Après un transfert pas si évident sur son passage en DVD (voir notre test), la copie de Burn After Reading s'en tire nettement mieux en Blu-Ray, où le traitement de la haute définition permet de mieux encaisser la texture argentique du film et en particulier son grain cinéma parfois prononcé. De quoi profiter d'une photographie un peu délavée, entretenant encore et toujours l'entre-deux de fond et visuel propre aux frères Coen qui n'aiment bien évidemment pas se cantonner à un genre précis. A l'image du film, donc, un master à la fois sombre et burlesque, froid et saturé qui entretient habilement l'état d'esprit général de l'entreprise.
Comme toujours, nos captures d'écran HD sont consultables d'un simple clic :
Une fois encore, le Blu-Ray semble grandement avantagé sur son homologue DVD puisque le traitement sonore de Burn After Reading se montre particulièrement réjouissant. Chose que l'on doit bien évidemment à l'utilisation (en VO, comme en VF) de format DTS HD Master Audio. Si le film ne s'impose pas particulièrement comme une grosse démonstration, la haute définition permet de profiter de toutes les nuances d'un mixage assez sobre, mais d'une très grande précision. Si l'on excepte évidemment un générique d'introduction assez nerveux...
Déjà très décevant en DVD, les bonus sont repris à l'identique sur cette édition Blu-Ray. Une bonne occasion de laisser Sabrina Piazzi pousser à nouveau son coup de gueule (légitime) sur un traitement de l'interactivité qui prend un peu son spectateur pour une truffe... :
On reste pantois devant une interactivité aussi inepte où la futilité des propos qui sont tenus dans les trois segments - qui visiblement n'en formaient qu'un seul à la base mais que l'éditeur a préféré scinder en différentes parties pour donner un poids banal - renvoie aux prémices du support... à l'époque où les éditeurs n'avaient que du matériel promotionnel à nous proposer en guise de « cerise sur le gâteau » ! En un mot, accablant !
L'idée de départ (5min29)
On commence cette interactivité avec un module superflu où les deux frangins tentent d'expliquer le pourquoi du comment de leur film tout en laissant la parole à l'ensemble du casting (sauf Brad Pitt) heureux de pouvoir incarner des « personnages d'âge mûr ». Ce ne sont pas les rares images du tournage qui vont donner un quelconque intérêt à ce supplément.
Pétage de plombs à Washington D.C. (12min21)
Ce segment insignifiant débute par un effrayant passage de pommade où tous les comédiens (encore une fois sans Brad Pitt) tiennent des propos dithyrambiques les uns sur les autres à tel point que cela en devient rapidement insipide. C'est ensuite au tour de la costumière Mary Zophres de s'extasier devant le charme de Brad Pitt et de George Clooney et d'expliquer comment elle s'y est prise pour « transformer ces deux hommes superbes en abrutis de banlieue ». Autant dire que l'artifice principal tient à l'essayage d'un vieux jean cintré pour l'un et d'une brosse décolorée pour l'autre ! Les deux actrices Frances McDormand et Tilda Swinton surenchérissent en exposant l'importance de leur coiffure dans la création de leur personnage (sic !). Sans crier gare, voici venu le chef décorateur Jess Gonchor qui tente d'expliquer la « transformation » réalisée d'un quartier de New York censé représenter Georgetown. C'est déjà terminé ?
George est de retour ! (2min49)
C'est une blague ? Non ? Parce qu'il faut dire que l'on se contrefout totalement d'entendre tout le bien que pensent les frères Coen de George Clooney qu'ils retrouvent pour la troisième fois avec Burn after reading. La costumière fait un retour rapide pour s'extasier à nouveau devant la barbe de Mister George... et sa belle chemise à carreaux. Ca c'est de l'interactivité !
Critique interactivité : Sabrina Piazzi