La démo par excellence ! Warner accouche tout simplement de l'une des plus belles images vues à ce jour sur le support et permet de redécouvrir The Dark Knight à la maison dans des conditions qui frisent la démence. Outre l'épatant travail sur la photographie apporté au film et l'incroyable résolution allouée aux plans tournés en Imax, le Blu-Ray impose une vrai suprématie de la HD sur n'importe quelle image du film et nous dégoûterait presque d'avoir à réinsérer un DVD standard dans notre platine. Splendide, il n'y a pas d'autre mot... Les nombreuses séquences nocturnes imposent des noirs abyssaux, révélant les nombreux éclairages de la ville à perte de vue et une multitude d'autres éléments qui ne font que séduire, minute après minute.
Notons que le film est proposé dans sa version Imax en Blu-Ray (le DVD ne contient que la version scope). C'est-à-dire que certaines scènes du film ont bénéficié de cette technologie (pour un compte rendu sur l'expérience en salle, consultez notre dossier) entraînant un recadrage parfois abrupte de l'image au format 1.78. C'est une chose normale, même si le changement entre ce dernier et l'utilisation du 2.35 traditionnel paraît étrange sur un écran autre que les salles conçues à cet effet. D'autant plus que certaines scènes alternent les plans de coupe réalisés sous le deux formats (cf la destruction de l'hôpital), pour un effet un brin déconcertant. On y décèlera même une légère différence de texture, le 35 millimètres appuyant un peu plus les contrastes tandis que l'Imax affiche une netteté à tomber par terre, comme évoqué ci-dessus. Ce sont les grosses scènes d'action qui en bénéficient le plus, ainsi que les plans de survol au dessus des villes... On n'a probablement pas vu ça chez soit depuis Baraka. Incroyable !
Pour le plaisir des mirettes, notre traditionnelle galerie de captures d'écran en haute définition, à agrandir d'un simple clic :
Format 35 mm :
Format Imax :
Bien évidemment, la claque n'est pas la même sur le plan sonore. Mais rien ne lui retire une jouissive sauvagerie qui nous encourage à faire grimper le volume toujours un peu plus haut, même si le brouhaha de base nous rattrape très vite. Ne tournons pas autour du pot : The Dark Knight, c'est du spectacle, du vrai, qui met la gomme aussi généreusement qu'on aurait pu l'espérer et délivrant une vraie folie auditive en mettant le paquet. Le caisson de basse, toujours aux aguets, arrive parfois à nous faire sursauter tandis que l'ensemble des autres canaux est mis au service de scènes d'action au mixage d'une folle créativité. On pourrait vous servir des exemples... mais le film entier est un exemple. On peut tout de même citer la poursuite en camions, ses explosions, ses fusillades (dont un charmant ricochet contre les parois du van sécurisé), le combat final avec le sonar et autres joyeusetés qui donnent envie de montrer son installation aux copains. Si l'on doit tout ceci à une piste Dolby Digital True HD de belle facture, la piste québécoise Dolby Digital ne déchante pas pour autant (oublions tout de même le doublage), bien que l'ensemble demeure moins épuré que son homologue anglais.
Blu-Ray 1 :
Un seul bonus nous proposé sur le premier disque, mais quel bonus ! Les coulisses Gotham : La création d'une scène (1h04) est un making-of dans tout ce que ce genre de documentaire peut avoir de brut. En l'occurrence, le bonus est surtout pensé pour être observable de temps à autre lors de la lecture du film. Une fonction du type suivez le lapin blanc déclenchant un petit module en concordance avec la scène révelée. Et les scènes concernées sont, pour la majorité, des séquences d'action. Néanmoins, le système le plus pratique consiste à lire tous les modules d'une traite sans passer par le film. Ici, tout n'est que technique. Il ne faut s'attendre ni à des interviews, ni à l'intervention d'acteurs ventant les qualités du film ou racontant l'histoire. Cascades, effets spéciaux et explosions sont le lot d'un décorticage complet de ces nombreuses séquences homériques où les camions se retournent, les immeubles se désintègrent, les voltigeurs virevoltent entre les buildings, réjouissances auxquelles il faut ajouter un plaidoyer de l'utilisation du format Imax longuement évoqué. Au final Dark Knight est film dont le tournage est presque aussi spectaculaire que l'œuvre elle-même !
Blu-Ray 2
Un peu moins convaincants, les deux documentaires du second disque sont surtout des sortes de dossiers thématiques un peu pompeux qui ne s'intéressent pas vraiment à la conception du film en lui-même, mais consistent plutôt en un regard extérieur sur l'univers du super héros, à travers Batman Begins et The Dark Knight. Un peu comme ce genre de document qu'on peut trouver à la télé lors de la sortie du film en salles. Le premier, Les gadgets technologiques de Batman (45min59), s'intéresse donc aux nombreux accessoires utilisés dans les deux films. L'idée est d'analyser un peu sommairement leur utilité (oui, un appareil photo sert à prendre des photos) et de les comparer avec des outils réellement utilisés dans les domaines de l'armée américaine ou des services secrets. Une façon de dire que Batman, ce n'est pas totalement du pipeau... Un peu plus poussé, La psychologie du chevalier noir (46min02) s'intéresse un peu à la schizophrénie du héros mais n'apprend clairement rien de neuf (Bruce Wayne se sert de sa propre peur pour effrayer ses ennemis, expulse sa douleur dans un alter ego, etc). Que des faits assez basiques, pas de véritables analyses. Ceci dit, le document prend un peu plus d'intérêt dans sa dernière partie en évoquant des parallèles intéressant entre le héros et ses nombreux ennemis, même si là encore, rien de neuf au tableau (chaque ennemi représente l'une de ses propres facettes). A prendre comme une petite piqûre de rappel.
D'autres petites choses complètent ce second disque, comme l'intégralité des émissions fictives Gotham ce soir (46min42). Un gadget un peu long et pas très utile essayant de parodier le Talk Show de Gotham City. A cela s'ajoute quelques galeries d'images (les cartes du joker, des dessins conceptuels, et affiches), 3 bandes annonces et 6 spots TV.
On regrettera finalement l'absence d'un document un peu plus poussé sur la conception du film lui-même (au moins comme celui de Batman Begins) revant sur les enjeux d'un telle suite ou même pour evoquer la conception de Double Face que cette édition n'évoque à aucun moment... L'inconvénient d'une sortie précipitée.