L'année 2008 aura été marquée par deux apparitions de Keanu Reeves en tête d'affiche : dans Le Jour où la Terre s'arrêta en fin d'année et dans Au Bout de la nuit au printemps. Rencontre (brève) avec l'acteur :

Vous respectez l'autorité ?

Ca dépend. J'aimerais avoir plus de respect pour l'autorité. En général oui, j'en ai, mais on peut toujours en avoir plus. Est-ce que je respecte les militaires ou la police ? Oui, bien sûr. Mais parfois j'admet qu'on peut être tenté du contraire.

 

Que pensez-vous de votre personnage dans le film ? Il donne une bonne image de l'autorité ? Ou a-t-il évolué, l'a-t-il dépassé pour l'avoir trop respecté durant des années ?

Son attitude est nuancée. Nous le décrivons comme un policier blessé, qui n'est pas vraiment impliqué dans des activités illégales ou au delà de la loi. Il assume ses responsabilités envers la loi, mais en même temps il a une opinion personnelle sur certains criminels qui méritent plus que ce que leur réserve le système judiciaire. Donc il brise la loi. Il contourne les lois, ce qui a des conséquences sur lui et les autres.

 

 

Vous pensez que c'est responsable d'avoir un film qui glorifie les conséquences de ses acteurs ? Ou vous pensez que le film ne les glorifie pas au contraire ?

Ca ne reste qu'un film, un divertissement. Les spectateurs, tout comme moi, apprécient de voir une histoire où le héros n'est ni blanc ni noir dans sa morale.

 

Le réalisateur dit que Au Bout de la nuit est le film le plus dur de toute votre carrière...

D'une certaine façon, oui. Le planning de tournage était très difficile. Et le rôle en lui-même était très intense. Ce n'était pas un service militaire quand même, mais le nombre d'heures de tournage était vraiment énorme.

 

Il y a une scène où vous interrogez l'acteur The Game à coup d'annuaire ! Pouvez-vous nous en parler ?

C'était une journée de tournage intéressante, car ce n'est pas facile de faire ressentir la douleur en évitant le contact physique direct. Sur le moment, on aurait dit une chorégraphie de danse, où il fallait quand même que le coup porté semble réel. The Game a assuré. Il voulait vraiment que l'interaction entre nous dans cette simulation de coup d'annuaire fonctionne. Il me disait "Tu dois frapper plus fort, sinon je ne parlerais pas !"

 

 

Comment présenteriez-vous ce film à ceux qui ne l'ont pas encore vu ?

C'est vraiment le film de David Ayer, réalisateur et scénariste, dont vous sentez la patte dans chaque scène. Il a une vision bien précise, il a son approche propre à l'univers policier. J'espère que le film sera reçu comme provoquant et distrayant.