Twilight 3 : Interview de Daniel Cudmore

Nous avons rencontré Felix, l'un des membres phares de la garde des Volturi dans la saga Twilight. Ceux qui ne sont pas familiers de l'univers de Stephenie Meyer connaissent peut-être le personnage sous le doux nom de Colossus dans la franchise X-Men. Daniel Cudmore était présent à la Convention Twilight en juillet dernier et nous a accordé un peu de temps. Entretien avec un vampire maousse costaud.

Filmsactu.com : Qu'est-ce que ça fait de faire partie de la garde des Volturi ?

Daniel Cudmore : C'est fun ! Ce sont en quelque sorte les vrais vampires du film. Ils aiment bouffer les humains, ils assument leur côté maléfique. Mon personnage, Felix, adore jouer le rôle du chasseur ultime qui lui est attribué. Tout tourne autour de ça, pour lui, et il ne dévie jamais de sa fonction. Ce n'est pas comme les Cullen qui n'assument pas leur vraie nature et tentent de retrouver leur humanité. Felix n'en a rien à faire. Il aime ce qu'il fait. Pour un acteur, c'est très amusant de jouer un personnage comme celui-ci, un vrai méchant.

Votre boulot est surtout de coller des pains, non ?

Oui. Mon job est de faire mal. Je dois m'assurer que les vampires ont compris qu'il ne fallait pas enfreindre les règles.

Vous formez un duo assez marrant avec Dakota Fanning. Son personnage lui aussi est d'infliger la douleur aux autres, mais sans les toucher.

Elle est formidable, totalement maléfique. Elle est petite et mignonne, elle a l'air d'une chose fragile, et pourtant son personnage est très noir. Ce contraste est excellent.

Combien de temps prend la transformation pour devenir Felix ?

C'est comme ça que je me réveille le matin, qu'est-ce que vous croyez ?

Avec les lentilles de contact ?

Ce sont mes vrais yeux ! C'est pour ça que je ne dors pas très bien... Blague à part, ce n'est pas si long ça. Le maquillage n'est pas très long parce qu'il concerne seulement le visage et les mains. En tout, cela doit prendre environ 40 minutes, entre la réalisation du maquillage, la pose des lentilles et l'habillage. Ce n'est pas très fastidieux mais c'est une transformation très chouette. Et une fois que vous vous regardez dans le miroir, vous vous sentez vraiment dans votre personnage.

Quelle différence y a-t-il entre travailler avec Chris Weitz et travailler avec David Slade ?

Ils n'ont pas du tout le même tempéramment, ni les mêmes idées. Chris est quelqu'un de très posé, qui passe beaucoup de temps à observer. David a beaucoup plus la main mise sur ce qui se passe sur le plateau. Il est très dynamique. En fait, ce sont des énergies très différentes. C'est pourquoi il est vraiment intéressant que plusieurs réalisateurs se succèdent sur la franchise : cela permet de voir l'histoire à travers des yeux neufs à chaque fois. Chacun a son style, son interprétation, sa vision du film. J'aime travailler avec des personnes créatives et passionnées, et ils le sont tous les deux.

Aviez-vous vu les précédents films de David Slade ?

Oui. Ou plutôt j'avais vu 30 Jours de Nuit mais pas Hard Candy. J'ai toujours eu envie de le voir parce qu'Ellen Page joue dedans, et c'est une fille extrêmement talentueuse et adorable - j'ai travaillé avec elle sur les X-Men. J'avais adoré 30 Jours de Nuit et j'en ai parlé avec David. Je lui ai dit que je voulais vraiment voir le director's cut même si je ne sais pas s'il va finalement sortir. Twilight 3 est un film noir, nerveux, avec ce sens du mouvement dont il avait besoin. Après tout, il s'agit d'une histoire de vengeance. La vengeance n'est pas quelque chose de plaisant, elle n'est jamais douce quand elle survient. Le sens du mouvement et le goût pour la noirceur de David s'accordaient très bien avec cette partie des romans.

Avez-vous déjà rencontré Stephenie Meyer ?

Oui. C'est un ange. La première fois que je l'ai rencontrée, je portais mon costume et j'étais sur l'un des plateaux. Il n'était pas occupé à ce moment-là et j'étais assis dans un coin, avec les lumières éteintes. J'étais dans mon petit monde. Elle est arrivée sur le plateau avec un groupe d'amis et elle a littéralement sursauté en me voyant. Elle a vraiment eu peur. C'était la première fois qu'elle me voyait habillé en Félix et je lui ai fait peur. C'était vraiment super de voir sa réaction. Ces livres sont ses bébés. Elle a tout ce monde et tous ces personnages dans sa tête. C'est vraiment formidable de faire partie de tout cela. J'ai eu de nombreuses occasions de parler avec Stephenie. C'est quelqu'un de très bien.

Twilight est un énorme phénomène à l'échelle du monde entier. Y a-t-il beaucoup de pression sur le plateau ?

Oui, mais en même temps, il y a toujours beaucoup de pression sur un plateau. Plusieurs facteurs entrent en compte : il y a beaucoup d'argent engagé mais aussi beaucoup de talents impliqués. Tous les départements s'efforcent de travailler dans un même but. En fait, je ne pense pas que le phénomène qu'il y a autour de Twilight nous mette spécialement la pression. Quand vous tournez, vous ne pensez pas à tout cela. Vous vous concentrez sur votre travail qui consiste à faire un bon film. C'est la même chose sur tous les films, d'ailleurs. Vous n'allez pas vous mettre au travail avec dans l'idée de faire un film moyen. Vous essayez toujours de faire de votre mieux, et ensuite, vous espérer que les choses prendront la meilleure direction possible.

L'ambiance est-elle très différence de celle d'un tournage comme X-Men ?

Oui. Dans X-Men, tout est gigantesque, il y a beaucoup plus d'effets spéciaux et d'explosions. C'est un genre de film très différent. Ce sont deux grosses franchises qui s'opposent sur beaucoup d'aspects et je suis content de faire partie des deux.

Etes-vous client de ces univers de fantaisie ?

Tout à fait. Ce qui est formidable, dans ce genre d'univers, c'est qu'ils stimulent votre imagination, ce qui n'est pas forcément évident de nos jours. Quand vous êtes enfant, votre imagination est très vivace. Les enfants sont plongés en permanence dans leur imaginaire et c'est merveilleux. Le problème, c'est qu'avec l'âge, vous avez tendance à laisser de côté tout cela. Ces films vous proposent d'utiliser votre imagination comme quand vous étiez enfant. Et pourquoi pas ? Avec les films de genre, vous pouvez oublier le stress de votre vie quotidienne pour vous immerger à 100% dans d'autres univers. Je trouve cela formidable.

Avez-vous lu le scénario du quatrième film ?

Pas encore. Je ne sais rien, je suis maintenu dans l'ignorance ! Ils sont très bons dès lors qu'il s'agit de ne rien laisser filtrer. Mais de toute façon, les films restent fidèles aux romans et c'est d'ailleurs pour cela qu'ils marchent aussi bien. Donc nous connaissons déjà l'intrigue. Bien sûr, vous ne pouvez jamais savoir exactement ce qui sera conservé ou modifié pour que le film fonctionne. Je vais essayer de cuisiner un peu Melissa (Rosenberg, la scénariste des films, présente elle aussi à la convention, ndlr) pour voir si elle me lâche quelques éléments, mais j'en doute.

Beaucoup de gens pensent que Twilight est seulement destiné au public féminin. Que diriez-vous pour motiver le public masculin à s'y intéresser ?

Quand on lit les livres, il faut prendre le temps de rentrer dans l'histoire mais une fois qu'on est dedans, il y a en réalité beaucoup d'action et de comédie. Il y a tout un tas de répliques marrantes et c'est très fun. D'autre part, dans les films, les effets spéciaux et les scènes d'action sont impressionnants. Au final, il y en a pour tous les goûts. Certains vont aller voir les films pour la romance et le triangle amoureux, d'autres pour les combats qui impliquent des vampires et des loups-garous. Il y a beaucoup d'éléments excitants.

L'année dernière, votre collègue Charlie Bewley, lui aussi un Volturi, était présent à la convention Twilight française. Qu'est-ce qu'il vous en a raconté ?

Charlie m'a dit qu'il s'était éclaté, qu'il avait passé un très bon moment. Selon l'endroit où elle se déroule, chaque convention est différente des autres. L'organisation n'est pas la même. Vos conventions sont très détendues, l'atmosphère y est très sympa, alors que chez nous, c'est tout un business et nous n'avons pas une minute à nous. Ici, j'apprécie vraiment de pouvoir parler avec des fans qui adorent l'histoire et les personnages.

Ce n'est pas trop éprouvant de faire face à toutes ces filles avides de vous rencontrer?

Oui, c'est très difficile ! Il faut pouvoir gérer toutes ces femmes... Sérieusement, les gens sont formidables, je m'amuse beaucoup.

Avez-vous des anecdotes à raconter sur la convention de cette année ?

Ils ont réussi à me faire faire du karaoké ! C'était ma première fois et ça s'est passé sur une scène, devant tout le monde. On m'avait fait la surprise. La salle était pleine à craquer et on m'a annoncé que j'allais devoir faire du karaoké ! Sur le coup, j'étais pétrifié. Mais je me suis levé et j'ai chanté. Horriblement, d'ailleurs. Mais c'était hilarant ! La vidéo va probablement atterrir quelque part sur Youtube.

Propos recueillis par Elodie Leroy

Entretien réalisé à la Convention Ultim'Twilight 2010