Wolverine : le piratage nuit-il réellement au cinéma ?
Le 11/05/2009 à 10:45Par Yann Rutledge
Le piratage tue-t-il réellement le cinéma ? Nous sommes en droit de nous poser la question à la vue des chiffres du premier week-end d'exploitation de X-Men Origins : Wolverine aux Etats-Unis. Téléchargé d'après la Fox plus de quatre millions de fois en un mois, le blockbuster a pourtant récolté pas moins de 85 millions de dollars en trois jours là où le premier X-Men n'avait récolté que 54,4M$ (X-Men 2 et 3 ont eux respectivement engrangés 85,5M$ et 102,7M$). Empochant près de 160M$ à l'international le premier week-end d'exploitation, X-Men Origins : Wolverine a ainsi d'ores et déjà vu ses coûts de production (150M$, hors campagne marketing donc) amorti. Le score aujourd'hui - dix jours après sa sortie - est de 129M$ sur le marché américain, 209M$ à l'international.
Un film disponible gratuitement (mais illégalement) depuis un mois aux yeux de tous qui pourtant fait un carton au point de prendre la première place du box-office dans les pays où le piratage est un sport national (en Chine, Malaisie, aux Philippines et à Singapour) ainsi que de devenir aux Etats-Unis le troisième meilleur démarrage de tous les temps pour un blockbuster de mai (derrière Spider-Man et Iron Man), cela contredit tout ce que l'industrie du cinéma nous assène depuis des lustres. On se souvient également du carton américain de Taken de Pierre Morel (un total de 143M$ !) pourtant disponible légalement en DVD et Blu-ray import et illégalement en divx trois mois avant sa sortie américaine... Même si la Fox clame que sans la mise en ligne du workprint Wolverine aurait récolté 20M$ de plus, ces chiffres prouvent que les gens sont prêt à payer 8 dollars pour aller voir un film sur grand écran quand bien même ils ont la possibilité de le regarder gratuitement (mais illégalement) chez eux.
Les industries du cinéma et de la musique ont sans conteste connu d'énormes bouleversements ces dix dernières années : l'arrivée salutaire du DVD tout d'abord qui aura permis de remettre en avant leur catalogue jusqu'alors faiblement exploité (même cas avec le CD pour l'industrie du disque) suivi de la démocratisation du téléchargement illégal devenu aux yeux des internautes une alternative à la location ou à l'achat. Le prix d'une nouveauté DVD (20€) jugé trop onéreux quand on considère le prix physique d'un disque (20 centimes d'euros tout au plus) et le manque de place dans la dvdthèque déjà blindée chez la plupart des consommateurs explique en partie le choix du téléchargement (légal et illégal). Cependant une question subsiste : est-ce que les internautes qui ont illégalement téléchargé un film l'auraient acheté/loué si celui-ci n'était pas sur la toile ? Ou bien cette façon illégale de consommer des biens culturels ne viendrait-elle pas compléter une consommation légale ?
Un film disponible gratuitement (mais illégalement) depuis un mois aux yeux de tous qui pourtant fait un carton au point de prendre la première place du box-office dans les pays où le piratage est un sport national (en Chine, Malaisie, aux Philippines et à Singapour) ainsi que de devenir aux Etats-Unis le troisième meilleur démarrage de tous les temps pour un blockbuster de mai (derrière Spider-Man et Iron Man), cela contredit tout ce que l'industrie du cinéma nous assène depuis des lustres. On se souvient également du carton américain de Taken de Pierre Morel (un total de 143M$ !) pourtant disponible légalement en DVD et Blu-ray import et illégalement en divx trois mois avant sa sortie américaine... Même si la Fox clame que sans la mise en ligne du workprint Wolverine aurait récolté 20M$ de plus, ces chiffres prouvent que les gens sont prêt à payer 8 dollars pour aller voir un film sur grand écran quand bien même ils ont la possibilité de le regarder gratuitement (mais illégalement) chez eux.
Les industries du cinéma et de la musique ont sans conteste connu d'énormes bouleversements ces dix dernières années : l'arrivée salutaire du DVD tout d'abord qui aura permis de remettre en avant leur catalogue jusqu'alors faiblement exploité (même cas avec le CD pour l'industrie du disque) suivi de la démocratisation du téléchargement illégal devenu aux yeux des internautes une alternative à la location ou à l'achat. Le prix d'une nouveauté DVD (20€) jugé trop onéreux quand on considère le prix physique d'un disque (20 centimes d'euros tout au plus) et le manque de place dans la dvdthèque déjà blindée chez la plupart des consommateurs explique en partie le choix du téléchargement (légal et illégal). Cependant une question subsiste : est-ce que les internautes qui ont illégalement téléchargé un film l'auraient acheté/loué si celui-ci n'était pas sur la toile ? Ou bien cette façon illégale de consommer des biens culturels ne viendrait-elle pas compléter une consommation légale ?
Taken : l'autre film qui a reçu la claque du P2P comme un coup de fouet...
Il serait, quoi qu'il en soit, absurde de rejeter la formidable alternative économique et culturelle que représente Internet sous prétexte que le juteux système économique adopté jusqu'à aujourd'hui par les industriels ne s'y prête plus. Les studios et majors devront de toute évidence dans les prochains mois abandonner leur politique du tout répressif et comprendre qu'utilisé avec ingéniosité Internet est un fabuleux outil de promotion et d'exploitation et non une zone de non droit.
NB : Bien que nous utilisons dans cet article par trois fois le mot piratage, il aurait fallu pour être juste et précis écrire contrefaçon puisqu'il s'agit de produire illégalement la copie d'une oeuvre.