Test Blu-ray : SuperGrave - Blu-Ray

Supergrave est le type même de film qui n'est pas vraiment fait pour la haute définition, parce que très modeste dans sa forme (excepté une photo un poil trop chaude) mais qui en sort incroyablement grandi puisque tourné avec une caméra numérique. Du coup, à l'exception de quelques focales pas toujours adroites, le résultat est incroyablement net et nous permet de contempler la moindre imperfection de peau lors des nombreux gros plans. Pour le reste, les mouvements brusques n'étant pas légion, l'encodage ne se frotte à aucune vraie embûche et offre parfois même quelques cadres somptueux lors des séquences nocturnes bénéficiant d'un contraste et d'une gestion des noirs sans faute.

Pour une comédie plutôt sage dans sa mise en scène, Supergrave ne lésine franchement pas sur son aspect sonore et propose un mixage assez efficace. Le Dolby True HD proposé ici met la gomme lorsque c'est nécessaire et la musique y gagne assurément. La musique, dont le générique d'introduction, en est la preuve. Pour le reste, quelques effets se disséminent ça et là assez efficacement lorsque ça ne bascule pas soudainement dans un vrai tintamarre. La dernière scène avec les policiers, par exemple, n'a rien à envier à certains films musclés. La VF, bien que de niveau similaire en terme de mixage, demeure à des années lumières de la VO sur un plan artistique.

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Le moins que l'on puisse dire, c'est que Judd Appatow et sa bande font preuve d'une grande générosité puisqu'ils casent dans cette édition un maximum de chose pour prolonger le plaisir de cet univers bien graveleux. Tout cela en plus d'un menu éparpillant ça et là les dessins spéciaux de Seth. Le commentaire audio est un exercice de style à part entière qui réunit la fière équipe (les trois acteurs principaux, le scénariste/comédien Seth Rogen, le réalisateur, le producteur Judd Appatow) alors qu'ils ne sont pas physiquement ensemble... Séparés par des milliers de kilomètres, ils enregistrent néanmoins cet amusant happening ensemble via une connexion satellite. De quoi rendre la chose assez burlesque, d'autant plus que le producteur s'est encombré de sa fille de 9 ans obligeant certains à rester sages tandis que les autres en profitent pour enchaîner les remarques graveleuses à tour de bras. Fun, mais pas inintéressant pour autant puisque le création de cette œuvre folle y est longuement décortiquée, jalonnée d'anecdotes plus folles les unes que les autres.

C'est déjà beaucoup, et ce n'est que le début puisque cette édition revendique le fun à tout prix via de nombreux modules, tous proposés en Haute Définition. Pas mal de choses s'assimileront ensuite à un croisement entre scènes coupées et bêtisiers, à commencer par Conversation sur la semence (3min14), sorte de longue improvisation entre les deux officiers de police prêtant constamment au fou rire. Le Line-O-Rama (4min15) propose également quelques variantes de répliques cultes totalement improvisées à même le tournage alors que le Bêtisier (4min28) exécute parfaitement son rôle même s'il s'intéresse plus à quelques problèmes techniques. Les scènes supplémentaires (9min34) sont surtout des versions alternatives un peu rallongées de celles que nous connaissons dans le film, excepté une séquence totalement inédite où les deux héros essaient d'abord de voler de l'alcool à leur propre parents avant d'entamer leur périple.

Les Auditions (13min21) ne sont pas particulièrement inintéressantes, mais font partie de ces bonus dits « sérieux » qu'on n'a peut-être pas encore vraiment envie de découvrir à ce stade de l'interactivité et qui tranchent un peu avec le reste. Néanmoins, la vidéo de Christopher Mintz-Plasse (Fogell/McLovin) s'avère purement hilarante, comme tout ce qu'il fait dans le film... Outre le teaser du prochain film de Seth Rogen Pineapple Express (4min26), les bandes annonces de l'éditeur et le gadget assez fun Supercompteur, calculant le nombre de jurons, de mots obscènes ainsi que le nombre de fois où est prononcé McLovin tout au long du film, nous retrouvons l'excellent module Confessions (34min). Totalement gratuit et ne dévoilant strictement rien sur la conception du film, ces vidéos exclusives à cette édition proposent de suivre les deux officiers de police durant une nuit de patrouille, accompagnés par une drôle de brochette de suspects plus tordus les uns que les autres. Une bonne occasion d'y retrouver quelques guests sympa, dont la plupart sortent bien évidemment de l'univers de John Appatow...

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Un second disque est assez inespéré compte tenu de ce que propose déjà le premier, même si on ne comprend pas pourquoi le bonus Confessions est réutilisé ici... Un doublon pas très utile. Doublon aussi du côté des auditions, ce qui fait que, d'un disque à l'autre, on se retrouve avec plus de trois quarts d'heure de programmes identiques. En terme d'images de tournage, le Making of (13min04) et le Journal de production (17min45) n'analysent jamais vraiment en profondeur la création du film, se montrent même un peu faiblards à l'égard de la place disponible sur un deuxième Blu-Ray, mais arrivent à dépeindre légèrement l'atmosphère régnant sur le plateau, même si les précédents suppléments annonçaient déjà la couleur. C'est un brin répétitif et surtout moins complet que les commentaires : on reste globalement en pleine featurette promo pour l'un, et dans un esprit très private jokes pour l'autre, mais rien de désagréable néanmoins. On regrettera juste que le journal ne soit qu'une succession de brefs instants volés là il devait vraiment y avoir matière à nous plonger pleinement dans ce tournage farfelu. Une semi déception, donc...

D'autres vidéos volées du tournage parsèment également ce second disque et se montrent au final plus fun que les lectures des dialogues datant de 2002 (5min22) pour l'une et 2006 (23min04) pour l'autre malgré tout l'intérêt qu'elles présentent, dont celui de montrer l'évolution du film, alors en préproduction. On y retrouvera Serpents pour Jonah (4min45) durant laquelle la production a tout spécialement fait venir des animaux effrayants sur le tournage pour l'acteur principal, alors qu'il en a une peur bleue, le tournage sur fond vert du générique de début (3min17) ou l'enregistrement de la bande originale (13min07), particulièrement funky. On retiendra par ailleurs quelques modules particulièrement gratuits mais franchement hilarants. Tout le monde déteste Michael Cera (6min43) est un titre particulièrement éloquent et dévoile avec humour, qu'effectivement, tout le monde rejette cet acteur pourtant gentil jusqu'à l'énervement général. Censuré par la télé (3min01) dévoile rapidement tous les mots supprimés dans la version télévisée ainsi que le tournage des versions alternatives soft... Ce qui agace passablement le comédien principal. Enfin, Le Voyage Vag-Tastic (1min11) est un faux programme porno qui apparaît brièvement dans le film, mais c'est surtout la fausse interview promo (3min30), bien que courte qu'il ne faut pas manquer puisque Edgar Wright (réalisateur de Hot Fuzz et Shaun Of The Dead) y campe un journaliste particulièrement ordurier...