Survivre avec les loups : c'était du bidon !
Le 29/02/2008 à 13:14Par Michèle Bori
Survivre avec les loups fut un best-seller. Sorti en 1997 dans 18 langues, ce livre, annoncé comme une autobiographie signée Misha Defonseca, avait ému le monde entier en retraçant l'histoire d'une petite fille juive partie à pied à travers l'Europe, pour retrouver ses parents déportés. Adapté au cinéma par Vera Belmont, le film éponyme a attiré 584 822 spectateurs, séduits semble-t-il par l'aspect véridique de l'histoire.
"Tiré d'un histoire vraie" qu'ils disaient ...
Le problème est qu'aujourd'hui le journal le Parisien a révélé la supercherie. L'auteur du livre, de nationalité belge, ne s'appelle pas Misha Defonseca mais Monique De Wael. Ce n'est pas le plus grave. En revanche, on apprend aussi que la fillette de l'histoire n'était pas juive et que ses parents ne l'étaient pas non plus, même si ceux-ci ont été effectivement déportés, mais parce qu'ils étaient résistants.
On est donc bien loin de l'histoire personnelle qui avait séduit Véra Belmont, sorti le 16 janvier avec Yaël Abecassis, Mathilde Goffart, Guy Bedos et Michèle Bernier.
"C'est pathétique. Elle m'a fait chercher dans des registres belges la trace de ses parents soit-disant déportés à Auschwitz et pour ça, je lui en veux", a déclaré la cinéaste au Parisien.
Monique De Wael a avoué au quotidien belge Le Soir avoir tout imaginé et a présenté ses excuses. "Je demande pardon à tous ceux qui se sentent trahis, mais je les supllie de se mettre à la place d'une petite fille de quatre ans qui a tout perdu, qui doit survivre, et de comprendre que je n'ai rien voulu d'autre que de conjurer ma souffrance. Cette histoire a été ma réalité, ma manière de survivre. Oui, je m'appelle Monique De Wael, mais depuis que j'ai quatre ans, je veux l'oublier. J'ai détesté tous ceux qui m'ont accueillie. Ils me traitaient mal. Je me suis toujours sentie juive et, plus tard, [...] j'ai été accueillie par cette communauté", poursuit-elle. "Depuis toujours, je me suis raconté une autre vie, qui me coupait de ma famille, une vie loin des hommes que je détestais. C'est aussi pour cela que je me suis passionnée pour les loups, que je suis entrée dans leur univers."
De son côté, l'avocat de Monique De Wael a déclaré "que placée avec des membres de sa famille qu'elle détestait - son grand-père, son oncle - elle avait fini par s'identifier aux victimes absolues, la communauté juive".