Au bout de la nuit : Interview de Hugh Laurie
Le 08/01/2009 à 08:12Par Maxime Chevalier
Pensez-vous que le film propose un point de vue critique sur la corruption ?
Certainement. L'histoire explore les choix que peuvent faire les individus. La police de Los Angeles est remplie de milliers de policiers qui essayent de faire leur mieux dans des conditions extrêmement difficiles. J'espère que le film n'est pas vu comme un jugement sur leur métier, car cela voudrait dire que la police est entièrement corrompue. Que faudrait-il alors en tirer ? Qu'il faudrait recommencer à zéro ? Trouver une nouvelle police ? Cela n'aurait aucun sens. J'espère que le film véhicule un message optimiste, même si profondément noir.
Votre personnage navigue dans ce dilemme entre la justice à tout prix et le respect des règles.
Complètement. Biggs, mon personnage, vit en plein là dedans. Le film est rempli de personnages qui ont fait des choix bien clairs. Biggs en revanche pèse le pour et le contre, il fait des compromis, c'est un stratège. Il prendra un peu ici pour obtenir un peu là, et voir s'il peut se débrouiller pour arriver à ses fins. C'est l'opposé complet du personnage de Keanu Reeves, qui lui est direct et a fait un choix clair dans sa ligne de conduite.
Qu'est-ce que l'histoire du film peut nous apprendre ?
Qu'il reste de l'espoir. Que l'espoir n'est pas une aspiration utopique, insignifiante. Le film se termine avec le soleil qui se lève... car il se lève toujours ! A l'origine le film s'appellait "Night Watchmen" (les veilleurs de nuit). Le sujet parlait vraiment de personnages qui émergeaient de la nuit. Le soleil allait s'élever sur une autre façon de vivre. J'espère que c'est encore bien présent dans le film. Cette espoir sera toujours récompensé.