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Il est très difficile de porter un jugement objectif sur la qualité de l'image de 28 Jours plus tard tant le film de Danny Boyle dispose probablement du rendu le plus déconcertant de toute l'histoire du Blu-Ray. Le film ayant été tourné en DV, dont la résolution native ne correspond plus au moindre standard actuel, il n'était pas fait pour être regardé sur un support Haute Définition... Ou en tout cas, difficilement disposé à supporter les conditions de visionnage actuelles, à l'heure où l'œil du public s'est habitué à une texture numérique toute autre. Donc, dans l'absolu, le master souffre des lacunes du support DV (piqué très aléatoire, compression d'origine parfois baveuse, colorimétrie terne, quelques blancs brûlés), mais c'est pourtant en tant que tel que le film a été pensé et, sur le plan artistique, on peut difficilement le lui reprocher. Accepter l'aspect de 28 Jours plus tard, c'est comme accepter un film tourné en noir et blanc, en 16mm ou toute autre caméra éloignée des poncifs actuels. Gardons donc bien à l'esprit qu'on ne regarde pas Avatar et qu'il ne faut surtout pas lancer la lecture du film dans l'espoir d'y découvrir une copie similaire.
En choisissant cet outil, Boyle a délibérément voulu jouer avec le bruit vidéo et ses irrégularités pour appuyer sa vision contemporaine de l'Apocalypse, à la fois documentarisée et différente de la texture cinématographique habituelle. Si le tout peut paraitre plus laid que ce à quoi ce type de caméra nous a habitués depuis (on pourra constater la chose dans le prochain film du réalisateur), le Blu-Ray a le mérite de le restituer le plus fidèlement possible. L'encodage s'en tire à merveille (l'AVC descend très rarement sous la barre des 30 mégas par seconde), compte tenu du matériau qu'il traite, et permet de redécouvrir le film sans défaut d'aliasing dans la gestion de sa photographie, aussi agressive puisse-t-elle paraitre. C'est dans le dernier acte - militaire, jouant avec son cadre rouge ténébreux et la profondeur de ses noirs, que l'on peut constater que l'apport de la HD est toute autre qu'un simple upscalling DVD. Il suffit d'ailleurs de regarder les 5 dernières minutes du film, tournées en 35 mm, pour constater que l'on est devant un master de belle tenue.
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Comme souvent chez Danny Boyle, l'écoute de 28 Jours plus tard trouve ses moments de grâce lors de ses illustrations musicales. Ces instants qui ont enfin une opportunité, avec le DTS HD Master Audio 5.1 (en anglais, uniquement), de respirer et d'imposer une cadence parfois mélancolique et parfois terrifiante. Appuyé par une gestion des basses qui frappe avec une fureur surprenante (la traversée du tunnel avec le taxi), c'est surtout sur ces points que le mixage du film parvient à exister, tant le traitement sonore demeure sobre, afin de mieux coller à l'aspect visuel particulier du film. La VF DTS encodée à mi-débit manque certes d'ampleur comparativement à la version anglaise, mais peut se targuer d'une certaine efficacité, en particulier dans la sauvagerie de ses sons graves.
Réutilisant le contenu des bonus de l'édition DVD parue il y a plus de 6 ans maintenant, le Blu-Ray de 28 jours plus tard dispose d'un Commentaire audio de Danny Boyle et de son scénariste qui s'orienter sur un seul point, mais de façon complète : la narration ! Eléments souvent méprisé sdans le cinéma de genre, la structure et le déroulement de l'intrigue sont ici analysés, expliquant comment rendre fascinants et attachants des personnages et des clichés pour transformer une série Z en film pointu. Le résultat étant considéré comme un chef d'œuvre et une référence du genre aujourd'hui, on peut dire que les deux hommes ont réussi leur pari. On regrettera juste que l'aspect technique soit si peu développé, compte tenu des conditions de tournage particulières.
Le sujet aura au moins (un peu) le mérite d'être abordé dans un petit Making of (24min23) de rigueur et plutôt passe-partout même si, sur le plan cinématographique, son intérêt est très limité. Le gros du discours (une promo habilement dissimulée) consiste à anticiper un peu la gravité des évènements du film, parce qu'ils pourraient très bien se produire un jour. Témoignage d'experts à l'appui. Heureusement que ce n'est pas très long. La démarche de commenter une Galerie de production (18min12), histoire de nous en faire découvrir un peu plus, est plutôt louable de la part du réalisateur mais les images défilent trop rapidement pour que ce dernier prenne le temps de suivre un vrai fil rouge. Même chose pour le Diaporama d'instantanés (4min14), sur lequel Boyle se contente essentiellement de nous expliquer l'utilité des polaroids pour la continuité d'un tournge. Ces deux bonus ne bénéficient pas de sous-titres.
Les Scènes inédites (9min25) sont au nombre de six, ne bénéficient pas de sous-titres français, mais ne demeurent, pour la plupart, que des situations un brin oniriques où le dialogue n'a pas d'importance. Plus intéressantes, les différentes Fins alternatives (18min52 en tout) s'ouvrent aux multiples options qu'avait un film comme 28 Jours plus tard pour se conclure. On retiendra plus particulièrement la mort du personnage de Cillian Murphy, puis un épilogue identique à celui du film où le comédien est finalement remplacé par une poule mais surtout une direction totalement nouvelle proposée via un story-board dévoilant ce qu'aurait pu être le film sans le segment dans l'espace militaire. Une lecture qui changerait radicalement le film, mais vraiment intéressante à découvrir.
L'interactivité se clôt sur un clip vidéo, une petite animation promo utilisée sur le net ainsi que deux bandes annonces.
