Gaumont a pour habitude de livrer des produits techniques de haute tenue et le Blu-ray de A Bout Portant en est une nouvelle fois la preuve. D'autant plus que le disque, pas spécialement chargé, autorise une souplesse d'encodage très habile pour le traitement de l'image. Fred Cavayé joue avec de beaux jeux de focales avec une volonté évidente de faire naître les émotions sur le visage de ses acteurs (puisque les dialogues sont restreints). A ce niveau, la haute définition impose un piqué assez ahurissant qui délivre une précision d'une grande rareté. Les détails des visages sont absolus et forment un beau complément de jolis cadres larges qui, malgré une certaine bougeotte, ne trahissent pas le moindre artefact. Rien que la scène du métro laisse oublier la source numérique du support. C'est carré, c'est beau, c'est exactement ce qu'on est en droit d'espérer...
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A film percutant, bande-son de circonstance ! Aussi à l'aise dans le plaisir auditif que visuel, Gaumont livre avec A Bout Portant un moment d'écoute particulièrement efficace. Si, étrangement, les canaux arrière se montrent moins démonstratifs qu'on aurait pu l'imaginer, le DTS HD Master Audio 5.1 privilégie surtout une scène avant très imposante. Affrontement, coups de feu et même les restitutions des voix existent avec un degré de basses fréquences joyeusement massives, nous rappelant à quel point le Blu-Ray recréé l'expérience cinéma avec une fidélité confondante. Notons que l'éditeur propose également un DTS High Resolution 2.0 pour que ceux qui ne sont pas équipés en 5.1 puissent également être à la fête.
Hormis les bandes annonces, on ne trouvera que deux bonus sur cette édition, mais quels bonus ! En premier lieu un commentaire audio du réalisateur Fred Cavayé et son co-scénariste qui fait honneur à toute la fougue et la passion du jeune cinéaste. Le film va à 200 à l'heure, et il en est de même pour ce happening audio particulièrement enjoué et d'une sincérité absolue quant à la volonté de proposer un spectacle populaire, cherchant l'équilibre entre le divertissement et la crédibilité. Les deux hommes ne s'égarent jamais dans un discours démonstratif sur ce que doit être ou non un bon film, mais laissent tout simplement parler leur cœur sans calcul. Très chouette.
Mais le meilleur élément du disque s'appelle Les "ouais-ouais" de Fred Cavayé (ne veulent pas forcément dire non) (50min) est un documentaire consacré au tournage particulièrement immersif. Réalisée par le talentueux François-Régis Jeanne (à qui l'on doit le making of de 36 Quai des Orfèvres), cette vision d'A portant est à nouveau à regard d'homme et n'est pas forcément là pour vendre le film, mais plutôt pour dévoiler l'aventure qu'a constituée sa création. A l'image du commentaire, on y découvre un réalisateur très communicatif sur sa volonté de proposer le meilleur spectacle possible et l'on y découvre une équipe prête à se défoncer totalement pour y parvenir. On y cache peu de chose : de nombreux désaccord sur la cohérence de certaines séquences, l'inquiétude des comédiens dans certains passages, la chute de Gilles Lellouche dans l'escalator, la nonchalance de producteurs qui semblent ne surveiller les plateaux que pour éviter les rallonges et quelques gueulantes... Sur le papier, la liste semble courte mais on se rend compte que tout y est. Le meilleur moyen de parler du film !