EN BREF :
Si le coffret Alien a mis autant de temps à sortir, c'est parce que ses concepteurs ont tenus à nous livrer un produit d'une richesse tout bonnement incroyable, dont la quantité de suppléments parvient à supplanter les déjà exceptionnelles conditions techniques évoquées plus haut. Tout comme le coffret "Quadrilogie" proposé il y a 7 ans (et oui, déjà) qui explorait au maximum les possibilités du DVD, les Blu-Ray de la saga Alien s'imposent comme un modèle d'interactivité. Il est évident qu'à ce jour, nous avons rarement eu affaire à une telle concentration d'informations sur un si petit objet que constitue ce coffret.
Notons que l'interface reprend un peu l'aspect de celle des éditions DVD (à savoir la texture de l'ordinateur du Nostromo), à cette différence que la navigation est autrement plus aisée, beaucoup plus fluide et surtout très intuitive, là où les précédents DVD se perdaient un peu dans leur navigation multiple et de nombreuses pages de menu et sous-menus. On appréciera par ailleurs le traitement dont les anciens suppléments on bénéficié ici puisqu'ils sont réadaptés à la navigation HD (recadrées ou en 16/9 ou du 4/3 complété par des bandeaux), retravaillés à l'aide d'une nouvelle typographie des textes d'accueil et des cartons texte pour être cohérent avec les nouveaux menus. En plus, nous le verrons plus bas, les dessins, story-boards, textes, ébauches de scénario et photos sont proposés en Haute Définition. On apprécie grandement que l'éditeur ne se soit pas contenté d'une transposition basique.
Evoquons enfin la relation qu'entretiennent les 6 disques les uns avec les autres. Pour être simple : sitôt que vous aurez inséré le premier disque, il laissera une trace dans votre platine ou votre ordinateur (s'ils sont mis à jour), servant ensuite de guide aux suivants. Lors d'un marathon, éjectez Alien de votre lecteur, et s'affichera alors un faux message publicitaire de la société pour laquelle travaillent les employés du Nostromo, même s'il n'y a aucun disque à l'intérieur. Insérez ensuite le second, et vous aurez directement accès au menu de ce dernier, sans logo Fox, sans clips publicitaires ou message d'avertissement, pour entretenir la continuité avec votre visionnage précédent.
Par ailleurs, chacun des films dispose de la Fonction Mu-Th-Ur (Mother, comme le nom de l'ordinateur) qui permet d'activer des signets lors de la lecture des films via des onglets nominaux en fonction des scènes et des sujets qui vous intéressent. Là encore, la platine conserve soigneusement tout ceci en mémoire. Ensuite, à l'insertion des disques de bonus, un menu Mu-Th-Ur offre un accès immédiat aux suppléments qui concerne les séquences que vous avez annotés. Vous aimez les œufs Alien ? Vous les annotez lorsque vous en voyez un dans un film, et vous saurez ensuite absolument tout sur leur conception, en vidéo comme en galeries !
Une démarche louable, plutôt bien organisée (contrairement à une fonction équivalente sur le Blu-Ray de Gladiator, vite pénible) mais qui peut rapidement devenir brouillon. Quand on constate le nombre d'heures de suppléments proposés et faciles d'accès, on préfère les consulter en y allant directement dans le vif.
Blu-Ray 1 - Alien, le huitième passager :
Les festivités commencent donc d'entrée de jeu, à commencer par la possibilité de choisir entre la version salle de 1979 ou le director's cut de 2003 (paradoxalement plus court de quelques secondes), d'écouter la bande originale isolée de la version sortie en salle à l'époque ainsi que celle composée à l'origine mais qui n'avait pas été retenue, ou de choisir bien évidemment chaque commentaire audio respectif.
En furetant du côté de la version salle, on y retrouve la réunification d'une belle brochette sur le premier commentaire : Ridley Scott, ses acteurs, ses scénaristes, producteur et monteur répondent présents pour une longue analyse du mythe avec un étonnant déliage des langues. Tant sur la révélation de nombreuses anecdotes (les acteurs ont énormément de chose à raconter) que sur la difficulté de monter un tel projet, initialement pensé comme une petite série B de fond de placard. Ridley Scott y est d'un sérieux sans pareil et pour peu que l'on préfère son discours à celui des ses compagnons, il faut illico se rendre sur le second commentaire, où il officie tout seul. Même si les éléments évoqués à travers ce dernier tendent à se répéter avec l'autre piste comme avec le making of que l'on retrouvera sur un autre disque, bien au-delà de la leçon de cinéma, c'est un artiste à part entière qui s'ouvre ici sur le genre, sur l'industrie et sur ses ressentis multiples.
Pour ceux qui seraient un peu perdus d'une version à l'autre, le Blu-Ray propose un index qui permet de regarder quelles ont été les séquences rajoutées sur le montage de 2003, soit en offrant un accès direct aux dites scènes, soit en faisant apparaitre un logo à même le film sur les moments concernés. Une fonction que l'on retrouvera systématiquement sur tous les films du coffret.
Blu-Ray 2 - Aliens, le retour :
Le second disque s'insère dans la brèche ouverte par le premier et offre une grande variété d'options durant le visionnage même du film. A commencer le choix entre ses deux versions (celle de 1986 et le director's cut de 1991 plus long de 19 minutes, accompagné d'une introduction de James Cameron). A l'instar du premier film, on profitera d'une d'une Bande originale isolée, permettant d'écouter le travail de James Horner dans son intégralité mais surtout d'écouter la seconde option, sur laquelle il avait travaillé à l'origine L'une des différence notable repose sur le final et le célèbre thème de l'évasion du sas utilisé dans des dizaines de bandes annonces depuis, qui était originellement une variante de ce que l'on entendait à la fin du premier opus. Là aussi les commentaires audio sont de la partie, mais uniquement disponibles sur la version longue.
Une seule piste de commentaires, certes, mais sur laquelle se bousculent énormément d'intervenants : James Cameron, la productrice Gale Anne Hurd, le créateur des effets spéciaux Stan Winston, les superviseurs des effets spéciaux Robert Skotak et Dennis Skotak, le superviseur des miniatures Pat McClung et des acteurs Michael Biehn, Bill Paxton, Lance Henriksen, Jenette Goldstein, Carrie Henn et Christopher Henn. Et si l'attroupement peux avoir l'air encombrant sur le papier, il s'agit d'un montage audio parfaitement orchestré (celui de Terminator 2 était déjà un exemple) qui prend non seulement le temps de développer de très nombreux points, mais qui en plus n'est que très rarement répétitif avec le long making-of proposé plus loin. On retiendra évidemment les interventions très structurées du metteur en scène, dévoilant à quel point il est pointilleux ainsi que quelques anecdotes (il a écrit ce film ainsi que Terminator et Rambo 2 en trois mois seulement), mais la réunification des acteurs interprétant les bidasses a le mérite d'égayer l'ensemble. Les deux heures et demi s'écoulent au final très rapidement !
Blu-Ray 3 - Alien 3 :
La ligne éditoriale du coffret est désormais établie et ce troisième opus ne déroge pas à la règle proposée par les deux précédents. On retrouve donc ainsi le montage de la version sortie au cinéma en 1992 (1h50) et surtout la version longue de 2003 (2h10) qui, s'il ne s'agit pas d'un director's cut (puisque Fincher n'a supervisé aucun des deux montages), est étiré sur une demi-heure supplémentaire, ce qui n'est pas rien. Comme sur les autres films, une bande originale isolée est également proposée mais ne concerne que la version d'origine. C'est également sur ce montage original que l'on retrouvera le commentaire audio.
Un commentaire particulièrement technique puisque ce sont essentiellement les chefs de département qui y interviennent, David Fincher boudant toute implication dans l'interactivité de son film. On y retrouve ainsi le chef opérateur Alex Thomson, le monteur Terry Rawlings, les concepteurs des effets spéciaux Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr., le producteur des effets visuels Richard Edlund pratiquement tous ensembles et, un peu plus tard dans le film, les acteurs Paul McGann et Lance Henriksen enregistrés seuls. Alors forcément, on regrettera l'absence de celui qui était évidemment nécessaire pour livrer une analyse plus subjective de l'œuvre, mais la multitude de regards apportés ici n'est pas à négliger. Tout le monde semble d'accord pour souligner le génie de Fincher très régulièrement (ce qui est facile à faire rétrospectivement) et appuie ces nombreuses petites idées significatives qui lui sont imputables. A défaut de sa présence et son analyse, donc, on écope d'un décorticage technique très complet, accompagné de quelques anecdotes sympas (comme la carte de noël conçue pour le réalisateur) qui en font un montage global agréable à suivre.
Blu-Ray 4 - Alien, la résurrection :
Le dernier film de la saga se fond tout naturellement dans les possibilités techniques déjà offertes par les trois premiers, nous permettant de retrouver le film dans son montage original de 1997 et dans une version longue bidouillée pour la sortie du coffret Quadrilogie de 2003. Là encore, nous retrouverons la bande originale isolée, uniquement sur la version salle et toujours en Dolby Digital 5.1.
La piste de commentaires audio est attribuée à la version salle et se montre plutôt guillerette, si l'on devait fait un comparatif avec la sensation de malaise qui émane parfois de l'opus précédent. Probablement parce que, comme ce sera le cas sur le making-of que l'on retrouve plus loin, l'équipe française impliquée dans le projet a pris l'aventure comme une expérience très positive. Une bonne humeur plutôt communicative ici, partagée par tous les intervenants. On retrouve donc ainsi, enregistrés par groupes de deux, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet, le monteur Hervé Schneid, les concepteurs des effets spéciaux d'Alien Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr., le superviseur des effets visuels Pitof, le story-boarder Sylvain Despretz et les acteurs Ron Perlman, Dominique Pinon et Leland Orser. Le montage global fait de l'ensemble un happening agréable à l'écoute, parfois répétitif avec le making of, mais pas déplaisant.
Blu-Ray 5 - Fabriquer l'anthologie :
Les choses sérieuses commencent ici puisque sur un seul et même disque, on retrouve près de 17 heures de suppléments vidéos nous replongeant dans la conception de chacun des opus, point par point, sans négliger le moindre détails. Si une bonne douzaine d'heures réutilisera les making of du précédent coffret DVD (3 heures pour chaque film) recadré en 16/9 et réencodés en AVC 480p, on y retrouvera des éléments supplémentaires s'étalant sur pratiquement 5 heures (environ 1h15 par film) qui constituent en quelque sorte les scènes coupées des making of. Des choses auxquelles nous n'avions pas eu accès soit pour cause d'espace disque, soit par censure. Tout ce que le politiquement correct avait interdit en 2003 et à travers lequel les sérieux conflits et points noirs sont évoqués sans langue de bois. Probablement le disque de bonus le plus chargé à ce jour dans l'histoire de l'interactivité !
- Alien
La Bête de l'intérieur : Making-of d'ALIEN (2h58)
Datant de 2003 et donc déjà proposé sur la précédente et énorme édition collector Quadrilogy 9 DVD parue la fin de la même année, le making of du premier Alien est certainement ce qu'il est existe de mieux et de plus complet à ce jour sur le film culte de Ridley Scott et assurément l'un des rares documentaires consacré à un film parvenant à surpasser en contenu un ouvrage décortiquant la conception d'un tel projet. Servant de modèle à ce que seront les making of des opus suivants, ce dernier s'étale sur pas moins de trois longues heures à travers catégories distinctes (préproduction, production et post-production), elles-mêmes composées de sous catégories, s'intéressant, pèle même à l'écriture, à la conception artistique, aux anecdotes de tournage, aux effets spéciaux, etc... Nous trouvons donc neuf parties particulièrement complètes et focalisées sur des étapes de fabrication parfois houleuses... En effet, 25 ans après sa confection, les langues ne prennent pas beaucoup de risques à se délier.
Le premier axe, consacré à la préproduction, s'étale sur environ 53 minutes et évoque l'implication du regretté Dan O'Bannon (décédé en 2009) et sa lutte contre Walter Hill avec qui il s'est disputé les détails du scénario. On saura également tout sur l'arrivée de Ridley Scott sur le projet, la sélection des comédiens et l'apport historique de H.R. Giger à qui l'on doit le style unique de l'univers Alien. Tout ce qui tourne autour de la production (1h13) est une plongée totale dans la conception du film, en particulier le segment consacré au design du monstre et à la manière dont il prend forme à l'écran. Bien que particulièrement traditionnelle, la partie focalisée sur la post-production (environ 54 min) trouvera surtout son intérêt dans son segment où les principaux impliqués évoquent le succès du film et l'énorme porte qu'ils venaient d'ouvrir.
Comme expliqué plus haut, si vous pensiez en avoir vu assez avec les trois heures de suppléments, le Blu-Ray en rajoute une couche avec les Contenus Additionnels (1h20) qui prolongent un peu plus la vie du documentaire et les secrets qu'il renferme. Proposées à travers 28 sujets/chapitres distincts, composés de restes d'interviews ou d'interventions d'époque, certains points du making-of sont un peu plus développés. C'est ainsi que l'inspiration de Jodorowsky est évoquée et surtout que le scénariste Dan O'Bannon ouvre littéralement les vannes sur la lutte d'égo qu'il a eut contre Walter Hill quant à la paternité du script original. On comprend d'ailleurs pourquoi Walter Hill n'intervient pas dans les suppléments puisque le discours est clairement à charge contre lui et les faits sont évoqués avec une franchise rare.
- Aliens
Une puissance de feu supérieure : Making-of d'ALIENS (3h04)
Conçu dans une structure identique à celle du making-of du premier film (trois axes principaux, eux même divisés en plusieurs sections spécialisées), le documentaire consacré à ce second opus demeure tout aussi passionnant. En particulier sur la façon dont la Fox a rebondit sur ce qui allait devenir une franchise, habilement remis sur les rails dans la bonne humeur pour que ça dégénère un peu plus tard, en cours de route. Avec une franchise identique, la construction d'Aliens est évoquée un peu comme l'inverse du premier. A commencer par une préproduction sans heurt, durant laquelle Fox a laissé les mains libres à James Cameron en lui laissant même finir Terminator (une mansuétude payante quand on connait leurs collaborations suivantes) ayant fait preuve d'une minutie des plus respectables lors de laquelle le cinéaste a fait preuve d'une belle réflexion sur la recette d'une suite digne d'intérêt.
Et puis il y a le revers de la médaille : le perfectionnisme irritant de Cameron revient souvent à la charge, son mauvais caractère également ainsi que le clash perpétuel entre les techniciens anglais et l'équipe américaine, jamais sur la même longueur d'onde. Des collaborations frileuses également évoquées par le compositeur James Horner (qui signera plus tard la bande originale de Titanic et Avatar) parlant d'Aliens comme d'une expérience humaine très douloureuse. Une franchise complétée par une grande richesse d'information, en particulier à travers un long chapitre de près d'une demi-heure uniquement focalisé sur la conception des dix dernières minutes du film et leur affrontement final. Une vraie pépite...
Tout comme le premier opus, on retrouve ici les contenus additionnels (58min31) qui prennent soin de rentrer un peu plus en profondeur sur certains points. Ce sont ici X sujets qui sont abordés et qui dévoilent un James Cameron philosophant énormément sur certains points qu'on ne jurerai que formels (des pans de décors, les icones militaires), un long développement de la part des acteurs sur leurs relations avec leurs personnages, leurs collègues et leur réalisateur (en particulier Bill Paxton, dans le dernier cas). L'aspect conflictuel de la chose est moins évident que sur le premier film et encore moins que sur le suivant, puisque c'est ensuite une longue incursion dans la conception technique qui sera étendue. Dans le genre "anecdote sympa", on apprendra que la productrice (et ancienne compagne de James Cameron) Gale Ann Hurd a doublé le personnage de Vasquez le temps d'une séquence.
- Alien 3
Epave et rage : Making ALIEN 3 (3h00)
A croire que les nouvelles ne sont pas au beau fixe, le making of d'Alien 3 dépasse la simple notion d'anti-langue de bois !!! La plupart des intervenants semblent évoquer la conception du film avec un goût amer dans la bouche et les retours sincèrement positifs sont quasi inexistants. Le principal contrarié de l'aventure, David Fincher n'intervient même pas du tout dans le documentaire (si l'on excepte les vidéos d'archives), au même titre que son absence des commentaires audio. Mis sur pied pour de mauvaises raisons, le film n'a eu de cesse de partir dans toutes les directions, d'être refilé de mains en mains et de ne mettre jamais personne d'accord. Chose rare, une grosse partie du documentaire donne la parole aux réalisateurs potentiels qui ont finalement quitté le navire, nous parlant beaucoup de ce qu'aurait pu être le film (le chapitre sur H.R. Giger et son enthousiasme est assez tordant), et se focalise également sur la conception du monstre, plutôt particulier ici, et l'énorme brainstorming nécessaire pour lui donner vie à l'écran. Dans le genre cash, on a rarement vu ça.
C'est fort dans le principe, mais il y a une chose à laquelle on ne s'était pas forcément préparé, c'est que le making proposé ici n'est pas exactement celui qui nous avons découvert en 2003 puisque le précédent avait été censuré. Amputé de 20 minutes à l'époque, ce dernier retrouve ici sa durée initiale de 3 heures (tout rond). 1800 secondesqui arrondissent un peu moins les angles et prennent un peu moins de gants pour revendiquer clairement qu'Alien 3 est un film malade dans sa conception et que s'il n'a pas fonctionné, c'est parce que beaucoup de gens n'ont pas fait leur travail convenablement, rejetant toute la faute sur Fincher. Le résultat n'est plus seulement mitigé et brut de décoffrage mais très pessimiste.
Le règlement de compte se poursuit dans les désormais incontournables "contenus additionnels" (1h14) qui étale encore un peu plus l'élan de mauvaises nouvelles déjà évoquées dans le documentaire principal. Compte tenu des mauvais films sortis des studios qui envahissent les écrans aujourd'hui, le sujet semble désuet puisque la qualité artistique n'est plus une priorité, mais le discours franco de tous ceux qui voudraient mener un projet à bout de bras de la meilleure façon possible, pour que personne n'y trouve finalement son compte, est fascinant. Renny Harlin lui-même, un temps attaché au projet, reconnait finalement être très satisfait d'avoir quitté le projet. Chose amusante néanmoins, la présence d'un module baptisé "Cirage de pompes de David Fincher", mettant en contradiction le discours global et les interviews d'époque, très calibrées pour la promo, qui parlent du cinéaste comme d'un génie alors qu'aucun des interviewés n'en pensait strictement pas un mot. On regrettera une seule chose dans ce discours généralisé, à l'exception de deux ou trois intervenants, tout le monde semble être d'accord pour dire que le film est mauvais. Ce qui est pourtant loin d'être le cas !!!
- Alien La Résurrection
Une étape de plus vers l'au-delà : Making-of d'ALIEN RESURRECTION (2h54)
Changement de ton radical puisque, malgré la perplexité générale sur l'idée de faire un quatrième film alors que le personnage principal de la franchise est mort dans le précédent, Alien Résurrection semble être né sous les meilleurs auspices. Evidemment la question de la relance est longtemps au cœur du sujet, Sigourney Weaver elle-même admettant que c'était ça ou un éventuel Alien VS Predator (qui a finit par se faire, comme chacun le sait), tout comme le débarquement de Jean-Pierre Jeunet et son équipe française sur le projet. C'est là que le documentaire devient fascinant. Chauvinisme ou pas, on assiste au débarquement d'une petite communauté raisonnant comme un seul homme dans un univers qui n'est pas forcément le sien (Hollywood), menée par un optimisme qui jure radicalement avec ce que l'on a pu découvrir précédemment. Même le travail de Marc Caro (finalement non-retenu) est mis en avant. Pour le reste, nous avons droit à une déconstruction technique très pointue et passionnante : pas moins d'une demi-heure sur la séquence aquatique, quelques anecdotes sympas sur la scène du panier de basket, une longue analyse des effets visuels, etc.
Evoqués comme une conclusion au disque et à toute l'analyse de la franchise qui en émane (on a parlé d'Alien pendant 17 heures !), les contenus additionnels (1h15) d'Alien Résurrection s'attardent sur de nombreuses petites quenouilles pas toujours évoquées dans le making-of : les nombreuses personnes agacées par le fait que Jean-Pierre Jeunet ne parle pas anglais, les séquences finales sabordées par les restrictions de budget (le dernier combat devait se dérouler sur Terre), le fait que la créature elle-même ait été totalement négligée par rapport aux précédents films sans que qui que ce soit ait eu l'idée de demander conseil à H.R. Giger, etc. Mais le module le plus intéressant est le tout dernier, donnant la parole à ceux qui étaient à l'origine de la franchise, pour avoir leur opinion sur les suites, l'intérêt de la développer et de quelle manière. On s'amusera beaucoup, par ailleurs, voir une interview d'archive de 1992 sur laquelle Ridley Scott déclare qu'un jour, il referait peut-être un épisode, vaut son pesant de cacahuètes. L'actualité semble l'avoir aujourd'hui rattrapé puisqu'il démarrera le tournage d'Alien 5 prochainement.
Blu-Ray 6 - Archives Anthologiques
Il est très important de tenir compte de l'intitulé du sixième disque. Le terme Archives n'est clairement pas galvaudé et à ce stade de l'exploration de l'interactivité, on découvrira pas mal de petits trésors, mais on n'apprendra plus réellement grand-chose à titre pédagogique sur la conception des films qui n'ait été dévoilé sur le disque précédent ou dans les commentaires audio. Donc oui, les documentaires proposés ici se montreront évidemment répétitifs avec les making-of précédents dans les grandes largeurs, mais ils existent, ils sont tous là et font de l'intégralité du coffret une petite malle aux trésors où les fans d'Alien trouveront absolument tout ce qu'il est possible de posséder sur la franchise à ce jour. Le genre de sensation qui va bien au-delà de l'informatif. Et devinez quoi... Y'en a encore pour des heures de visionnage si vous voulez tout voir !
- Alien
En nous rendant du côté de la pré-production, on retrouvera une retranscription de l'ébauche du scénario de Dan O'Bannon (15min25), ainsi qu'une introduction signée de sa main, des notes et dessins de Ridley Scott (22min) particulièrement soignés, les story-boards (42min25), un portfolio (13min20) regroupant tous les dessins préparatifs de Moebius, H.R. Giger, Ron Cobb et Chris Foss, et des portraits photos des acteurs (2min25). A cela vient se joindre des essais caméra de Sigourney Weaver (8min14) avec un commentaire audio optionnel du réalisateur.
Au rayon Production, on nous propose une vidéo du chestbuster en multi-angle (5min28), qui dévoile tous les angles utilisés lors de la séquence ou le monstre sort de John Hurt, accompagnée soit du son direct, soit d'un commentaire de Ridley Scott. Etrangeté (mais archive quand même), on trouve également une galerie vidéo des éléments qui apparaissent sur les écrans de contrôle du Nostromo (5min31). En plus ça tourne en boucle. Des galeries d'images de production mettent à notre disposition une série de photos de production réparties en neuf séries (21min45 en tout), des polaroïds de continuité (8min15), les décors d'Alien (18min06) et l'atelier de H.R. Giger (1min55).
Le segment consacré aux Scènes coupées (16min12), qui réutilise celles proposées sur le coffret DVD, se compose de sept séquences qui n'ont été utilisé dans aucun des deux montages disponibles sur ce disque. La raison est on ne peut plus simple : Ridley Scott ne les aimait pas car elles prenaient l'aspect de B-Roll sans énergie ou elles étaient trop bavardes. C'est ainsi que l'on y retrouve une version allongée du réveil de Kane, interprété par John Hurt, de l'exploration de la planète et de divers problèmes de communications techniques tendant à se répéter un peu. Indispensable à titre d'archives, ces séquences ne sont effectivement pas essentiel pour le film en lui-même.
L'Héritage d'Alien (1h07) est un document plutôt rare que l'on pouvait néanmoins retrouver dans le coffret 4 DVD édité en 1999, qui s'était miraculeusement et discrètement greffé dans le boitier du premier épisode. Si certains ont pris soin de le conserver lorsqu'ils ont ensuite revendu leur coffret pour acquérir celui de 2003, il n'était ensuite plus possible de remettre la main dessus. C'est désormais chose faite. On pourra voir ça comme une sorte de petit brouillon du gros making of du premier film, plus court et moins sophistiqué, mais dont la poignée d'intervenants (Ridley Scott, Dan O'Banon, H.R. Giger et quelques autres) a largement le temps de revenir sur ses souvenirs, parfois avec les accessoires d'époque en main. On y découvre par exemple une caisse à outils avec ses éléments modulables créés pour le film alors qu'elle n'y apparait jamais et surtout l'utilisation de l'eau pour simuler le réacteur qui foudroie le monstre à la fin du film.
Les archives du premier film se poursuivent sur six galeries d'images (45min46) qui dévoilent la conception des maquettes et des effets visuels, comme une série de documents promos. A cela se joignent les archives du Laserdisc dans leur intégralité qui permettent de revivre la navigation (qui parait archaïque désormais) de l'ancêtre du DVD et du Blu-Ray à travers des centaines de pages écrites et/ou dessinées, parfois accompagnées d'extraits de vidéos. On poursuivra dans le rétro avec Expérience in Terror (7min10), une petite featurette promo d'époque, mais également avec un intervention plus fraiche de Ridley Scott à la cinémathèque américaine (15min40), où le réalisateur répond aux questions des spectateurs de l'Egyptian Theater lors d'une ressortie du film en 2001). Les bonus concernant le premier opus s'achèvent sur deux bandes annonces et deux spots TV.
A l'instar des archives du premier film, on retrouvera ici le Traitement original écrit par James Cameron (6min50), accompagné par des Animatiques vidéos (3min13) réalisées avec des maquettes, en guise de story-board. Ces dernières sont également disponibles en comparatif avec le film, illustrées par des commentaires du responsable des effets visuels. Une belle entrée en matière de la section Pré-production qui se poursuit par Les Story-boards (12min55), La conception artistique (3min45) et une galerie de Portraits de la distribution (6min).
Tout ce qui est consacré à la production se divise en deux axes. Côté Photographies, on retrouve les Images de la production (43min50) qui se divisent en tout sur neuf catégories, des Polaroïds de continuité (20min56), le Design des armes et des véhicules (5min45) et l'Atelier de Stan Winston (5min). Côté vidéos, on retrouve les images en provenance des casques des marines (5min01), le contenu des écrans d'ordinateurs apparaissant dans le film (4min04) ou celui qui illustre le procès de Ripley au début du film, avec les fiches des victimes du premier épisode (3min35).
Les archives de la post-production ont cela d'important qu'elles proposent enfin une scène coupée souvent évoquée mais jamais proposée à ce jour : Burke dans le cocon (1min31) dévoile que le salaud du film est retenu prisonnier chez la reine Alien et que ce dernier demande de l'aide à Ripley. Chose qu'elle exécute à sa façon. D'autres Scènes coupées (4min07) sont proposées mais il ne s'agit que de quelques lignes de dialogues éparpillées ça et là, et proposées avec des mocreau du film que l'on connait tous, pour rendre ces rajouts cohérents.
Ajoutons à tout cela quatre galeries d'images consacrées aux effets spéciaux et à la première du film, les Archives du Laserdisc (dignes d'intérêt pour les interventions de Cameron), des tests de Designs pour l'apparition du titre (2min55), mais également Aliens : Traversée à la vitesse de la peur (8min16), une attraction consacrée au film dans un parc à thème qui nous est dévoilé ici par une vidéo qui servait d'introduction aux visiteurs ainsi qu'un aperçu de ce qu'ils ont vécu. L'ensemble se conclut avec 4 bandes annonces et un spot TV.
- Alien 3
Les archives de la préproduction proposent 10 séquences en Story-board (1h29), dont plus de 17 minutes sont consacrées à elles seules à la fin alternative. On peut y ajouter le Concept Artistique (9min35) des nombreuses idées initiales. Dans la catégorie Production, on peut mettre la main sur une séquence accélérée de la Construction du décors de la fonderie (4min35), L'échographie du bioscan en multiangle (2min02) accompagné d'un commentaire audio du concepteur des effets visuels. Huit galeries d'images de la production accompagnent l'ensemble, ainsi que de nombreuses photos de l'Atelier ADI (15min25), qui a été en charge des effets spéciaux de plateau.
D'autres galeries sont disponibles dans la catégorie Post-production. L'une d'elle est consacrée aux Effets visuels (11min05), tandis que l'autre se focalise sur une séance photo consacrée à la promotion du film (6min). Le Bonus Alien 3 (2min56) est une petite featurette d'époque, que l'on peut associer à Tournage d'Alien 3 (23min24), un document (aussi d'époque) un peu plus prestigieux qui évoque les épisodes précédents pour mieux promouvoir le troisième. A voir, ne serait-ce que pour comparer la différence de discours qui s'est tenu à dix ans d'intervalle sur ce film maudit... Le tout est complété par 5 bandes annonces, et 7 spots TV.
- Alien La Résurrection
Le menu de la préproduction nous donne accès à la Première version du scénario par Joss Whedon (18min46) avant de nous proposer des tests vidéos de l'Atelier des créatures ADI (9min51) et des Essais divers de Sigourney Weaver (4min40). Une Fonction multi-angle (2min52) permet de comparer les répétitions de certaines séquences avec le résultat final et son story-board original. Et puisque l'on est dans les story-boards, on retrouvera également huit séquences (1h41 en tout) dévoilant les planches des scènes les plus importantes du film. Beaucoup de dessins également du côté du Portfolio de Marc Caro (1min50) et L'Art de la résurrection (24min35). Un peu moins généreuse, la partie réservée à la Production nous propose 9 galeries de photos (23min25), ainsi que d'autres clichés pris dans le Studio ADI (13min30) focalisé sur la conception des clones de Ripley.
La catégorie Post-production met une Galerie consacrés aux effets visuels (11min) à notre disposition, ainsi qu'une série de Photos promotionnelles (3min10). On y retrouve ensuite un HBO First Look (25min40) présenté par Ron Perlman, document mis à notre disposition dans le coffret VHS THX des trois premiers films à la fin de l'année 1997, en même temps que la sortie du quatrième sur les écrans. Bonus promotionnel (3min56) est une sorte de version courte de la vidéo précédente, sans Ron Perlman, ni réel intérêt. Enfin, 2 bandes annonces et 4 spots TV complètent le tout.
- Anthologie
Dernière ligne droite de l'interactivité massive de ce coffret, la section Anthologie regroupe des éléments autour de la franchise sans ne jamais réellement concerner l'un des films en particulier. Section qui s'ouvre sur un double programme. Alien Evolution, version 2001 (49minutes), est un petit documentaire réalisé pour la télévision anglaise retraçant plutôt succinctement la conception de la saga (seules 25 minutes se focalisent sur les opus 2, 3 et 4) et arrondissant largement les angles, malgré la présence de nombreux intervenants. On est bien évidemment bien loin des vérités étalées dans les suppléments évoqués plus haut. Mais il existe également un tout autre montage, Alien Evolution, version 2003 (1h05) qui était déjà proposé dans le précédent coffret DVD, se focalisant uniquement sur le premier film, puisqu'il était envisagé comme un bonus important d'un collector éventuel, avant que l'idée d'un coffret intégral ne prenne le dessus. De 25 minutes consacrées au film de Ridley Scott sur le montage de 2001 à 65 minutes ici, le sujet et bien évidemment beaucoup plus approfondi et digne d'intérêt.
La Saga Alien (1h49) est également un documentaire réalisé pour la télévision - américaine, cette fois-ci - en 2002. Soit un tout petit peu avant la conception des énormes bonus qui sont devenus une référence désormais. Evidemment, à titre comparatif, on trouve ici moins d'éléments que dans le reste de l'interactivité, mais il ne doit pas être déprécié pour autant. En effet, pour ceux qui aimeraient connaitre les grandes lignes des coulisses de la franchise, La Saga Alien est un excellent documentaire rétrospectif en l'état qui ne s'absout pas de détails et d'anecdotes intéressantes. Raconté par John Hurt, l'histoire de la franchise peut s'apparenter sans mal au documentaire consacré à la saga La planète des singes.
On y retrouvera également les ébauche de l'Attraction 3D Aliens, à travers un script et des concepts artistiques. Même si le spectacle (pensé comme l'attraction Terminator 2 3D) n'existe pas, on en découvre ici un aperçu. A cela vient se joindre le module Collection de Bob Burns (16min54), connu pour collectionner de nombreux accessoires de cinéma et qui nous dévoie ici un vivier d'objets affiliés à Alien. La section Parodies nous permet de revoir des clins respectifs à Alien et Aliens dans La Folle Histoire de l'espace et Family Guy, tandis que les dernières galeries d'images seront consacrées aux éditions Dark Horse ayant publié des comics Alien ainsi que des écussons et logos aperçus dans les films.
Article publié le 19 octobre 2010
EN BREF :
Si le coffret Alien a mis autant de temps à sortir, c'est parce que ses concepteurs ont tenus à nous livrer un produit d'une richesse tout bonnement incroyable, dont la quantité de suppléments parvient à supplanter les déjà exceptionnelles conditions techniques évoquées plus haut. Tout comme le coffret "Quadrilogie" proposé il y a 7 ans (et oui, déjà) qui explorait au maximum les possibilités du DVD, les Blu-Ray de la saga Alien s'imposent comme un modèle d'interactivité. Il est évident qu'à ce jour, nous avons rarement eu affaire à une telle concentration d'informations sur un si petit objet que constitue ce coffret.
Notons que l'interface reprend un peu l'aspect de celle des éditions DVD (à savoir la texture de l'ordinateur du Nostromo), à cette différence que la navigation est autrement plus aisée, beaucoup plus fluide et surtout très intuitive, là où les précédents DVD se perdaient un peu dans leur navigation multiple et de nombreuses pages de menu et sous-menus. On appréciera par ailleurs le traitement dont les anciens suppléments on bénéficié ici puisqu'ils sont réadaptés à la navigation HD (recadrées ou en 16/9 ou du 4/3 complété par des bandeaux), retravaillés à l'aide d'une nouvelle typographie des textes d'accueil et des cartons texte pour être cohérent avec les nouveaux menus. En plus, nous le verrons plus bas, les dessins, story-boards, textes, ébauches de scénario et photos sont proposés en Haute Définition. On apprécie grandement que l'éditeur ne se soit pas contenté d'une transposition basique.
Evoquons enfin la relation qu'entretiennent les 6 disques les uns avec les autres. Pour être simple : sitôt que vous aurez inséré le premier disque, il laissera une trace dans votre platine ou votre ordinateur (s'ils sont mis à jour), servant ensuite de guide aux suivants. Lors d'un marathon, éjectez Alien de votre lecteur, et s'affichera alors un faux message publicitaire de la société pour laquelle travaillent les employés du Nostromo, même s'il n'y a aucun disque à l'intérieur. Insérez ensuite le second, et vous aurez directement accès au menu de ce dernier, sans logo Fox, sans clips publicitaires ou message d'avertissement, pour entretenir la continuité avec votre visionnage précédent.
Par ailleurs, chacun des films dispose de la Fonction Mu-Th-Ur (Mother, comme le nom de l'ordinateur) qui permet d'activer des signets lors de la lecture des films via des onglets nominaux en fonction des scènes et des sujets qui vous intéressent. Là encore, la platine conserve soigneusement tout ceci en mémoire. Ensuite, à l'insertion des disques de bonus, un menu Mu-Th-Ur offre un accès immédiat aux suppléments qui concerne les séquences que vous avez annotés. Vous aimez les œufs Alien ? Vous les annotez lorsque vous en voyez un dans un film, et vous saurez ensuite absolument tout sur leur conception, en vidéo comme en galeries !
Une démarche louable, plutôt bien organisée (contrairement à une fonction équivalente sur le Blu-Ray de Gladiator, vite pénible) mais qui peut rapidement devenir brouillon. Quand on constate le nombre d'heures de suppléments proposés et faciles d'accès, on préfère les consulter en y allant directement dans le vif.
Blu-Ray 1 - Alien, le huitième passager :
Les festivités commencent donc d'entrée de jeu, à commencer par la possibilité de choisir entre la version salle de 1979 ou le director's cut de 2003 (paradoxalement plus court de quelques secondes), d'écouter la bande originale isolée de la version sortie en salle à l'époque ainsi que celle composée à l'origine mais qui n'avait pas été retenue, ou de choisir bien évidemment chaque commentaire audio respectif.
En furetant du côté de la version salle, on y retrouve la réunification d'une belle brochette sur le premier commentaire : Ridley Scott, ses acteurs, ses scénaristes, producteur et monteur répondent présents pour une longue analyse du mythe avec un étonnant déliage des langues. Tant sur la révélation de nombreuses anecdotes (les acteurs ont énormément de chose à raconter) que sur la difficulté de monter un tel projet, initialement pensé comme une petite série B de fond de placard. Ridley Scott y est d'un sérieux sans pareil et pour peu que l'on préfère son discours à celui des ses compagnons, il faut illico se rendre sur le second commentaire, où il officie tout seul. Même si les éléments évoqués à travers ce dernier tendent à se répéter avec l'autre piste comme avec le making of que l'on retrouvera sur un autre disque, bien au-delà de la leçon de cinéma, c'est un artiste à part entière qui s'ouvre ici sur le genre, sur l'industrie et sur ses ressentis multiples.
Pour ceux qui seraient un peu perdus d'une version à l'autre, le Blu-Ray propose un index qui permet de regarder quelles ont été les séquences rajoutées sur le montage de 2003, soit en offrant un accès direct aux dites scènes, soit en faisant apparaitre un logo à même le film sur les moments concernés. Une fonction que l'on retrouvera systématiquement sur tous les films du coffret.
Blu-Ray 2 - Aliens, le retour :
Le second disque s'insère dans la brèche ouverte par le premier et offre une grande variété d'options durant le visionnage même du film. A commencer le choix entre ses deux versions (celle de 1986 et le director's cut de 1991 plus long de 19 minutes, accompagné d'une introduction de James Cameron). A l'instar du premier film, on profitera d'une d'une Bande originale isolée, permettant d'écouter le travail de James Horner dans son intégralité mais surtout d'écouter la seconde option, sur laquelle il avait travaillé à l'origine L'une des différence notable repose sur le final et le célèbre thème de l'évasion du sas utilisé dans des dizaines de bandes annonces depuis, qui était originellement une variante de ce que l'on entendait à la fin du premier opus. Là aussi les commentaires audio sont de la partie, mais uniquement disponibles sur la version longue.
Une seule piste de commentaires, certes, mais sur laquelle se bousculent énormément d'intervenants : James Cameron, la productrice Gale Anne Hurd, le créateur des effets spéciaux Stan Winston, les superviseurs des effets spéciaux Robert Skotak et Dennis Skotak, le superviseur des miniatures Pat McClung et des acteurs Michael Biehn, Bill Paxton, Lance Henriksen, Jenette Goldstein, Carrie Henn et Christopher Henn. Et si l'attroupement peux avoir l'air encombrant sur le papier, il s'agit d'un montage audio parfaitement orchestré (celui de Terminator 2 était déjà un exemple) qui prend non seulement le temps de développer de très nombreux points, mais qui en plus n'est que très rarement répétitif avec le long making-of proposé plus loin. On retiendra évidemment les interventions très structurées du metteur en scène, dévoilant à quel point il est pointilleux ainsi que quelques anecdotes (il a écrit ce film ainsi que Terminator et Rambo 2 en trois mois seulement), mais la réunification des acteurs interprétant les bidasses a le mérite d'égayer l'ensemble. Les deux heures et demi s'écoulent au final très rapidement !
Blu-Ray 3 - Alien 3 :
La ligne éditoriale du coffret est désormais établie et ce troisième opus ne déroge pas à la règle proposée par les deux précédents. On retrouve donc ainsi le montage de la version sortie au cinéma en 1992 (1h50) et surtout la version longue de 2003 (2h10) qui, s'il ne s'agit pas d'un director's cut (puisque Fincher n'a supervisé aucun des deux montages), est étiré sur une demi-heure supplémentaire, ce qui n'est pas rien. Comme sur les autres films, une bande originale isolée est également proposée mais ne concerne que la version d'origine. C'est également sur ce montage original que l'on retrouvera le commentaire audio.
Un commentaire particulièrement technique puisque ce sont essentiellement les chefs de département qui y interviennent, David Fincher boudant toute implication dans l'interactivité de son film. On y retrouve ainsi le chef opérateur Alex Thomson, le monteur Terry Rawlings, les concepteurs des effets spéciaux Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr., le producteur des effets visuels Richard Edlund pratiquement tous ensembles et, un peu plus tard dans le film, les acteurs Paul McGann et Lance Henriksen enregistrés seuls. Alors forcément, on regrettera l'absence de celui qui était évidemment nécessaire pour livrer une analyse plus subjective de l'œuvre, mais la multitude de regards apportés ici n'est pas à négliger. Tout le monde semble d'accord pour souligner le génie de Fincher très régulièrement (ce qui est facile à faire rétrospectivement) et appuie ces nombreuses petites idées significatives qui lui sont imputables. A défaut de sa présence et son analyse, donc, on écope d'un décorticage technique très complet, accompagné de quelques anecdotes sympas (comme la carte de noël conçue pour le réalisateur) qui en font un montage global agréable à suivre.
Blu-Ray 4 - Alien, la résurrection :
Le dernier film de la saga se fond tout naturellement dans les possibilités techniques déjà offertes par les trois premiers, nous permettant de retrouver le film dans son montage original de 1997 et dans une version longue bidouillée pour la sortie du coffret Quadrilogie de 2003. Là encore, nous retrouverons la bande originale isolée, uniquement sur la version salle et toujours en Dolby Digital 5.1.
La piste de commentaires audio est attribuée à la version salle et se montre plutôt guillerette, si l'on devait fait un comparatif avec la sensation de malaise qui émane parfois de l'opus précédent. Probablement parce que, comme ce sera le cas sur le making-of que l'on retrouve plus loin, l'équipe française impliquée dans le projet a pris l'aventure comme une expérience très positive. Une bonne humeur plutôt communicative ici, partagée par tous les intervenants. On retrouve donc ainsi, enregistrés par groupes de deux, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet, le monteur Hervé Schneid, les concepteurs des effets spéciaux d'Alien Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr., le superviseur des effets visuels Pitof, le story-boarder Sylvain Despretz et les acteurs Ron Perlman, Dominique Pinon et Leland Orser. Le montage global fait de l'ensemble un happening agréable à l'écoute, parfois répétitif avec le making of, mais pas déplaisant.
Blu-Ray 5 - Fabriquer l'anthologie :
Les choses sérieuses commencent ici puisque sur un seul et même disque, on retrouve près de 17 heures de suppléments vidéos nous replongeant dans la conception de chacun des opus, point par point, sans négliger le moindre détails. Si une bonne douzaine d'heures réutilisera les making of du précédent coffret DVD (3 heures pour chaque film) recadré en 16/9 et réencodés en AVC 480p, on y retrouvera des éléments supplémentaires s'étalant sur pratiquement 5 heures (environ 1h15 par film) qui constituent en quelque sorte les scènes coupées des making of. Des choses auxquelles nous n'avions pas eu accès soit pour cause d'espace disque, soit par censure. Tout ce que le politiquement correct avait interdit en 2003 et à travers lequel les sérieux conflits et points noirs sont évoqués sans langue de bois. Probablement le disque de bonus le plus chargé à ce jour dans l'histoire de l'interactivité !
- Alien
La Bête de l'intérieur : Making-of d'ALIEN (2h58)
Datant de 2003 et donc déjà proposé sur la précédente et énorme édition collector Quadrilogy 9 DVD parue la fin de la même année, le making of du premier Alien est certainement ce qu'il est existe de mieux et de plus complet à ce jour sur le film culte de Ridley Scott et assurément l'un des rares documentaires consacré à un film parvenant à surpasser en contenu un ouvrage décortiquant la conception d'un tel projet. Servant de modèle à ce que seront les making of des opus suivants, ce dernier s'étale sur pas moins de trois longues heures à travers catégories distinctes (préproduction, production et post-production), elles-mêmes composées de sous catégories, s'intéressant, pèle même à l'écriture, à la conception artistique, aux anecdotes de tournage, aux effets spéciaux, etc... Nous trouvons donc neuf parties particulièrement complètes et focalisées sur des étapes de fabrication parfois houleuses... En effet, 25 ans après sa confection, les langues ne prennent pas beaucoup de risques à se délier.
Le premier axe, consacré à la préproduction, s'étale sur environ 53 minutes et évoque l'implication du regretté Dan O'Bannon (décédé en 2009) et sa lutte contre Walter Hill avec qui il s'est disputé les détails du scénario. On saura également tout sur l'arrivée de Ridley Scott sur le projet, la sélection des comédiens et l'apport historique de H.R. Giger à qui l'on doit le style unique de l'univers Alien. Tout ce qui tourne autour de la production (1h13) est une plongée totale dans la conception du film, en particulier le segment consacré au design du monstre et à la manière dont il prend forme à l'écran. Bien que particulièrement traditionnelle, la partie focalisée sur la post-production (environ 54 min) trouvera surtout son intérêt dans son segment où les principaux impliqués évoquent le succès du film et l'énorme porte qu'ils venaient d'ouvrir.
Comme expliqué plus haut, si vous pensiez en avoir vu assez avec les trois heures de suppléments, le Blu-Ray en rajoute une couche avec les Contenus Additionnels (1h20) qui prolongent un peu plus la vie du documentaire et les secrets qu'il renferme. Proposées à travers 28 sujets/chapitres distincts, composés de restes d'interviews ou d'interventions d'époque, certains points du making-of sont un peu plus développés. C'est ainsi que l'inspiration de Jodorowsky est évoquée et surtout que le scénariste Dan O'Bannon ouvre littéralement les vannes sur la lutte d'égo qu'il a eut contre Walter Hill quant à la paternité du script original. On comprend d'ailleurs pourquoi Walter Hill n'intervient pas dans les suppléments puisque le discours est clairement à charge contre lui et les faits sont évoqués avec une franchise rare.
- Aliens
Une puissance de feu supérieure : Making-of d'ALIENS (3h04)
Conçu dans une structure identique à celle du making-of du premier film (trois axes principaux, eux même divisés en plusieurs sections spécialisées), le documentaire consacré à ce second opus demeure tout aussi passionnant. En particulier sur la façon dont la Fox a rebondit sur ce qui allait devenir une franchise, habilement remis sur les rails dans la bonne humeur pour que ça dégénère un peu plus tard, en cours de route. Avec une franchise identique, la construction d'Aliens est évoquée un peu comme l'inverse du premier. A commencer par une préproduction sans heurt, durant laquelle Fox a laissé les mains libres à James Cameron en lui laissant même finir Terminator (une mansuétude payante quand on connait leurs collaborations suivantes) ayant fait preuve d'une minutie des plus respectables lors de laquelle le cinéaste a fait preuve d'une belle réflexion sur la recette d'une suite digne d'intérêt.
Et puis il y a le revers de la médaille : le perfectionnisme irritant de Cameron revient souvent à la charge, son mauvais caractère également ainsi que le clash perpétuel entre les techniciens anglais et l'équipe américaine, jamais sur la même longueur d'onde. Des collaborations frileuses également évoquées par le compositeur James Horner (qui signera plus tard la bande originale de Titanic et Avatar) parlant d'Aliens comme d'une expérience humaine très douloureuse. Une franchise complétée par une grande richesse d'information, en particulier à travers un long chapitre de près d'une demi-heure uniquement focalisé sur la conception des dix dernières minutes du film et leur affrontement final. Une vraie pépite...
Tout comme le premier opus, on retrouve ici les contenus additionnels (58min31) qui prennent soin de rentrer un peu plus en profondeur sur certains points. Ce sont ici X sujets qui sont abordés et qui dévoilent un James Cameron philosophant énormément sur certains points qu'on ne jurerai que formels (des pans de décors, les icones militaires), un long développement de la part des acteurs sur leurs relations avec leurs personnages, leurs collègues et leur réalisateur (en particulier Bill Paxton, dans le dernier cas). L'aspect conflictuel de la chose est moins évident que sur le premier film et encore moins que sur le suivant, puisque c'est ensuite une longue incursion dans la conception technique qui sera étendue. Dans le genre "anecdote sympa", on apprendra que la productrice (et ancienne compagne de James Cameron) Gale Ann Hurd a doublé le personnage de Vasquez le temps d'une séquence.
- Alien 3
Epave et rage : Making ALIEN 3 (3h00)
A croire que les nouvelles ne sont pas au beau fixe, le making of d'Alien 3 dépasse la simple notion d'anti-langue de bois !!! La plupart des intervenants semblent évoquer la conception du film avec un goût amer dans la bouche et les retours sincèrement positifs sont quasi inexistants. Le principal contrarié de l'aventure, David Fincher n'intervient même pas du tout dans le documentaire (si l'on excepte les vidéos d'archives), au même titre que son absence des commentaires audio. Mis sur pied pour de mauvaises raisons, le film n'a eu de cesse de partir dans toutes les directions, d'être refilé de mains en mains et de ne mettre jamais personne d'accord. Chose rare, une grosse partie du documentaire donne la parole aux réalisateurs potentiels qui ont finalement quitté le navire, nous parlant beaucoup de ce qu'aurait pu être le film (le chapitre sur H.R. Giger et son enthousiasme est assez tordant), et se focalise également sur la conception du monstre, plutôt particulier ici, et l'énorme brainstorming nécessaire pour lui donner vie à l'écran. Dans le genre cash, on a rarement vu ça.
C'est fort dans le principe, mais il y a une chose à laquelle on ne s'était pas forcément préparé, c'est que le making proposé ici n'est pas exactement celui qui nous avons découvert en 2003 puisque le précédent avait été censuré. Amputé de 20 minutes à l'époque, ce dernier retrouve ici sa durée initiale de 3 heures (tout rond). 1800 secondesqui arrondissent un peu moins les angles et prennent un peu moins de gants pour revendiquer clairement qu'Alien 3 est un film malade dans sa conception et que s'il n'a pas fonctionné, c'est parce que beaucoup de gens n'ont pas fait leur travail convenablement, rejetant toute la faute sur Fincher. Le résultat n'est plus seulement mitigé et brut de décoffrage mais très pessimiste.
Le règlement de compte se poursuit dans les désormais incontournables "contenus additionnels" (1h14) qui étale encore un peu plus l'élan de mauvaises nouvelles déjà évoquées dans le documentaire principal. Compte tenu des mauvais films sortis des studios qui envahissent les écrans aujourd'hui, le sujet semble désuet puisque la qualité artistique n'est plus une priorité, mais le discours franco de tous ceux qui voudraient mener un projet à bout de bras de la meilleure façon possible, pour que personne n'y trouve finalement son compte, est fascinant. Renny Harlin lui-même, un temps attaché au projet, reconnait finalement être très satisfait d'avoir quitté le projet. Chose amusante néanmoins, la présence d'un module baptisé "Cirage de pompes de David Fincher", mettant en contradiction le discours global et les interviews d'époque, très calibrées pour la promo, qui parlent du cinéaste comme d'un génie alors qu'aucun des interviewés n'en pensait strictement pas un mot. On regrettera une seule chose dans ce discours généralisé, à l'exception de deux ou trois intervenants, tout le monde semble être d'accord pour dire que le film est mauvais. Ce qui est pourtant loin d'être le cas !!!
- Alien La Résurrection
Une étape de plus vers l'au-delà : Making-of d'ALIEN RESURRECTION (2h54)
Changement de ton radical puisque, malgré la perplexité générale sur l'idée de faire un quatrième film alors que le personnage principal de la franchise est mort dans le précédent, Alien Résurrection semble être né sous les meilleurs auspices. Evidemment la question de la relance est longtemps au cœur du sujet, Sigourney Weaver elle-même admettant que c'était ça ou un éventuel Alien VS Predator (qui a finit par se faire, comme chacun le sait), tout comme le débarquement de Jean-Pierre Jeunet et son équipe française sur le projet. C'est là que le documentaire devient fascinant. Chauvinisme ou pas, on assiste au débarquement d'une petite communauté raisonnant comme un seul homme dans un univers qui n'est pas forcément le sien (Hollywood), menée par un optimisme qui jure radicalement avec ce que l'on a pu découvrir précédemment. Même le travail de Marc Caro (finalement non-retenu) est mis en avant. Pour le reste, nous avons droit à une déconstruction technique très pointue et passionnante : pas moins d'une demi-heure sur la séquence aquatique, quelques anecdotes sympas sur la scène du panier de basket, une longue analyse des effets visuels, etc.
Evoqués comme une conclusion au disque et à toute l'analyse de la franchise qui en émane (on a parlé d'Alien pendant 17 heures !), les contenus additionnels (1h15) d'Alien Résurrection s'attardent sur de nombreuses petites quenouilles pas toujours évoquées dans le making-of : les nombreuses personnes agacées par le fait que Jean-Pierre Jeunet ne parle pas anglais, les séquences finales sabordées par les restrictions de budget (le dernier combat devait se dérouler sur Terre), le fait que la créature elle-même ait été totalement négligée par rapport aux précédents films sans que qui que ce soit ait eu l'idée de demander conseil à H.R. Giger, etc. Mais le module le plus intéressant est le tout dernier, donnant la parole à ceux qui étaient à l'origine de la franchise, pour avoir leur opinion sur les suites, l'intérêt de la développer et de quelle manière. On s'amusera beaucoup, par ailleurs, voir une interview d'archive de 1992 sur laquelle Ridley Scott déclare qu'un jour, il referait peut-être un épisode, vaut son pesant de cacahuètes. L'actualité semble l'avoir aujourd'hui rattrapé puisqu'il démarrera le tournage d'Alien 5 prochainement.
Blu-Ray 6 - Archives Anthologiques
Il est très important de tenir compte de l'intitulé du sixième disque. Le terme Archives n'est clairement pas galvaudé et à ce stade de l'exploration de l'interactivité, on découvrira pas mal de petits trésors, mais on n'apprendra plus réellement grand-chose à titre pédagogique sur la conception des films qui n'ait été dévoilé sur le disque précédent ou dans les commentaires audio. Donc oui, les documentaires proposés ici se montreront évidemment répétitifs avec les making-of précédents dans les grandes largeurs, mais ils existent, ils sont tous là et font de l'intégralité du coffret une petite malle aux trésors où les fans d'Alien trouveront absolument tout ce qu'il est possible de posséder sur la franchise à ce jour. Le genre de sensation qui va bien au-delà de l'informatif. Et devinez quoi... Y'en a encore pour des heures de visionnage si vous voulez tout voir !
- Alien
En nous rendant du côté de la pré-production, on retrouvera une retranscription de l'ébauche du scénario de Dan O'Bannon (15min25), ainsi qu'une introduction signée de sa main, des notes et dessins de Ridley Scott (22min) particulièrement soignés, les story-boards (42min25), un portfolio (13min20) regroupant tous les dessins préparatifs de Moebius, H.R. Giger, Ron Cobb et Chris Foss, et des portraits photos des acteurs (2min25). A cela vient se joindre des essais caméra de Sigourney Weaver (8min14) avec un commentaire audio optionnel du réalisateur.
Au rayon Production, on nous propose une vidéo du chestbuster en multi-angle (5min28), qui dévoile tous les angles utilisés lors de la séquence ou le monstre sort de John Hurt, accompagnée soit du son direct, soit d'un commentaire de Ridley Scott. Etrangeté (mais archive quand même), on trouve également une galerie vidéo des éléments qui apparaissent sur les écrans de contrôle du Nostromo (5min31). En plus ça tourne en boucle. Des galeries d'images de production mettent à notre disposition une série de photos de production réparties en neuf séries (21min45 en tout), des polaroïds de continuité (8min15), les décors d'Alien (18min06) et l'atelier de H.R. Giger (1min55).
Le segment consacré aux Scènes coupées (16min12), qui réutilise celles proposées sur le coffret DVD, se compose de sept séquences qui n'ont été utilisé dans aucun des deux montages disponibles sur ce disque. La raison est on ne peut plus simple : Ridley Scott ne les aimait pas car elles prenaient l'aspect de B-Roll sans énergie ou elles étaient trop bavardes. C'est ainsi que l'on y retrouve une version allongée du réveil de Kane, interprété par John Hurt, de l'exploration de la planète et de divers problèmes de communications techniques tendant à se répéter un peu. Indispensable à titre d'archives, ces séquences ne sont effectivement pas essentiel pour le film en lui-même.
L'Héritage d'Alien (1h07) est un document plutôt rare que l'on pouvait néanmoins retrouver dans le coffret 4 DVD édité en 1999, qui s'était miraculeusement et discrètement greffé dans le boitier du premier épisode. Si certains ont pris soin de le conserver lorsqu'ils ont ensuite revendu leur coffret pour acquérir celui de 2003, il n'était ensuite plus possible de remettre la main dessus. C'est désormais chose faite. On pourra voir ça comme une sorte de petit brouillon du gros making of du premier film, plus court et moins sophistiqué, mais dont la poignée d'intervenants (Ridley Scott, Dan O'Banon, H.R. Giger et quelques autres) a largement le temps de revenir sur ses souvenirs, parfois avec les accessoires d'époque en main. On y découvre par exemple une caisse à outils avec ses éléments modulables créés pour le film alors qu'elle n'y apparait jamais et surtout l'utilisation de l'eau pour simuler le réacteur qui foudroie le monstre à la fin du film.
Les archives du premier film se poursuivent sur six galeries d'images (45min46) qui dévoilent la conception des maquettes et des effets visuels, comme une série de documents promos. A cela se joignent les archives du Laserdisc dans leur intégralité qui permettent de revivre la navigation (qui parait archaïque désormais) de l'ancêtre du DVD et du Blu-Ray à travers des centaines de pages écrites et/ou dessinées, parfois accompagnées d'extraits de vidéos. On poursuivra dans le rétro avec Expérience in Terror (7min10), une petite featurette promo d'époque, mais également avec un intervention plus fraiche de Ridley Scott à la cinémathèque américaine (15min40), où le réalisateur répond aux questions des spectateurs de l'Egyptian Theater lors d'une ressortie du film en 2001). Les bonus concernant le premier opus s'achèvent sur deux bandes annonces et deux spots TV.
A l'instar des archives du premier film, on retrouvera ici le Traitement original écrit par James Cameron (6min50), accompagné par des Animatiques vidéos (3min13) réalisées avec des maquettes, en guise de story-board. Ces dernières sont également disponibles en comparatif avec le film, illustrées par des commentaires du responsable des effets visuels. Une belle entrée en matière de la section Pré-production qui se poursuit par Les Story-boards (12min55), La conception artistique (3min45) et une galerie de Portraits de la distribution (6min).
Tout ce qui est consacré à la production se divise en deux axes. Côté Photographies, on retrouve les Images de la production (43min50) qui se divisent en tout sur neuf catégories, des Polaroïds de continuité (20min56), le Design des armes et des véhicules (5min45) et l'Atelier de Stan Winston (5min). Côté vidéos, on retrouve les images en provenance des casques des marines (5min01), le contenu des écrans d'ordinateurs apparaissant dans le film (4min04) ou celui qui illustre le procès de Ripley au début du film, avec les fiches des victimes du premier épisode (3min35).
Les archives de la post-production ont cela d'important qu'elles proposent enfin une scène coupée souvent évoquée mais jamais proposée à ce jour : Burke dans le cocon (1min31) dévoile que le salaud du film est retenu prisonnier chez la reine Alien et que ce dernier demande de l'aide à Ripley. Chose qu'elle exécute à sa façon. D'autres Scènes coupées (4min07) sont proposées mais il ne s'agit que de quelques lignes de dialogues éparpillées ça et là, et proposées avec des mocreau du film que l'on connait tous, pour rendre ces rajouts cohérents.
Ajoutons à tout cela quatre galeries d'images consacrées aux effets spéciaux et à la première du film, les Archives du Laserdisc (dignes d'intérêt pour les interventions de Cameron), des tests de Designs pour l'apparition du titre (2min55), mais également Aliens : Traversée à la vitesse de la peur (8min16), une attraction consacrée au film dans un parc à thème qui nous est dévoilé ici par une vidéo qui servait d'introduction aux visiteurs ainsi qu'un aperçu de ce qu'ils ont vécu. L'ensemble se conclut avec 4 bandes annonces et un spot TV.
- Alien 3
Les archives de la préproduction proposent 10 séquences en Story-board (1h29), dont plus de 17 minutes sont consacrées à elles seules à la fin alternative. On peut y ajouter le Concept Artistique (9min35) des nombreuses idées initiales. Dans la catégorie Production, on peut mettre la main sur une séquence accélérée de la Construction du décors de la fonderie (4min35), L'échographie du bioscan en multiangle (2min02) accompagné d'un commentaire audio du concepteur des effets visuels. Huit galeries d'images de la production accompagnent l'ensemble, ainsi que de nombreuses photos de l'Atelier ADI (15min25), qui a été en charge des effets spéciaux de plateau.
D'autres galeries sont disponibles dans la catégorie Post-production. L'une d'elle est consacrée aux Effets visuels (11min05), tandis que l'autre se focalise sur une séance photo consacrée à la promotion du film (6min). Le Bonus Alien 3 (2min56) est une petite featurette d'époque, que l'on peut associer à Tournage d'Alien 3 (23min24), un document (aussi d'époque) un peu plus prestigieux qui évoque les épisodes précédents pour mieux promouvoir le troisième. A voir, ne serait-ce que pour comparer la différence de discours qui s'est tenu à dix ans d'intervalle sur ce film maudit... Le tout est complété par 5 bandes annonces, et 7 spots TV.
- Alien La Résurrection
Le menu de la préproduction nous donne accès à la Première version du scénario par Joss Whedon (18min46) avant de nous proposer des tests vidéos de l'Atelier des créatures ADI (9min51) et des Essais divers de Sigourney Weaver (4min40). Une Fonction multi-angle (2min52) permet de comparer les répétitions de certaines séquences avec le résultat final et son story-board original. Et puisque l'on est dans les story-boards, on retrouvera également huit séquences (1h41 en tout) dévoilant les planches des scènes les plus importantes du film. Beaucoup de dessins également du côté du Portfolio de Marc Caro (1min50) et L'Art de la résurrection (24min35). Un peu moins généreuse, la partie réservée à la Production nous propose 9 galeries de photos (23min25), ainsi que d'autres clichés pris dans le Studio ADI (13min30) focalisé sur la conception des clones de Ripley.
La catégorie Post-production met une Galerie consacrés aux effets visuels (11min) à notre disposition, ainsi qu'une série de Photos promotionnelles (3min10). On y retrouve ensuite un HBO First Look (25min40) présenté par Ron Perlman, document mis à notre disposition dans le coffret VHS THX des trois premiers films à la fin de l'année 1997, en même temps que la sortie du quatrième sur les écrans. Bonus promotionnel (3min56) est une sorte de version courte de la vidéo précédente, sans Ron Perlman, ni réel intérêt. Enfin, 2 bandes annonces et 4 spots TV complètent le tout.
- Anthologie
Dernière ligne droite de l'interactivité massive de ce coffret, la section Anthologie regroupe des éléments autour de la franchise sans ne jamais réellement concerner l'un des films en particulier. Section qui s'ouvre sur un double programme. Alien Evolution, version 2001 (49minutes), est un petit documentaire réalisé pour la télévision anglaise retraçant plutôt succinctement la conception de la saga (seules 25 minutes se focalisent sur les opus 2, 3 et 4) et arrondissant largement les angles, malgré la présence de nombreux intervenants. On est bien évidemment bien loin des vérités étalées dans les suppléments évoqués plus haut. Mais il existe également un tout autre montage, Alien Evolution, version 2003 (1h05) qui était déjà proposé dans le précédent coffret DVD, se focalisant uniquement sur le premier film, puisqu'il était envisagé comme un bonus important d'un collector éventuel, avant que l'idée d'un coffret intégral ne prenne le dessus. De 25 minutes consacrées au film de Ridley Scott sur le montage de 2001 à 65 minutes ici, le sujet et bien évidemment beaucoup plus approfondi et digne d'intérêt.
La Saga Alien (1h49) est également un documentaire réalisé pour la télévision - américaine, cette fois-ci - en 2002. Soit un tout petit peu avant la conception des énormes bonus qui sont devenus une référence désormais. Evidemment, à titre comparatif, on trouve ici moins d'éléments que dans le reste de l'interactivité, mais il ne doit pas être déprécié pour autant. En effet, pour ceux qui aimeraient connaitre les grandes lignes des coulisses de la franchise, La Saga Alien est un excellent documentaire rétrospectif en l'état qui ne s'absout pas de détails et d'anecdotes intéressantes. Raconté par John Hurt, l'histoire de la franchise peut s'apparenter sans mal au documentaire consacré à la saga La planète des singes.
On y retrouvera également les ébauche de l'Attraction 3D Aliens, à travers un script et des concepts artistiques. Même si le spectacle (pensé comme l'attraction Terminator 2 3D) n'existe pas, on en découvre ici un aperçu. A cela vient se joindre le module Collection de Bob Burns (16min54), connu pour collectionner de nombreux accessoires de cinéma et qui nous dévoie ici un vivier d'objets affiliés à Alien. La section Parodies nous permet de revoir des clins respectifs à Alien et Aliens dans La Folle Histoire de l'espace et Family Guy, tandis que les dernières galeries d'images seront consacrées aux éditions Dark Horse ayant publié des comics Alien ainsi que des écussons et logos aperçus dans les films.
Article publié le 19 octobre 2010
EN BREF :
Si le coffret Alien a mis autant de temps à sortir, c'est parce que ses concepteurs ont tenus à nous livrer un produit d'une richesse tout bonnement incroyable, dont la quantité de suppléments parvient à supplanter les déjà exceptionnelles conditions techniques évoquées plus haut. Tout comme le coffret "Quadrilogie" proposé il y a 7 ans (et oui, déjà) qui explorait au maximum les possibilités du DVD, les Blu-Ray de la saga Alien s'imposent comme un modèle d'interactivité. Il est évident qu'à ce jour, nous avons rarement eu affaire à une telle concentration d'informations sur un si petit objet que constitue ce coffret.
Notons que l'interface reprend un peu l'aspect de celle des éditions DVD (à savoir la texture de l'ordinateur du Nostromo), à cette différence que la navigation est autrement plus aisée, beaucoup plus fluide et surtout très intuitive, là où les précédents DVD se perdaient un peu dans leur navigation multiple et de nombreuses pages de menu et sous-menus. On appréciera par ailleurs le traitement dont les anciens suppléments on bénéficié ici puisqu'ils sont réadaptés à la navigation HD (recadrées ou en 16/9 ou du 4/3 complété par des bandeaux), retravaillés à l'aide d'une nouvelle typographie des textes d'accueil et des cartons texte pour être cohérent avec les nouveaux menus. En plus, nous le verrons plus bas, les dessins, story-boards, textes, ébauches de scénario et photos sont proposés en Haute Définition. On apprécie grandement que l'éditeur ne se soit pas contenté d'une transposition basique.
Evoquons enfin la relation qu'entretiennent les 6 disques les uns avec les autres. Pour être simple : sitôt que vous aurez inséré le premier disque, il laissera une trace dans votre platine ou votre ordinateur (s'ils sont mis à jour), servant ensuite de guide aux suivants. Lors d'un marathon, éjectez Alien de votre lecteur, et s'affichera alors un faux message publicitaire de la société pour laquelle travaillent les employés du Nostromo, même s'il n'y a aucun disque à l'intérieur. Insérez ensuite le second, et vous aurez directement accès au menu de ce dernier, sans logo Fox, sans clips publicitaires ou message d'avertissement, pour entretenir la continuité avec votre visionnage précédent.
Par ailleurs, chacun des films dispose de la Fonction Mu-Th-Ur (Mother, comme le nom de l'ordinateur) qui permet d'activer des signets lors de la lecture des films via des onglets nominaux en fonction des scènes et des sujets qui vous intéressent. Là encore, la platine conserve soigneusement tout ceci en mémoire. Ensuite, à l'insertion des disques de bonus, un menu Mu-Th-Ur offre un accès immédiat aux suppléments qui concerne les séquences que vous avez annotés. Vous aimez les œufs Alien ? Vous les annotez lorsque vous en voyez un dans un film, et vous saurez ensuite absolument tout sur leur conception, en vidéo comme en galeries !
Une démarche louable, plutôt bien organisée (contrairement à une fonction équivalente sur le Blu-Ray de Gladiator, vite pénible) mais qui peut rapidement devenir brouillon. Quand on constate le nombre d'heures de suppléments proposés et faciles d'accès, on préfère les consulter en y allant directement dans le vif.
Blu-Ray 1 - Alien, le huitième passager :
Les festivités commencent donc d'entrée de jeu, à commencer par la possibilité de choisir entre la version salle de 1979 ou le director's cut de 2003 (paradoxalement plus court de quelques secondes), d'écouter la bande originale isolée de la version sortie en salle à l'époque ainsi que celle composée à l'origine mais qui n'avait pas été retenue, ou de choisir bien évidemment chaque commentaire audio respectif.
En furetant du côté de la version salle, on y retrouve la réunification d'une belle brochette sur le premier commentaire : Ridley Scott, ses acteurs, ses scénaristes, producteur et monteur répondent présents pour une longue analyse du mythe avec un étonnant déliage des langues. Tant sur la révélation de nombreuses anecdotes (les acteurs ont énormément de chose à raconter) que sur la difficulté de monter un tel projet, initialement pensé comme une petite série B de fond de placard. Ridley Scott y est d'un sérieux sans pareil et pour peu que l'on préfère son discours à celui des ses compagnons, il faut illico se rendre sur le second commentaire, où il officie tout seul. Même si les éléments évoqués à travers ce dernier tendent à se répéter avec l'autre piste comme avec le making of que l'on retrouvera sur un autre disque, bien au-delà de la leçon de cinéma, c'est un artiste à part entière qui s'ouvre ici sur le genre, sur l'industrie et sur ses ressentis multiples.
Pour ceux qui seraient un peu perdus d'une version à l'autre, le Blu-Ray propose un index qui permet de regarder quelles ont été les séquences rajoutées sur le montage de 2003, soit en offrant un accès direct aux dites scènes, soit en faisant apparaitre un logo à même le film sur les moments concernés. Une fonction que l'on retrouvera systématiquement sur tous les films du coffret.
Blu-Ray 2 - Aliens, le retour :
Le second disque s'insère dans la brèche ouverte par le premier et offre une grande variété d'options durant le visionnage même du film. A commencer le choix entre ses deux versions (celle de 1986 et le director's cut de 1991 plus long de 19 minutes, accompagné d'une introduction de James Cameron). A l'instar du premier film, on profitera d'une d'une Bande originale isolée, permettant d'écouter le travail de James Horner dans son intégralité mais surtout d'écouter la seconde option, sur laquelle il avait travaillé à l'origine L'une des différence notable repose sur le final et le célèbre thème de l'évasion du sas utilisé dans des dizaines de bandes annonces depuis, qui était originellement une variante de ce que l'on entendait à la fin du premier opus. Là aussi les commentaires audio sont de la partie, mais uniquement disponibles sur la version longue.
Une seule piste de commentaires, certes, mais sur laquelle se bousculent énormément d'intervenants : James Cameron, la productrice Gale Anne Hurd, le créateur des effets spéciaux Stan Winston, les superviseurs des effets spéciaux Robert Skotak et Dennis Skotak, le superviseur des miniatures Pat McClung et des acteurs Michael Biehn, Bill Paxton, Lance Henriksen, Jenette Goldstein, Carrie Henn et Christopher Henn. Et si l'attroupement peux avoir l'air encombrant sur le papier, il s'agit d'un montage audio parfaitement orchestré (celui de Terminator 2 était déjà un exemple) qui prend non seulement le temps de développer de très nombreux points, mais qui en plus n'est que très rarement répétitif avec le long making-of proposé plus loin. On retiendra évidemment les interventions très structurées du metteur en scène, dévoilant à quel point il est pointilleux ainsi que quelques anecdotes (il a écrit ce film ainsi que Terminator et Rambo 2 en trois mois seulement), mais la réunification des acteurs interprétant les bidasses a le mérite d'égayer l'ensemble. Les deux heures et demi s'écoulent au final très rapidement !
Blu-Ray 3 - Alien 3 :
La ligne éditoriale du coffret est désormais établie et ce troisième opus ne déroge pas à la règle proposée par les deux précédents. On retrouve donc ainsi le montage de la version sortie au cinéma en 1992 (1h50) et surtout la version longue de 2003 (2h10) qui, s'il ne s'agit pas d'un director's cut (puisque Fincher n'a supervisé aucun des deux montages), est étiré sur une demi-heure supplémentaire, ce qui n'est pas rien. Comme sur les autres films, une bande originale isolée est également proposée mais ne concerne que la version d'origine. C'est également sur ce montage original que l'on retrouvera le commentaire audio.
Un commentaire particulièrement technique puisque ce sont essentiellement les chefs de département qui y interviennent, David Fincher boudant toute implication dans l'interactivité de son film. On y retrouve ainsi le chef opérateur Alex Thomson, le monteur Terry Rawlings, les concepteurs des effets spéciaux Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr., le producteur des effets visuels Richard Edlund pratiquement tous ensembles et, un peu plus tard dans le film, les acteurs Paul McGann et Lance Henriksen enregistrés seuls. Alors forcément, on regrettera l'absence de celui qui était évidemment nécessaire pour livrer une analyse plus subjective de l'œuvre, mais la multitude de regards apportés ici n'est pas à négliger. Tout le monde semble d'accord pour souligner le génie de Fincher très régulièrement (ce qui est facile à faire rétrospectivement) et appuie ces nombreuses petites idées significatives qui lui sont imputables. A défaut de sa présence et son analyse, donc, on écope d'un décorticage technique très complet, accompagné de quelques anecdotes sympas (comme la carte de noël conçue pour le réalisateur) qui en font un montage global agréable à suivre.
Blu-Ray 4 - Alien, la résurrection :
Le dernier film de la saga se fond tout naturellement dans les possibilités techniques déjà offertes par les trois premiers, nous permettant de retrouver le film dans son montage original de 1997 et dans une version longue bidouillée pour la sortie du coffret Quadrilogie de 2003. Là encore, nous retrouverons la bande originale isolée, uniquement sur la version salle et toujours en Dolby Digital 5.1.
La piste de commentaires audio est attribuée à la version salle et se montre plutôt guillerette, si l'on devait fait un comparatif avec la sensation de malaise qui émane parfois de l'opus précédent. Probablement parce que, comme ce sera le cas sur le making-of que l'on retrouve plus loin, l'équipe française impliquée dans le projet a pris l'aventure comme une expérience très positive. Une bonne humeur plutôt communicative ici, partagée par tous les intervenants. On retrouve donc ainsi, enregistrés par groupes de deux, le réalisateur Jean-Pierre Jeunet, le monteur Hervé Schneid, les concepteurs des effets spéciaux d'Alien Alec Gillis et Tom Woodruff, Jr., le superviseur des effets visuels Pitof, le story-boarder Sylvain Despretz et les acteurs Ron Perlman, Dominique Pinon et Leland Orser. Le montage global fait de l'ensemble un happening agréable à l'écoute, parfois répétitif avec le making of, mais pas déplaisant.
Blu-Ray 5 - Fabriquer l'anthologie :
Les choses sérieuses commencent ici puisque sur un seul et même disque, on retrouve près de 17 heures de suppléments vidéos nous replongeant dans la conception de chacun des opus, point par point, sans négliger le moindre détails. Si une bonne douzaine d'heures réutilisera les making of du précédent coffret DVD (3 heures pour chaque film) recadré en 16/9 et réencodés en AVC 480p, on y retrouvera des éléments supplémentaires s'étalant sur pratiquement 5 heures (environ 1h15 par film) qui constituent en quelque sorte les scènes coupées des making of. Des choses auxquelles nous n'avions pas eu accès soit pour cause d'espace disque, soit par censure. Tout ce que le politiquement correct avait interdit en 2003 et à travers lequel les sérieux conflits et points noirs sont évoqués sans langue de bois. Probablement le disque de bonus le plus chargé à ce jour dans l'histoire de l'interactivité !
- Alien
La Bête de l'intérieur : Making-of d'ALIEN (2h58)
Datant de 2003 et donc déjà proposé sur la précédente et énorme édition collector Quadrilogy 9 DVD parue la fin de la même année, le making of du premier Alien est certainement ce qu'il est existe de mieux et de plus complet à ce jour sur le film culte de Ridley Scott et assurément l'un des rares documentaires consacré à un film parvenant à surpasser en contenu un ouvrage décortiquant la conception d'un tel projet. Servant de modèle à ce que seront les making of des opus suivants, ce dernier s'étale sur pas moins de trois longues heures à travers catégories distinctes (préproduction, production et post-production), elles-mêmes composées de sous catégories, s'intéressant, pèle même à l'écriture, à la conception artistique, aux anecdotes de tournage, aux effets spéciaux, etc... Nous trouvons donc neuf parties particulièrement complètes et focalisées sur des étapes de fabrication parfois houleuses... En effet, 25 ans après sa confection, les langues ne prennent pas beaucoup de risques à se délier.
Le premier axe, consacré à la préproduction, s'étale sur environ 53 minutes et évoque l'implication du regretté Dan O'Bannon (décédé en 2009) et sa lutte contre Walter Hill avec qui il s'est disputé les détails du scénario. On saura également tout sur l'arrivée de Ridley Scott sur le projet, la sélection des comédiens et l'apport historique de H.R. Giger à qui l'on doit le style unique de l'univers Alien. Tout ce qui tourne autour de la production (1h13) est une plongée totale dans la conception du film, en particulier le segment consacré au design du monstre et à la manière dont il prend forme à l'écran. Bien que particulièrement traditionnelle, la partie focalisée sur la post-production (environ 54 min) trouvera surtout son intérêt dans son segment où les principaux impliqués évoquent le succès du film et l'énorme porte qu'ils venaient d'ouvrir.
Comme expliqué plus haut, si vous pensiez en avoir vu assez avec les trois heures de suppléments, le Blu-Ray en rajoute une couche avec les Contenus Additionnels (1h20) qui prolongent un peu plus la vie du documentaire et les secrets qu'il renferme. Proposées à travers 28 sujets/chapitres distincts, composés de restes d'interviews ou d'interventions d'époque, certains points du making-of sont un peu plus développés. C'est ainsi que l'inspiration de Jodorowsky est évoquée et surtout que le scénariste Dan O'Bannon ouvre littéralement les vannes sur la lutte d'égo qu'il a eut contre Walter Hill quant à la paternité du script original. On comprend d'ailleurs pourquoi Walter Hill n'intervient pas dans les suppléments puisque le discours est clairement à charge contre lui et les faits sont évoqués avec une franchise rare.
- Aliens
Une puissance de feu supérieure : Making-of d'ALIENS (3h04)
Conçu dans une structure identique à celle du making-of du premier film (trois axes principaux, eux même divisés en plusieurs sections spécialisées), le documentaire consacré à ce second opus demeure tout aussi passionnant. En particulier sur la façon dont la Fox a rebondit sur ce qui allait devenir une franchise, habilement remis sur les rails dans la bonne humeur pour que ça dégénère un peu plus tard, en cours de route. Avec une franchise identique, la construction d'Aliens est évoquée un peu comme l'inverse du premier. A commencer par une préproduction sans heurt, durant laquelle Fox a laissé les mains libres à James Cameron en lui laissant même finir Terminator (une mansuétude payante quand on connait leurs collaborations suivantes) ayant fait preuve d'une minutie des plus respectables lors de laquelle le cinéaste a fait preuve d'une belle réflexion sur la recette d'une suite digne d'intérêt.
Et puis il y a le revers de la médaille : le perfectionnisme irritant de Cameron revient souvent à la charge, son mauvais caractère également ainsi que le clash perpétuel entre les techniciens anglais et l'équipe américaine, jamais sur la même longueur d'onde. Des collaborations frileuses également évoquées par le compositeur James Horner (qui signera plus tard la bande originale de Titanic et Avatar) parlant d'Aliens comme d'une expérience humaine très douloureuse. Une franchise complétée par une grande richesse d'information, en particulier à travers un long chapitre de près d'une demi-heure uniquement focalisé sur la conception des dix dernières minutes du film et leur affrontement final. Une vraie pépite...
Tout comme le premier opus, on retrouve ici les contenus additionnels (58min31) qui prennent soin de rentrer un peu plus en profondeur sur certains points. Ce sont ici X sujets qui sont abordés et qui dévoilent un James Cameron philosophant énormément sur certains points qu'on ne jurerai que formels (des pans de décors, les icones militaires), un long développement de la part des acteurs sur leurs relations avec leurs personnages, leurs collègues et leur réalisateur (en particulier Bill Paxton, dans le dernier cas). L'aspect conflictuel de la chose est moins évident que sur le premier film et encore moins que sur le suivant, puisque c'est ensuite une longue incursion dans la conception technique qui sera étendue. Dans le genre "anecdote sympa", on apprendra que la productrice (et ancienne compagne de James Cameron) Gale Ann Hurd a doublé le personnage de Vasquez le temps d'une séquence.
- Alien 3
Epave et rage : Making ALIEN 3 (3h00)
A croire que les nouvelles ne sont pas au beau fixe, le making of d'Alien 3 dépasse la simple notion d'anti-langue de bois !!! La plupart des intervenants semblent évoquer la conception du film avec un goût amer dans la bouche et les retours sincèrement positifs sont quasi inexistants. Le principal contrarié de l'aventure, David Fincher n'intervient même pas du tout dans le documentaire (si l'on excepte les vidéos d'archives), au même titre que son absence des commentaires audio. Mis sur pied pour de mauvaises raisons, le film n'a eu de cesse de partir dans toutes les directions, d'être refilé de mains en mains et de ne mettre jamais personne d'accord. Chose rare, une grosse partie du documentaire donne la parole aux réalisateurs potentiels qui ont finalement quitté le navire, nous parlant beaucoup de ce qu'aurait pu être le film (le chapitre sur H.R. Giger et son enthousiasme est assez tordant), et se focalise également sur la conception du monstre, plutôt particulier ici, et l'énorme brainstorming nécessaire pour lui donner vie à l'écran. Dans le genre cash, on a rarement vu ça.
C'est fort dans le principe, mais il y a une chose à laquelle on ne s'était pas forcément préparé, c'est que le making proposé ici n'est pas exactement celui qui nous avons découvert en 2003 puisque le précédent avait été censuré. Amputé de 20 minutes à l'époque, ce dernier retrouve ici sa durée initiale de 3 heures (tout rond). 1800 secondesqui arrondissent un peu moins les angles et prennent un peu moins de gants pour revendiquer clairement qu'Alien 3 est un film malade dans sa conception et que s'il n'a pas fonctionné, c'est parce que beaucoup de gens n'ont pas fait leur travail convenablement, rejetant toute la faute sur Fincher. Le résultat n'est plus seulement mitigé et brut de décoffrage mais très pessimiste.
Le règlement de compte se poursuit dans les désormais incontournables "contenus additionnels" (1h14) qui étale encore un peu plus l'élan de mauvaises nouvelles déjà évoquées dans le documentaire principal. Compte tenu des mauvais films sortis des studios qui envahissent les écrans aujourd'hui, le sujet semble désuet puisque la qualité artistique n'est plus une priorité, mais le discours franco de tous ceux qui voudraient mener un projet à bout de bras de la meilleure façon possible, pour que personne n'y trouve finalement son compte, est fascinant. Renny Harlin lui-même, un temps attaché au projet, reconnait finalement être très satisfait d'avoir quitté le projet. Chose amusante néanmoins, la présence d'un module baptisé "Cirage de pompes de David Fincher", mettant en contradiction le discours global et les interviews d'époque, très calibrées pour la promo, qui parlent du cinéaste comme d'un génie alors qu'aucun des interviewés n'en pensait strictement pas un mot. On regrettera une seule chose dans ce discours généralisé, à l'exception de deux ou trois intervenants, tout le monde semble être d'accord pour dire que le film est mauvais. Ce qui est pourtant loin d'être le cas !!!
- Alien La Résurrection
Une étape de plus vers l'au-delà : Making-of d'ALIEN RESURRECTION (2h54)
Changement de ton radical puisque, malgré la perplexité générale sur l'idée de faire un quatrième film alors que le personnage principal de la franchise est mort dans le précédent, Alien Résurrection semble être né sous les meilleurs auspices. Evidemment la question de la relance est longtemps au cœur du sujet, Sigourney Weaver elle-même admettant que c'était ça ou un éventuel Alien VS Predator (qui a finit par se faire, comme chacun le sait), tout comme le débarquement de Jean-Pierre Jeunet et son équipe française sur le projet. C'est là que le documentaire devient fascinant. Chauvinisme ou pas, on assiste au débarquement d'une petite communauté raisonnant comme un seul homme dans un univers qui n'est pas forcément le sien (Hollywood), menée par un optimisme qui jure radicalement avec ce que l'on a pu découvrir précédemment. Même le travail de Marc Caro (finalement non-retenu) est mis en avant. Pour le reste, nous avons droit à une déconstruction technique très pointue et passionnante : pas moins d'une demi-heure sur la séquence aquatique, quelques anecdotes sympas sur la scène du panier de basket, une longue analyse des effets visuels, etc.
Evoqués comme une conclusion au disque et à toute l'analyse de la franchise qui en émane (on a parlé d'Alien pendant 17 heures !), les contenus additionnels (1h15) d'Alien Résurrection s'attardent sur de nombreuses petites quenouilles pas toujours évoquées dans le making-of : les nombreuses personnes agacées par le fait que Jean-Pierre Jeunet ne parle pas anglais, les séquences finales sabordées par les restrictions de budget (le dernier combat devait se dérouler sur Terre), le fait que la créature elle-même ait été totalement négligée par rapport aux précédents films sans que qui que ce soit ait eu l'idée de demander conseil à H.R. Giger, etc. Mais le module le plus intéressant est le tout dernier, donnant la parole à ceux qui étaient à l'origine de la franchise, pour avoir leur opinion sur les suites, l'intérêt de la développer et de quelle manière. On s'amusera beaucoup, par ailleurs, voir une interview d'archive de 1992 sur laquelle Ridley Scott déclare qu'un jour, il referait peut-être un épisode, vaut son pesant de cacahuètes. L'actualité semble l'avoir aujourd'hui rattrapé puisqu'il démarrera le tournage d'Alien 5 prochainement.
Blu-Ray 6 - Archives Anthologiques
Il est très important de tenir compte de l'intitulé du sixième disque. Le terme Archives n'est clairement pas galvaudé et à ce stade de l'exploration de l'interactivité, on découvrira pas mal de petits trésors, mais on n'apprendra plus réellement grand-chose à titre pédagogique sur la conception des films qui n'ait été dévoilé sur le disque précédent ou dans les commentaires audio. Donc oui, les documentaires proposés ici se montreront évidemment répétitifs avec les making-of précédents dans les grandes largeurs, mais ils existent, ils sont tous là et font de l'intégralité du coffret une petite malle aux trésors où les fans d'Alien trouveront absolument tout ce qu'il est possible de posséder sur la franchise à ce jour. Le genre de sensation qui va bien au-delà de l'informatif. Et devinez quoi... Y'en a encore pour des heures de visionnage si vous voulez tout voir !
- Alien
En nous rendant du côté de la pré-production, on retrouvera une retranscription de l'ébauche du scénario de Dan O'Bannon (15min25), ainsi qu'une introduction signée de sa main, des notes et dessins de Ridley Scott (22min) particulièrement soignés, les story-boards (42min25), un portfolio (13min20) regroupant tous les dessins préparatifs de Moebius, H.R. Giger, Ron Cobb et Chris Foss, et des portraits photos des acteurs (2min25). A cela vient se joindre des essais caméra de Sigourney Weaver (8min14) avec un commentaire audio optionnel du réalisateur.
Au rayon Production, on nous propose une vidéo du chestbuster en multi-angle (5min28), qui dévoile tous les angles utilisés lors de la séquence ou le monstre sort de John Hurt, accompagnée soit du son direct, soit d'un commentaire de Ridley Scott. Etrangeté (mais archive quand même), on trouve également une galerie vidéo des éléments qui apparaissent sur les écrans de contrôle du Nostromo (5min31). En plus ça tourne en boucle. Des galeries d'images de production mettent à notre disposition une série de photos de production réparties en neuf séries (21min45 en tout), des polaroïds de continuité (8min15), les décors d'Alien (18min06) et l'atelier de H.R. Giger (1min55).
Le segment consacré aux Scènes coupées (16min12), qui réutilise celles proposées sur le coffret DVD, se compose de sept séquences qui n'ont été utilisé dans aucun des deux montages disponibles sur ce disque. La raison est on ne peut plus simple : Ridley Scott ne les aimait pas car elles prenaient l'aspect de B-Roll sans énergie ou elles étaient trop bavardes. C'est ainsi que l'on y retrouve une version allongée du réveil de Kane, interprété par John Hurt, de l'exploration de la planète et de divers problèmes de communications techniques tendant à se répéter un peu. Indispensable à titre d'archives, ces séquences ne sont effectivement pas essentiel pour le film en lui-même.
L'Héritage d'Alien (1h07) est un document plutôt rare que l'on pouvait néanmoins retrouver dans le coffret 4 DVD édité en 1999, qui s'était miraculeusement et discrètement greffé dans le boitier du premier épisode. Si certains ont pris soin de le conserver lorsqu'ils ont ensuite revendu leur coffret pour acquérir celui de 2003, il n'était ensuite plus possible de remettre la main dessus. C'est désormais chose faite. On pourra voir ça comme une sorte de petit brouillon du gros making of du premier film, plus court et moins sophistiqué, mais dont la poignée d'intervenants (Ridley Scott, Dan O'Banon, H.R. Giger et quelques autres) a largement le temps de revenir sur ses souvenirs, parfois avec les accessoires d'époque en main. On y découvre par exemple une caisse à outils avec ses éléments modulables créés pour le film alors qu'elle n'y apparait jamais et surtout l'utilisation de l'eau pour simuler le réacteur qui foudroie le monstre à la fin du film.
Les archives du premier film se poursuivent sur six galeries d'images (45min46) qui dévoilent la conception des maquettes et des effets visuels, comme une série de documents promos. A cela se joignent les archives du Laserdisc dans leur intégralité qui permettent de revivre la navigation (qui parait archaïque désormais) de l'ancêtre du DVD et du Blu-Ray à travers des centaines de pages écrites et/ou dessinées, parfois accompagnées d'extraits de vidéos. On poursuivra dans le rétro avec Expérience in Terror (7min10), une petite featurette promo d'époque, mais également avec un intervention plus fraiche de Ridley Scott à la cinémathèque américaine (15min40), où le réalisateur répond aux questions des spectateurs de l'Egyptian Theater lors d'une ressortie du film en 2001). Les bonus concernant le premier opus s'achèvent sur deux bandes annonces et deux spots TV.
A l'instar des archives du premier film, on retrouvera ici le Traitement original écrit par James Cameron (6min50), accompagné par des Animatiques vidéos (3min13) réalisées avec des maquettes, en guise de story-board. Ces dernières sont également disponibles en comparatif avec le film, illustrées par des commentaires du responsable des effets visuels. Une belle entrée en matière de la section Pré-production qui se poursuit par Les Story-boards (12min55), La conception artistique (3min45) et une galerie de Portraits de la distribution (6min).
Tout ce qui est consacré à la production se divise en deux axes. Côté Photographies, on retrouve les Images de la production (43min50) qui se divisent en tout sur neuf catégories, des Polaroïds de continuité (20min56), le Design des armes et des véhicules (5min45) et l'Atelier de Stan Winston (5min). Côté vidéos, on retrouve les images en provenance des casques des marines (5min01), le contenu des écrans d'ordinateurs apparaissant dans le film (4min04) ou celui qui illustre le procès de Ripley au début du film, avec les fiches des victimes du premier épisode (3min35).
Les archives de la post-production ont cela d'important qu'elles proposent enfin une scène coupée souvent évoquée mais jamais proposée à ce jour : Burke dans le cocon (1min31) dévoile que le salaud du film est retenu prisonnier chez la reine Alien et que ce dernier demande de l'aide à Ripley. Chose qu'elle exécute à sa façon. D'autres Scènes coupées (4min07) sont proposées mais il ne s'agit que de quelques lignes de dialogues éparpillées ça et là, et proposées avec des mocreau du film que l'on connait tous, pour rendre ces rajouts cohérents.
Ajoutons à tout cela quatre galeries d'images consacrées aux effets spéciaux et à la première du film, les Archives du Laserdisc (dignes d'intérêt pour les interventions de Cameron), des tests de Designs pour l'apparition du titre (2min55), mais également Aliens : Traversée à la vitesse de la peur (8min16), une attraction consacrée au film dans un parc à thème qui nous est dévoilé ici par une vidéo qui servait d'introduction aux visiteurs ainsi qu'un aperçu de ce qu'ils ont vécu. L'ensemble se conclut avec 4 bandes annonces et un spot TV.
- Alien 3
Les archives de la préproduction proposent 10 séquences en Story-board (1h29), dont plus de 17 minutes sont consacrées à elles seules à la fin alternative. On peut y ajouter le Concept Artistique (9min35) des nombreuses idées initiales. Dans la catégorie Production, on peut mettre la main sur une séquence accélérée de la Construction du décors de la fonderie (4min35), L'échographie du bioscan en multiangle (2min02) accompagné d'un commentaire audio du concepteur des effets visuels. Huit galeries d'images de la production accompagnent l'ensemble, ainsi que de nombreuses photos de l'Atelier ADI (15min25), qui a été en charge des effets spéciaux de plateau.
D'autres galeries sont disponibles dans la catégorie Post-production. L'une d'elle est consacrée aux Effets visuels (11min05), tandis que l'autre se focalise sur une séance photo consacrée à la promotion du film (6min). Le Bonus Alien 3 (2min56) est une petite featurette d'époque, que l'on peut associer à Tournage d'Alien 3 (23min24), un document (aussi d'époque) un peu plus prestigieux qui évoque les épisodes précédents pour mieux promouvoir le troisième. A voir, ne serait-ce que pour comparer la différence de discours qui s'est tenu à dix ans d'intervalle sur ce film maudit... Le tout est complété par 5 bandes annonces, et 7 spots TV.
- Alien La Résurrection
Le menu de la préproduction nous donne accès à la Première version du scénario par Joss Whedon (18min46) avant de nous proposer des tests vidéos de l'Atelier des créatures ADI (9min51) et des Essais divers de Sigourney Weaver (4min40). Une Fonction multi-angle (2min52) permet de comparer les répétitions de certaines séquences avec le résultat final et son story-board original. Et puisque l'on est dans les story-boards, on retrouvera également huit séquences (1h41 en tout) dévoilant les planches des scènes les plus importantes du film. Beaucoup de dessins également du côté du Portfolio de Marc Caro (1min50) et L'Art de la résurrection (24min35). Un peu moins généreuse, la partie réservée à la Production nous propose 9 galeries de photos (23min25), ainsi que d'autres clichés pris dans le Studio ADI (13min30) focalisé sur la conception des clones de Ripley.
La catégorie Post-production met une Galerie consacrés aux effets visuels (11min) à notre disposition, ainsi qu'une série de Photos promotionnelles (3min10). On y retrouve ensuite un HBO First Look (25min40) présenté par Ron Perlman, document mis à notre disposition dans le coffret VHS THX des trois premiers films à la fin de l'année 1997, en même temps que la sortie du quatrième sur les écrans. Bonus promotionnel (3min56) est une sorte de version courte de la vidéo précédente, sans Ron Perlman, ni réel intérêt. Enfin, 2 bandes annonces et 4 spots TV complètent le tout.
- Anthologie
Dernière ligne droite de l'interactivité massive de ce coffret, la section Anthologie regroupe des éléments autour de la franchise sans ne jamais réellement concerner l'un des films en particulier. Section qui s'ouvre sur un double programme. Alien Evolution, version 2001 (49minutes), est un petit documentaire réalisé pour la télévision anglaise retraçant plutôt succinctement la conception de la saga (seules 25 minutes se focalisent sur les opus 2, 3 et 4) et arrondissant largement les angles, malgré la présence de nombreux intervenants. On est bien évidemment bien loin des vérités étalées dans les suppléments évoqués plus haut. Mais il existe également un tout autre montage, Alien Evolution, version 2003 (1h05) qui était déjà proposé dans le précédent coffret DVD, se focalisant uniquement sur le premier film, puisqu'il était envisagé comme un bonus important d'un collector éventuel, avant que l'idée d'un coffret intégral ne prenne le dessus. De 25 minutes consacrées au film de Ridley Scott sur le montage de 2001 à 65 minutes ici, le sujet et bien évidemment beaucoup plus approfondi et digne d'intérêt.
La Saga Alien (1h49) est également un documentaire réalisé pour la télévision - américaine, cette fois-ci - en 2002. Soit un tout petit peu avant la conception des énormes bonus qui sont devenus une référence désormais. Evidemment, à titre comparatif, on trouve ici moins d'éléments que dans le reste de l'interactivité, mais il ne doit pas être déprécié pour autant. En effet, pour ceux qui aimeraient connaitre les grandes lignes des coulisses de la franchise, La Saga Alien est un excellent documentaire rétrospectif en l'état qui ne s'absout pas de détails et d'anecdotes intéressantes. Raconté par John Hurt, l'histoire de la franchise peut s'apparenter sans mal au documentaire consacré à la saga La planète des singes.
On y retrouvera également les ébauche de l'Attraction 3D Aliens, à travers un script et des concepts artistiques. Même si le spectacle (pensé comme l'attraction Terminator 2 3D) n'existe pas, on en découvre ici un aperçu. A cela vient se joindre le module Collection de Bob Burns (16min54), connu pour collectionner de nombreux accessoires de cinéma et qui nous dévoie ici un vivier d'objets affiliés à Alien. La section Parodies nous permet de revoir des clins respectifs à Alien et Aliens dans La Folle Histoire de l'espace et Family Guy, tandis que les dernières galeries d'images seront consacrées aux éditions Dark Horse ayant publié des comics Alien ainsi que des écussons et logos aperçus dans les films.
Article publié le 19 octobre 2010