Décidément très gâtée lorsqu'il s'agit de passer par la case DVD, la série culte offre à sa sixième saison une qualité d'image qui ne déroge pas à la règle, depuis la sortie de la toute première. Une fois encore, l'éditeur propose une copie au piqué d'une grande finesse restituant on ne peut mieux l'aspect documentarisé de la mise en scène. Le grain de l'image et certains mouvements de caméra assez secs n'empêchent pas la compression de faire des prouesses sur près de trois heures de programme par disque. Certaines scènes ayant été tournée en HD, nous sommes vraiment impatients de voir enfin débarquer le show en Blu-Ray...
Là encore, on constatera un traitement audio similaire aux coffrets précédents, même si l'on aura constaté depuis la saison précédente un véritable effort quant à la composition du mixage 5.1 français tout de même un peu plus fouillé en matière d'effets que ceux des quatre premières années. Toujours est-il que cette même piste française est à bannir sur un plan artistique, mais également technique. En terme de dynamique, c'est bien évidemment la version originale qui se démarque en offrant une ouverture d'une grande richesse sur les fameux cliquetis du chronomètre mais également sur la bande originale balançant judicieusement son instrumentalisation d'une enceinte à l'autre. Basses et effets surrounds ne sont bien évidemment pas en reste et se lâchent même généreusement lors des fusillades, explosions (nombreuses) et autres joyeusetés du même genre.
DVD 1 à 6
Commentaires audio :
La ligne éditoriale de 24 heures chrono ne change pas et éparpille de ci, de là, quelques petits commentaires qui relèvent surtout du happening audio. Peu de grandes révélations à retenir, l'essentiel du propos étant transfiguré à l'écran et l'ensemble des intervenants étant de toute façon très élogieux à l'égard de ce qu'ils regardent. Les créateurs (scénaristes, réalisateurs et producteurs) s'évertueront essentiellement à décortiquer l'assemblage général des épisodes les uns vis-à-vis des autres pour une histoire de cohérence. A l'exception peut-être d'un Kiefer Sutherland plus producteur qu'acteur, on se tournera essentiellement vers les commentaires enregistrés par les comédiens. D'abord parce qu'ils sont surtout là en spectateurs privilégiés et que, en fonction de leurs rôles ou scènes, ils découvrent tout bonnement l'épisode en question, sans même savoir comment se finira la saison.
DVD 7
Comme toujours, les bonus de cette saison sont relégués sur un septième disque qui propose un peu tout et n'importe quoi. On passera donc rapidement sur Bande annonce de la saison 7 (17 sec) qui est en fait celle de la sixième ainsi que le premier épisode Prison Break Saison 2 (39min42) qui nous est gentiment proposé ici, mais que les fans possèdent normalement depuis un an déjà... Vive les joies du décalage de sortie d'un pays (les Etats-Unis) à un autre (la France) à douze mois d'écart. Dans le genre pas très utile mais rigolo, la section Mobisode (14min28) propose un minuscule série spin-off se déroulant deux jours après cette sixième saison et durant laquelle Jack Bauer enregistre un débriefing. Si l'on excepte le fait qu'un tiers du bonus ne sert à rien puisqu'il repose sur de répétitifs résumés, l'intérêt de la chose est surtout d'introduire un personnage qu'on retrouvera certainement dans la saison 7.
Pas plus excitantes, les Scènes inédites et intégrales (28min43) sont également celles que l'on peut retrouver sur les autres DVD et que l'on peut réintroduire dans chaque épisode via un seamless branching. Comme l'expliquent les producteurs sur le commentaire audio, elles ne servent à rien. Trop de rallonges, trop de répétitions, trop de cassures de rythme... Au final, on en retiendra quand même une séquence parfaitement grotesque où Jack se cautérise une blessure par balle dans l'épaule (dont on n'entendra étrangement plus parler de toute la saison) avec un allume cigare.
On s'intéressera beaucoup plus à trois featurettes qui se penchent sur quelques secrets de fabrication même si, et c'est récurant au fil des coffrets DVD, les sujets paraissent arbitraires compte tenu du nombre de choses qui pourraient y être évoquées. Les maquillages (11min42) s'intéressent aux effets sanguinolents (pour ne pas dire gores) apparaissant à quelques occasions dans cette saison. Si les amateurs n'y apprendront pas forcément du sensationnel (on y apprend comment couper des doigts ou faire des grands brulés après une explosion), on sera content de voir qu'ils ont été supervisés par Howard Berger du KNB Group à qui l'on doit, entres autres, Evil Dead 2. L'explosion du bus (12min49) se focalise sur les premières minutes de cette saison où, comme d'habitude, Jon Cassar étale sa fierté avec la prétention qui le caractérise et une idée préconçue étrange de ce qui, selon lui, intéresse les spectateurs.
Comme c'est vite oubliable, on préférera largement le module Les scénaristes (18min09). Si de prime abord, on peut considérer que la saison 6 est vraiment très mal choisie pour que ces derniers prennent la parole (c'est clairement leur travail le plus consternant avec la saison 4), la sincérité qu'ils dégageront permettra de vraiment prendre le pouls de 24 et la volonté des créateurs de se calmer une année et de revoir les choses à plat. Les trois interviewés sont cash : ils en ont marre ! Ils reconnaissent eux-mêmes que cette sixième saison était la goutte de trop, que le coup des tortures tourne en rond, que les intrigues où Jack détourne la loi secrètement aidé par Chloé ne valent plus rien et que de nombreuses choses sont à revoir. Même s'ils le font avec un certain humour, on assiste là à une véritable prise de conscience qui peut redonner confiance pour les aventures à venir.
C'est enfin le gros morceau qui arrive. Le Journal du tournage (1h00) s'ouvre sur un Jon Cassar tellement soucieux de remercier le consommateur qui a acheté le coffret qu'il se goure dans la numérotation des saisons. Ce n'est pas grave, merci d'avoir acheté la saison 5, toi qui as acheté la saison 6, parce qu'après tout, si tu es est fan, tu as sans doute acheté la saison 5 (une démarche vivement conseillé, d'ailleurs). On se rendra d'ailleurs compte que tout ceci est tourné durant la production de la sixième saison et que ce gros documentaire est surtout une succession de petites featurettes diffusées sur le net et qui retracent d'une manière globale les coulisses de 24 sur divers départements. Le terme de ''journal'' est donc un peu faussé puisqu'il ne s'agit pas du tournage de cette saison à proprement parler, mais de la série en général. Un document amusant, survolant malheureusement un peu trop vite certains points (22 sujets en une heure) mais qui dévoile l'entreprise colossale qu'est 24.
Enfin, afin de rendre l'ensemble plus léger, un petit sketch de Ricky Gervais (2min12) est proposé, tourné à même le plateau avec certains acteurs de la série. Via une astuce de montage, il est ainsi réintégré dans une scène dramatique où il tente vainement de suggérer une idée riche de sens : ''il faut appeler Jack !''.