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Dans son optique délibérée de livrer des produits sans âme, proprets et carrés, Platinum Dunes fait de ses remakes des films qui demeurent avant tout des écoles pour techniciens du cinéma dans lesquels tout est à sa place. Cette relecture des Griffes de la Nuit en est un exemple parfait. En résulte une copie plutôt classieuse dont on ne peut pas nier la propreté (ça lui fait au moins une qualité) et dont les atouts sont particulièrement flagrants en Blu-Ray. Net et sans bavure, le master tout frais du bazar (tourné il n'y a que quelques mois) livre ce qu'on était naturellement en droit d'en attendre : un piqué d'une précision sans faille, franchement pas avare en détails et bénéficiant de dégradés lumineux et d'une restitution de la photographie très clinquants pour l'œil amateur de jolies choses. Techniquement, le disque assure donc comme une bête.
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Le constat est similaire en ce qui concerne le traitement sonore, ayant bénéficié d'un mixage d'une barbarie rare, si l'on tient compte du fait qu'il ne se passe pas grand-chose dans le film. Particulièrement dynamique et exploitant constamment les possibilités du multicanal, ce mixage s'étale sans mal d'avant en arrière, faisant brailler les surrounds comme rarement. Pour en prendre plein les oreilles, il faut bien évidemment fureter du côté de la version originale, proposée ici dans un DTS HD Master Audio 5.1 démonstratif au possible, transformant son écoute en une expérience particulièrement bourrine. La version française ne bénéficie que d'un petit Dolby Digital 5.1 auquel on ne laisse pas la moindre opportunité de tenir la comparaison. L'antithèse toute molle de la VO...
Le gros problème de l'interactivité des Griffes de la nuit, c'est qu'elle n'est composée que d'interventions de différents membres de l'équipe prises durant le tournage, que ces derniers sont évidemment en mode promo, déversant des flagorneries comme s'il en pleuvait (on fait mieux et plus effrayant que le film original) alors que le résultat est totalement raté de A à Z. Et certainement pas à la hauteur du film de Wes Craven. Avaler la pilule est donc essentiel pour jeter un œil à tout ceci, même si d'entrée de jeu, le flot de mensonges sans le moindre recul ni esprit critique discrédite la lecture des bonus dans son ensemble. A commencer par le WB Maléfique Movie Mode, petit PIP basique qui soulève de nombreux aspects de fabrication, mais met indirectement en avant toutes les mauvaises décisions prises lors de sa fabrication. Le costume devait être différent, mais ils n'ont pas voulu prendre ce risque. Le visage aurait dû être une brûlure réaliste, mais le résultat était trop repoussant... Une mise en abîme édifiante du pur produit de studio massacré par des décisions commerciales. Une vraie leçon de "comment rater un projet"...
Pas spécialement plus glorieux, les modules vidéos qui l'accompagnent vont dans le même sens. Ainsi, Freddy Kruger réinventé (13min54) s'acharne une fois de plus à démontrer que la direction artistique autour de la relecture du personnage n'est pas la bonne, en plus d'enchainer les inepties. A en croire le producteur (qui n'a pas dû aller au-delà du premier film original), jusqu'à ce remake, on ne savait strictement rien du passé du tueur, ce qui est bien évidemment faux. Au final, on préférera les 7 Focus Point (19min53 en tout) qui ont le mérite de ne pas chercher à étudier le projet sur le fond et ne se contente que de livrer un petit décorticage technique d'éléments spécifiques variés. On y parle un peu de maquillage, d'accessoires, de costumes et autres effets.
Enfin, trois Scènes supplémentaires (8min21) sont présentées comme des petites alternatives parmi lesquelles on trouvera un long final de 6 minutes, qui n'aurait certes pas rendu le film meilleur mais un peu moins raté. On trouve également une petite introduction voulue comme intimiste, où le Fred Kruger humain succombe à ses brûlures à l'hopital, une version onirique de l'enfer dans le rêve de l'une des héroïnes mais surtout une conclusion où, pour appuyer la faiblesse du croquemitaine, ce dernier retrouve son aspect normal pour sa confrontation finale.
