Image :
8/20
N'y allons pas par quatre chemins, l'édition Blu Ray d'Il était une fois en Amérique n'est pas réellement transcendante même si l'apport de la HD demeure évident par rapport à l'édition DVD sortie en 2003. Tout d'abord, la restauration ne fait aucun doute et les quelques poussières et griffures notables sur l'ancienne édition SD ont tout bonnement disparu laissant la place à une copie immaculée et dépourvue de scories. Ensuite, ce film de 3h50 tient enfin sur un seul et même disque, mais la définition en prend un peu pour son grade et le grain est parfois plutôt prononcé. Le gros point fort de ce Blu ray reste sa colorimétrie qui retrouve un éclat non feint ainsi qu'un naturel plus probant au niveau du teint des comédiens alors qu'il était sensiblement rougeâtre en DVD. Le relief et la clarté sont très appréciables sur les séquences diurnes et nous gagnons également en profondeur de champ. Cela est d'autant plus visible sur les quelques plans d'ensemble du ghetto durant les années 20 (la plus soignée du lot), mais n'oublions pas non plus le piqué qui nous offre enfin de fabuleux gros plans "à la Leone", détaillés, précis et élégants, même si la définition encore une fois n'est évidemment pas aussi optimale que pour un film contemporain. Pour info, il faut savoir que Sergio Leone et son chef opérateur Tonino Delli Colli ont opté pour des pellicules différentes selon la texture d'image souhaitée pour certaines séquences en particulier. Ces partis-pris esthétiques originaux sont certes respectés mais occasionnent parfois un sensible bruit vidéo, un grain palpable (sur les scènes embrumées), des contrastes plus légers, des noirs plus opalins, un aspect cotonneux (notamment les séquences avec Deborah) et un piqué moindre selon les éclairages. C'est donc là que se pose le dilemme, offrir au spectateur une image respectueuse des volontés artistiques de l'auteur avec ce que cela implique comme artefacts inévitables, ou alors proposer une copie lisse et inaltérée mais qui dénature complètement l'oeuvre originelle. Heureusement, Warner a préféré opter pour cette première option même si l'éditeur ne répondra pas aux exigences de certains consommateurs friands de transfert exemplaire. La compression AVC fait ce qu'elle peut pour emballer l'ensemble avec une certaine homogénéité et s'en sort finalement bien. Pour résumer, nous nous trouvons bien en présence de la meilleure édition du film à ce jour, mais de là à parler d'une édition Ultime ne serait-ce que par le peu de suppléments proposés, cela reste à voir. Une fois n'est pas coutume nous vous proposons une galerie de captures en full HD plus étendue que d'habitude.
Son :
8/20
Comme pour l'image, le son a lui aussi subi un dépoussiérage certain, notamment la version originale qui seule bénéficie d'une piste DTS-HD Master Audio 5.1. Ce qu'il faut préciser d'emblée, c'est qu'Il était une fois en Amérique avait été mixé en mono lors de sa sortie en 1984 et que le gonflage en 5.1 demeure anecdotique. En effet, rares sont les effets latéraux, on pourrait même dire qu'ils sont inexistants (à part peut-être le passage d'un métro aérien), et l'ensemble de ce mixage reste essentiellement canalisé sur la scène frontale. Toutefois, ce nouveau mixage surpasse la piste Dolby Digital 5.1 anglaise du DVD avec une ardeur inédite, une restitution saisissante de la sublime partition d'Ennio Morricone et des dialogues en général. Les coups de feu, la sonnerie du téléphone en ouverture mais surtout la flûte de pan de Gheorghe Zamfir prennent un nouvel essor et jouissent d'une brillante balance des enceintes avant, tandis que de petites basses parviennent à percer. Même si nous aurions préféré la présence d'une piste en mono d'origine, nous n'allons tout de même pas faire la fine bouche pour profiter de ce confort acoustique d'autant plus que le score du maestro italien parvient sans mal à créer une voluptueuse spatialisation. Saluons l'éditeur de ne pas avoir affublé ce mixage d'effets sonores exagérés voire nouveaux comme cela avait été le cas pour Superman ! En ce qui concerne la version française, il faudra se contenter non seulement d'une simple Dolby Digital 5.1 mais aussi et surtout du nouveau doublage qui avait enragé les puristes lors de la sortie du film en DVD. Dans la version française de 1984, Michel Creton prêtait sa voix à Robert De Niro tandis que James Woods était doublé par Pierre Vaneck. Afin d'offrir aux nouveaux spectateurs un mixage plus "moderne", Warner avait jugé bon de réaliser un nouveau doublage pour l'édition d'Il était une fois en Amérique en DVD. Ainsi Jacques Frantz, comédien talentueux et doubleur français attitré de Robert De Niro, a été rappelé pour réaliser ce nouveau mixage. Evidemment, cette piste n'arrive pas à la cheville de la version originale même si la musique d'Ennio Morricone est encore une fois bien mise en valeur. Seulement les voix sont mises trop en avant et l'ensemble manque d'homogénéité par rapport à la piste anglaise. Il n'y a qu'à comparer la scène de danse entre Noodles et Deborah (à 2h37) pour prendre conscience de l'ascendant incontestable de la version originale sur la piste française. Notons enfin que l'entracte du film (apparaissant à 2h41 juste après le départ de Deborah en train sous le regard de Noodles) est respecté même si le panneau ne reste affiché qu'une poignée de secondes.
Bonus :
7/20
Commentaire audio de l'historien du cinéma Richard Schickel
Journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma et documentariste américain, Richard Schikel est également expert dans l'exercice du commentaire audio. C'est une gageure de réaliser un commentaire sur un film tel qu'Il était une fois en Amérique, non pas parce que nous ne doutons pas que l'intéressé a sûrement beaucoup de choses à nous dire, mais parce que le film dure près de quatre heures. Ce défi est certes relevé haut la main même si Richard Schikel n'évite pas la paraphrase ou les redites. Malheureusement, Warner livre une fois de plus un commentaire non sous-titré, uniquement réservé aux plus anglophones, d'autant plus que la suivie de certains propos peut paraître parfois difficile. Il n'empêche que les anecdotes de tournage se succèdent pour notre plus grand plaisir, surtout durant les deux premières heures, le casting est passé en revue (Richard Dreyfus et Gérard Depardieu avaient été d'abord envisagés), le fond et la forme se croisent habilement même si l'intérêt s'émousse petit à petit.
Il était une fois Sergio Leone (19min34)
Ce making of est en réalité tiré d'un long documentaire consacré à la carrière de Sergio Leone. Il était une fois en Amérique étant un film Warner, les productions MGM et Paramount qu'étaient la trilogie du dollars, ainsi que les deux premiers volets de la trilogie américaine, ne sont évidemment pas évoqués en raison de droits. Ce module s'avère passionnant et donne la parole aux multiples scénaristes d'Il était une fois en Amérique mais aussi à la veuve de Sergio Leone, Carla, et leur fille Raffaella, aux comédiens James Woods et Scott Tiler (Noodles jeune), au producteur Arnon Milchan, ainsi qu'à Quentin Tarantino, grand fan de Sergio Leone. Tous reviennent sur le perfectionnisme du cinéaste, sur le projet longtemps mûri d'adapter le roman d'Harry Grey "The Hoods" (il faudra 12 ans à Sergio Leone pour porter le livre à l'écran). Les amoureux du cinéaste italien en apprendront beaucoup sur la conception d'Il était une fois en Amérique et sa sortie mutilée par les studios aux Etats-Unis (dans une version raccourcie de deux heures remontée dans l'ordre chronologique !), de nombreux éléments entendus ici étant par ailleurs repris dans le commentaire audio de Richard Schickel.
Notons que la superbe galerie de photos du tournage présente sur l'édition DVD collector est visiblement absente sur l'édition Blu Ray. L'interactivité du Blu ray d'Il était une fois en Amérique se clôt sur la bande-annonce (2min33). Pour finir, signalons l'existence d'une version du film agrémentée de 40 minutes, uniquement disponible en Italie reconstituée par la Cinémathèque de Bologne.
Journaliste, auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma et documentariste américain, Richard Schikel est également expert dans l'exercice du commentaire audio. C'est une gageure de réaliser un commentaire sur un film tel qu'Il était une fois en Amérique, non pas parce que nous ne doutons pas que l'intéressé a sûrement beaucoup de choses à nous dire, mais parce que le film dure près de quatre heures. Ce défi est certes relevé haut la main même si Richard Schikel n'évite pas la paraphrase ou les redites. Malheureusement, Warner livre une fois de plus un commentaire non sous-titré, uniquement réservé aux plus anglophones, d'autant plus que la suivie de certains propos peut paraître parfois difficile. Il n'empêche que les anecdotes de tournage se succèdent pour notre plus grand plaisir, surtout durant les deux premières heures, le casting est passé en revue (Richard Dreyfus et Gérard Depardieu avaient été d'abord envisagés), le fond et la forme se croisent habilement même si l'intérêt s'émousse petit à petit.
Il était une fois Sergio Leone (19min34)
Ce making of est en réalité tiré d'un long documentaire consacré à la carrière de Sergio Leone. Il était une fois en Amérique étant un film Warner, les productions MGM et Paramount qu'étaient la trilogie du dollars, ainsi que les deux premiers volets de la trilogie américaine, ne sont évidemment pas évoqués en raison de droits. Ce module s'avère passionnant et donne la parole aux multiples scénaristes d'Il était une fois en Amérique mais aussi à la veuve de Sergio Leone, Carla, et leur fille Raffaella, aux comédiens James Woods et Scott Tiler (Noodles jeune), au producteur Arnon Milchan, ainsi qu'à Quentin Tarantino, grand fan de Sergio Leone. Tous reviennent sur le perfectionnisme du cinéaste, sur le projet longtemps mûri d'adapter le roman d'Harry Grey "The Hoods" (il faudra 12 ans à Sergio Leone pour porter le livre à l'écran). Les amoureux du cinéaste italien en apprendront beaucoup sur la conception d'Il était une fois en Amérique et sa sortie mutilée par les studios aux Etats-Unis (dans une version raccourcie de deux heures remontée dans l'ordre chronologique !), de nombreux éléments entendus ici étant par ailleurs repris dans le commentaire audio de Richard Schickel.
Notons que la superbe galerie de photos du tournage présente sur l'édition DVD collector est visiblement absente sur l'édition Blu Ray. L'interactivité du Blu ray d'Il était une fois en Amérique se clôt sur la bande-annonce (2min33). Pour finir, signalons l'existence d'une version du film agrémentée de 40 minutes, uniquement disponible en Italie reconstituée par la Cinémathèque de Bologne.