La bande-son souvent aussi givrée que le film alterne les séquences relativement soft où les dialogues se trouvent efficacement axés sur l'enceinte centrale, ainsi que les séquences nettement plus allumées où la musique explose littéralement sur l'ensemble de votre installation sonore. Le caisson de basses allié à des ambiances graves et fracassantes instaurent une atmosphère tantôt trouble tantôt ardente, avec la même ténacité en version originale qu'en version française. Dès la première image, la spatialisation est de mise avec une bande son enivrante, des effets sonores parfois démesurés (le coup de feu à la 23ème minute, le règlement de compte à la fin du film) mais sachant rendre compte de l'état émotionnel du personnage principal. Les surround se révèlent plus incisives en version originale mais la version française s'avère plus active sur les frontales que son homologue même si elle manque parfois de naturel et que le doubleur français attitré de Nicolas Cage (Dominique Collignon-Maurin) ne parvient jamais à restituer la subtilité du jeu du comédien.
Making of (31min11)
Il n'y a rien de vraiment original à se mettre sous la dent avec cette succession d'images de tournages classiques, divertissantes certes mais manquant de commentaires de la part de l'équipe du film. Nicolas Cage n'y parle que trente secondes tandis que Werner Herzog, présent sur tous les fronts, donne le clap à chaque début de séquence afin de "demeurer le seul lien avec les acteurs au moment de tourner". Pour en savoir un peu plus sur la production du film, il faudra vous diriger vers l'interview du réalisateur dans le segment suivant.
Entretien avec Werner Herzog (11min55)
A l'occasion de la sortie du film en France, Werner Herzog revient sur les conditions de tournage en Nouvelle-Orléans après les dégâts physiques et psychologiques causés par l'Ouragan Katrina, son intention principale étant de placer l'histoire du film dans une ville où la population est en crise. Légèrement égocentrique, le réalisateur déclare modestement qu'il a "réécrit plus du tiers du scénario et cela ne me pose pas de problème de ne pas être crédité au générique bien que j'ai réinventé l'univers préalablement écrit par le scénariste". Pas une seule fois le film original d'Abel Ferrara n'est évoqué, Werner Herzog préférant évoquer le fait qu'il a découvert Eva Mendes qui "n'était pas connue mais qui l'est devenue pendant le tournage grâce à une publicité pour Calvin Klein où elle posait pour de la lingerie. Je trouvais qu'elle avait du talent et de la prestance qui méritaient d'être montrées dans un film". Certains propos se révèlent plus intéressants quand le réalisateur évoque plus ouvertement sa mise en scène, son style et l'implication de Nicolas Cage ("le plus grand acteur du monde"), mais l'ensemble demeure anecdotique.
L'interactivité se clôt sur des photos de tournage réalisées par Lena Herzog (l'épouse du cinéaste), quelques bandes-annonces et des liens internet.