Betty saison 2 : mais que signifie Betty ? Indigo et Camille nous expliquent
Le 19/06/2021 à 10:29Par Olivier Portnoi
La série skate Betty est de retour pour une saison 2 actuellement diffusée sur OCS en France et HBO aux US.
Les rideuses de New York (Camille, Kirt, Janey, Honeybear, Indigo) reviennent arpenter le bitume pour 6 nouveaux épisodes toujours réalisés par Crystal Moselle.
Mais que signifie Betty ? On a pu poser la question à Ajani Russell aka Indigo et Rachelle Vinberg aka Camille.
Ajani Russell : Betty était le nom utilisé dans les années 90 pour désigner les filles qui traînaient dans les skateparks et autour des skateurs. C’était un terme péjoratif. On a voulu redéfinir le sens de Betty avec la série et casser ces stéréotypes. Notre envie est qu'aujourd'hui grâce à la série, Betty désigne qui sont réellement les skateuses.
Rachelle : On a rencontré la réalisatrice dans le train. On avait 17 ans, on terminait notre dernière année de lycée et on préparait nos entrées à l’université. Cet été là, on est devenu amies avec elle. Elle a commencé à traîner avec nous et notre groupe de skateuses.
Ajani : Elle a commencé par nous demander si elle pouvait nous regarder skater au skatepark. On se disait que jamais elle ne viendrait. Mais elle est venue. Et souvent !
Rachelle : Elle nous apportait des donuts. La meilleure manière de conquérir une ado, c’est de lui payer des cafés et des encas (rires). Puis aussi d’être à l’écoute. On a pris l’habitude de l’avoir avec nous et comme elle était plus âgée, on a commencé à se confier. « Ma mère m’a fait ci ou ça ». Elle devenait notre confidente, notre grande soeur.
Ajani : Elle voulait vraiment s’immerger dans notre univers. Crystal est une documentariste. On a commencé à simplement filmer ce que l’on faisait en y ajoutant des improvisations. Elle nous donnait des lignes directrices et des idées de scénario et on imaginait la suite. C’est ce qui fait que Skate Kitchen tout comme Betty reste authentique et spontané. Elle nous laisse guider nos personnages.
"Il est plus facile de commencer le skate en étant une fille aujourd’hui qu’il y a quelques années".
Rachelle : Betty et Skate Kitchen ont indéniablement changé nos vies. Cela nous a notamment offert plus de possibilités de faire de skate. Ce qui est génial. Je n’ai pas à chercher un autre boulot. Je peux faire celui-ci qui est compatible avec le skate. C’est inespéré. Puis, oui beaucoup de filles viennent nous voir…
Ajani : Si Betty a changé quelque chose, c’est de nous offrir plus de possibilités d’apprendre aux filles comment skater. On s’est associé avec différentes marques et compagnies de skate et on organise des sessions pour les filles. Il y a beaucoup d’échanges entre les filles et des rendez-vous pris dans les skateparks qu’importe les niveaux.
Rachelle : Effectivement, il est plus facile de commencer le skate en étant une fille aujourd’hui qu’il y a quelques années. Beaucoup de filles nous reconnaissent et nous disent : « Je te reconnais de la série ». On leur demande : « Tu skates ? » « Non, j’ai trop peur ». « Mais vas y viens, monte sur ma planche, essaie ». Beaucoup de filles n’osent pas mais en ont envie. On essaie de les motiver.
Ajani : Quand j’ai commencé le skate, les seules filles que je croisais étaient Rachelle et Nina (Moran, Kirt) puis les autres filles de Skate Kitchen. Il devait y en avoir cinq autres, pas plus. Aujourd’hui, j’en croise tout le temps. Je vois des filles dans la rue, dans le métro avec leur skate. C’est fou.
Rachelle : J’ai croisé deux filles de 12 ans skatant à Washington Square Park. C’était génial. Je n’avais pas ma planche sinon je les aurais rejoins. Mais cela m’a fait quelque chose de les voir. Elles étaient là et n’avaient pas peur de se faire critiquer ou rabaisser. Aujourd’hui à New York, c’est la norme. On voit aussi des groupes de filles et de garçons skatant ensemble. J’adore ça.