l'on pourra parfois relever un léger manque de dynamisme dans la mise en scène. Les amateurs de dramas (séries TV) auront en outre le plaisir de reconnaître la voix de la jeune actrice japonaise Maki Horikita (Kurosagi) pour le doublage de Luke Triton. A l'instar de son confrère Détective Conan, autre amateur d'énigmes et de mystères en tout genre, Professeur Layton et son comparse Luke Triton ont encore de beaux jours devant eux.