Gerardmer 2011 : Jour 3
Le 28/01/2011 à 22:02Par Aurélie Vautrin
Notre avis sur Ne nous jugez pas :
Avec un pitch aussi prometteur que celui de Ne nous jugez pas, on pouvait s'attendre à une boucherie sans nom dans lequel Monsieur et Madame Toutlemonde allaient tranquillement grignoter la cuisse de leur voisin à leur petit déjeuner. Finalement, il n'en est rien, et loin de la boucherie annoncée, Ne nous jugez pas joue la carte de la parabole, en tirant le portrait d'une société mexicaine corrompue, où la pauvreté pousse les êtres à leurs extrêmités, où la corruption grangrène le monde et où les policiers laissent des gamines faire le tapin sans lever le pouce. Si les ambitions sont louables, l'idée est finalement mal exploitée, et l'on se retrouve avec un film assez mou du genou, porté par des comédiens masculins trop fades et une mère patriarche hystérique avec sa pelle à la main. Heureusement, l'héroïne féminine sauve la mise, mais cela n'empêche pas Ne nous jugez pas de sombrer dans les méandres d'un scénario sans but et sans grande réussite. Un film de cannibale qui nous laisse finalement sur notre faim.
La suite de la journée ? La projection en séance du soir de The Troll Hunter, la petite curiosité venue de Norvège, dans laquelle un groupe d'étudiants partent à la recherche de mystérieux trolls géants. Au fil de leurs recherches ils vont découvrir ce que le gouvernement leur a caché pendant des années... Retour de l'éternel complot ?
Notre avis sur The Troll Hunter :
Voilà un petit film qui fait du bien dans la compétition du 18ème Festival du film fantastique de Gerardmer. Sans prétention aucune, puisant ses inspirations autant dans Cloverfield que dans Distric 9 et Le Projet Blair Witch, avec en prime une touche de Jurassic Park pour le ôté enfantin de la chose, The Troll Hunter souffle un bon bol d'air aux Festivaliers. Puisant dans les préceptes même de la culture nordique, le film nous refait le coup du complot gouvernemental déjoué par un groupe d'étudiants filmant approximativement les épines des pins avec leur caméra à l'épaule, mais ça marche, et ça marche même plutôt bien puisque The Troll Hunter distille un savant mélange entre comédie, second degré, fantastique - avec même une belle pirouette contre le gouvernement norvégien, le tout boosté par une bande-son qui plaira aux métaleux de tous les bords. Bref, c'est plutôt bien fait, ça fout la patate et ça fait un bien fou dans ce Festival. On serait même prêt à parier que le film repartira avec le prix du Public. En tout cas, il en a bien l'étoffe... Et il le mériterait !
Et puis demain, de bon matin, direction le phénomène J'ai rencontré le Diable... Il se murmure que l'on tiendrait déjà là l'un des films au Palmarès. Mais ceci est une autre histoire...