Ce n'est pas vraiment une surprise lorsqu'il s'agit d'une nouveauté mais le Blu-Ray de Max Payne s'avère bel et bien magnifique ! Doté d'une photographie enchaînant les plans larges à focales courtes pour accrocher un maximum de détails, l'image de Max Payne a tout de la démonstration technique des capacités de la haute définition. Un coup d'œil au débit de ce Blu-Ray permet de constater qu'il monte souvent au dessus des 30Mo/s, un véritable gage de qualité. L'aspect esthétique de Max Payne est l'un des ingrédients principaux du film, la photo jouant énormément sur les détails mais aussi sur les niveaux de gris, la profondeur des noirs, les contrastes et toute la palette chromatique en générale. Précision et qualité d'encodage sont au rendez-vous, l'image de cette édition pouvant même se targuer d'un rendu pellicule naturel des plus plaisants.
Cliquez sur les captures ci-dessous pour les découvrir en Full HD :
Le mixage de Max Payne se voulait-il démonstratif ? Si les scènes d'action ne sont pas si nombreuses que cela, ce sont bien sûr elles qui défouraillent le plus en terme de dynamisme et d'immersion. Mais la moindre apparition des êtres ailés, la moindre sirène de police ou le moindre bruitage d'ambiance sont prétextes également à secouer les basses et les enceintes arrière, conférant à Max Payne une immersion sonore assez réussie. Les différences entre le DTS HD Hi Resolution 5.1 anglais (3018 kbps) et le DTS 5.1 français (784 kbps ! Autant que du DTS sur DVD...) ne sont pas forcément énormes sur l'ouverture des canaux ou le dynamisme de certains effets, mais dès que l'action se déchaîne comme lors des scènes de fusillades, le DTS HD anglais prend son envol, procurant une plus grande ampleur à la scène, une plus grosse efficacité sur les coups de feu et un sens du détail sonore bien plus poussé. Rajoutons à cela que le doublage français n'est pas extraordinaire et que les voix sont bien trop mises en avant, et la piste française est définitivement à proscrire.
Dans l'ensemble le résultat est donc mitigé : oui Max Payne exploite bien les 5 enceintes et le caisson de basses et se montre assez démonstratif, mais dans l'absolu ce Blu-Ray semble ne pas avoir mis la barre très haute, avec seulement des pistes DTS HD Hi Resolution et DTS mi-débit là où du DTS HD Master Audio aurait certainement apporté un plus indéniable !
Commentaire audio du réalisateur John Moore, du responsable des décors Daniel Dorrange et du responsable des effets spéciaux Everett Burrell :
Comme nous le verrons plus loin, le making-of s'attarde sur la vie de l'équipe et le picture in picture sur le tournage des scènes. Tout est bien organisé sur cette édition pour éviter toute redondance et ce commentaire audio se consacre intégralement à l'aspect visuel du film puisque le réalisateur s'entoure des deux autres responsables de son esthétique. Un commentaire donc très riche en anecdotes, décortiquant les plans truqués dans le moindre détail, arrivant même à nous surprendre en révélant quelques fonds anodins eux aussi entièrement crées sur ordinateur alors qu'on pouvait difficilement s'en douter.
Blu-Ray oblige, on peut regretter que ce commentaire soit uniquement en audio, les capacités de ce format étant telles que nous aurions gagné à voir une illustration en vidéo de ces propos. Dommage.
Le réalisateur John Moore !
Making-of « IMAGES » (2 parties - 29 mns chacune - SD - 16/9)
Rares sont les making-of intéressants et celui de Max Payne rentre directement dans cette catégorie. Le ton est donné dès les premiers instants où John Moore s'adresse face caméra, ne lésinant pas sur les jurons, expliquant qu'il est dans la merde (il lui manque 3 acteurs à 2 jours du début du tournage) et plaisantant cyniquement sur le pauvre caméraman en arguant qu'un making-of ne sert à rien puisque de toute façons tout le monde va télécharger le film illégalement.
Mais passé ces propos hallucinants, ce making-of s'intéresse aux gens qui ont fait ce film plutôt qu'à sa fabrication, laquelle n'est tout de même pas négligée puisque nous verrons le tournage de quelques plans clés assez impressionnants, réalisés à même le plateau sans effets spéciaux numériques (ce qui fait toujours plaisir). Le reste nous dévoile les assistants de Mark Wahlberg, Wahlberg lui-même, John Moore et d'autres artisans du film ayant participé à l'aventure, prendre la parole pour évoquer leur situation, leur métier sous un angle très humain. Même les acteurs interrogés ne répondent pas à des questions déjà entendues mille fois et parlent plutôt de sujets autour du film et non du film lui-même. Bref, on sent que le réalisateur du making-of était inspiré et n'avait pas envie de livrer un produit calibré. Mais on se demande si le studio Fox a vraiment validé ce making-of tant sa liberté de ton va parfois très loin... Tant mieux pour nous !
Bonus View (53mns - SD - 16/9)
Le picture in picture traditionnel, exclusif à l'édition Blu-Ray, et ouvrant la voie pendant la lecture du film à exactement 32 modules permettant de découvrir les images du tournage de la scène en question (ces modules sont aussi accessibles via le menu du Blu-Ray). Bonne nouvelle : ces images ne font pas doublon avec le making-of « Picture » mais au contraire le complète bien puisqu'elles sont composées à 100% d'images de directions d'acteurs et de prises des scènes en question. Du supplément brut, intéressant pour certaines scènes clés, d'autant que la langue de bois n'est toujours pas au rendez-vous. Néanmoins pour d'autres scènes plus anodines, l'absence totale de commentaires et surtout la faible durée de chaque vidéo (2 minutes grand maximum) les rendent parfois un peu creuses.
Michelle Payne : Graphic Novel (13mn40 - HD 1080i - vostf - 16/9) :
Une préquelle au film racontant l'histoire de la femme de Max Payne avant sa mort. Si esthétiquement les dessins qui composent ce graphic novel sont souvent très jolis, leur assemblage et leur animation dans ce module sont horriblement décevant. Animés à l'aide d'incrustations et de morphings réalisés sous After Effects, le résultat fait penser à une animation de Terry Gilliam hors de propos (et ratée). Et comme l'histoire ne nous apprend pas grand chose, le module entier n'a finalement pas beaucoup d'intérêt.
Bonus caché
D-Box :
Annoncée nulle part sur la jaquette du DVD, la fonction Dbox est cachée dans le menu de sélection des langues (en allant à gauche de « Anglais ») et permet à ceux équipés d'un siège Dbox (qui vibre et bouge) de rendre Max Payne compatible avec. Une fonctionnalité que nous n'avons pas pu tester tant nous estimons que regarder un film n'est pas une attraction de fête foraine et que ça ne doit être amusant que cinq minutes.