DVD 1
Ananas :12/20
Bangkok Bahrein :11/20
Les images d'Ananas et de Bangkok Bahrein sont équivalentes et le rendu est typique de ce genre de documentaires tournés avec peu de moyens et en équipe réduite. Les couleurs apparaissent surannées, fanées, voire parfois miteuses, manquant naturellement de piqué. Les contrastes sont trop prononcés et les masters présentent une granulation assez importante ainsi que des tâches constellant l'image tout au long des films. Celle de Bangkok Bahrein se trouve techniquement légèrement inférieure à celle d'Ananas avec des couleurs qui bavent, en particulier les rouges et les bleus durant les scènes obscures (scène du marché à la 27ème minute) et du night-club.
Quelques séquences d'Ananas s'avèrent surexposées, avec des visages blafards, et on dénote de nombreux fourmillements à l'arrière plan. Concernant ces deux films, la compression numérique se révèle un peu faible dans l'ensemble, peu de détails sautent réellement aux yeux et les génériques d'ouverture et de fin accusent une granulation plus poussée (le plan final d'Ananas par exemple).
DVD 2
Golem, le jardin pétrifié :14/20
Naissance d'un Golem :13/20
Dans la vallée de la Wupper :11/20
Le premier film (également le plus récent (1993)) présente une jolie luminosité malgré quelques défauts techniques persistants ainsi que diverses scories. La palette colorimétrique s'avère douce et agréable avec une attirante gamme de bleus en dépit d'une sensible granulation émaillée de points blancs. A noter certaines sautes de l'image (à la 30ème minute) comme si le master provenait directement d'une VHS. Les scènes sombres déséquilibrent quelque peu l'ensemble mais nous nous trouvons devant une charmante copie.
De par son montage brut, Naissance d'un Golem donne du fil à retordre à la compression qui finalement s'en tire à bon compte. L'éventail de couleurs demeure basique mais convenable et les mêmes défauts que dans le film précédent subsistent mais sont inhérents au master d'origine. Les gros plans se révèlent moins précis et on déplore une abondance de plans brumeux (voir les scènes avec Dominique Sanda).
Dans la vallée de la Wupper a beau dater de 1993, le cinéaste devait disposer de peu de moyens vu la qualité d'image inférieure. L'aspect demeure grisâtre et voilé, trop contrasté, et plusieurs séquences sont perturbées par un voile laiteux.
DVD 3
Kadosh :15/20
L'un des plus beaux films d'Amos Gitaï est soigné par l'éditeur. Malgré les inévitables tâches blanches des credits d'ouverture, une granulation et une compression inégale, les couleurs froides du début sont respectées et certaines scènes sont épatantes de clarté. La gamme colorimétrique n'est certes guère diversifiée mais la dominante blanche est éclatante. On constate de sensibles tremblements visibles durant les gros plans des comédiens ainsi que plusieurs fourmillements mais la qualité technique est dans l'ensemble de mise.
DVD 4
Kippour :18/20
Kippour, souvenirs de guerre :14/20
Le long métrage s'en sort évidemment mieux que le documentaire réalisé trois années auparavant. L'image de Kippour s'impose d'ailleurs comme l'une des plus belles de ce coffret DVD avec une restitution édifiante de la photo terreuse voulue par le cinéaste. Les prises de vue alertes et dynamiques ne sont guère aisées à encoder mais l'éditeur s'en tire avec tous les honneurs et très peu d'accrocs retiennent l'attention. Le seul bémol provient en effet du rendu des visages continuellement flous dans les gros plans sans pour autant asticoter les rétines.
Les images d'archives tachetées et griffées de Kippour, souvenirs de guerre, sont tirées des films tournés en Super-8 disponibles dans les suppléments. Le documentaire, tourné en vidéo, possède quelques imprécisions mais conserve une netteté notable. En revanche, c'est encore une fois au niveau des gros plans que le bât blesse avec une granulation plus accentuée.
DVD 5
Kedma :14/20
News from home / News from house :14/20
Il faut considérer la photo originale de Kedma comme étant brumeuse, rendant la peau des comédiens diaphane et entraînant des arrière-plans granuleux et souvent trop contrastés. Les plans les plus rapprochés provoquent un certain nombre de confusions principalement dans le rendu des visages. La palette colorimétrique n'est certes pas étincelante, on pourrait même dire austère avec une abondance de couleurs mornes, métalliques et livides. Le master est cependant immaculé et les partis-pris esthétiques conformes aux choix du réalisateur.
News from home / News from house mixe trois films en un puisqu'il a été tourné en 1980, 1989 et 2005. Trois formats sensiblement différents qui impliquent divers accrocs. La partie la plus ancienne (les six premières minutes) est proposée dans un N&B 16mm aux blancs cramés et aux images constellées de scories. Le tournage réalisé en 1989 et 2005 se différencie par une granulation prononcée dans la section antérieure, une gamme de couleurs défraîchies bavant notablement dans les scènes d'intérieur. La section la plus récente tournée en vidéo est quasiment irréprochable avec une luminosité poussée et une profondeur de champ très estimable.
DVD 6
Alila :16/20
Brand new day :11/20
Alila se démarque des photos froides de Kippour et Kadosh (Sacré) par des teintes plus ambrées et des contrastes plus affirmés. Malgré une défaillance de compression numérique lors des nombreux travellings « intra-muros », la luminosité est de mise et les plans rapprochés des comédiens sont enfin propres. Les noirs sont denses et les scènes nocturnes, dont celle finale de la pluie purificatrice, sont fluides et d'excellente tenue.
They tried to make me go to rehab I said no, no, no...
Tourné en 35 millimètres en 1987, l'image de Brand New day a, comme les tubes d'Eurythmics, assez mal vieilli. Les couleurs ternes ont une fâcheuse tendance à baver, notamment le rouge des spots sur les scènes de concert. Les points blancs ne parviennent pas à se dissiper, la granulation accompagne le film tout du long et l'ensemble manque singulièrement d'éclat. Les scènes sombres s'en tirent le moins bien avec une purée de pois plus accentuée, des arrière-plans grivelés de picotis. La dernière séquence (la réalisation des photos de l'album) est parsemée de défauts variés jusqu'à la fin des credits.
DVD 7
Désengagement :15/20
Ce n'est pas qu'on attendait une superbe image mais la déception est de mise vu que le film date de 2007 ! Une fois de plus, le déséquilibre de la compression numérique se révèle dans les gros plans où la peau de Juliette Binoche demeure quelque peu livide, occasionnant de nombreux flous énervants. La profondeur de champ s'en tire mieux que les plans rapprochés et la palette de couleurs s'avère chaude même si on reste loin de la grande réussite technique de Kippour. Une granulation sensible se fait ressentir notamment dans la séquence dite de la cave (24min) qui contraste totalement avec le reste de l'étalonnage. Désengagement contient son lot de scènes nocturnes à la fois harmonieuses et aux fourmillements pondérés. La deuxième partie offre une clarté d'ensemble appréciable même si les détails s'en trouvent vivement ternis.
DVD 1
Ananas :13/20
Bangkok Bahrein :11/20
Bien que le film soit antérieur à Bangkok Bahrein, la piste sonore d'Ananas s'en tire mieux avec des graves moins appuyés et un rendu des voix plus distinct. Pour Bangkok Bahrein, le souffle est nettement plus accentué, la musique est appréciable mais elle camoufle une bonne partie des commentaires en voix-off surtout dans les premières scènes. Les séquences de night-club distillent les morceaux musicaux avec brutalité et percent douloureusement les tympans les plus fragiles. L'acoustique d'Ananas est vaguement parasitée par un sifflement chronique mais le mixage est plus propre que pour l'autre documentaire.
DVD 2
Golem, le jardin pétrifié :14/20
Naissance d'un Golem :14/20
Dans la vallée de la Wupper :13/20
Deux pistes équivalentes pour Golem, le jardin pétrifié et Naissance d'un Golem à savoir des dialogues incisifs et clairs très peu parasités par un souffle séquentiel. Le mixage fait la part belle aux graves et les effets environnants ne manquent pas d'éclat. Dans Naissance d'un Golem, on regrette seulement que la voix de Dominique Sanda s'accompagne de fortes saturations. Le point fort acoustique de ce film subsiste dans le rendu de la musique, généreusement dispensée par les enceintes. La cacophonie finale est saisissante. Le documentaire Dans la vallée de la Wupper dispose d'un mixage sans effets particuliers, émaillé d'un petit souffle et agençant les voix des intervenants avec satisfaction.
DVD 3
Kadosh (Sacré) :15/20
La musique profite pleinement de l'ouverture des enceintes avant et les voix des acteurs sont constamment intelligibles. Sans fioriture, cette piste stéréo remplit amplement son contrat et certaines séquences (la scène d'amour à la 24min30) sont saisissantes.
DVD 4
Kippour :18/20
Kippour, souvenirs de guerre :14/20
La piste stéréo de Kippour s'avère exceptionnelle : la montée crescendo de la musique obsédante de Jan Garbarek vous donnera la chair de poule dans la scène d'ouverture, les innombrables explosions repoussent les limites de votre installation et le spectateur est proprement plongé dans l'action du film plus particulièrement lorsqu'elle se déroule à l'intérieur de l'hélicoptère. On regrette sincèrement une piste DD 5.1. mais le mixage proposé est dantesque. Par contre, l'écoute du documentaire Kippour, souvenirs de guerre, avance des dialogues tantôt couverts, tantôt à la limite de la saturation, à cause des conditions de tournage diverses et variées. La musique est au contraire frappante et vive.
DVD 5
Kedma :15/20
News from home / News from house :15/20
Dans leur genre respectif, les deux pistes sonores mettent en avant les voix des comédiens pour le film, et celles des intervenants pour le documentaire, avec vigueur, linéarité et sans esbroufe. Kedma dispose de plusieurs scènes joliment représentatives comme la musique qui s'amplifie dans les premières séquences jusqu'à l'arrivée de la caméra sur le pont du cargo. L'orage avec ses coups de tonnerre et la pluie battante ne manquent pas d'ardeur et relèvent nettement la déception des premières séquences.
DVD 6
Alila :14/20
Brand new day :16/20
Alila ne possède guère de séquences véritablement spectaculaires mais la piste sonore proposée restitue les différentes ambiances avec précision et un relief suffisant pour suivre agréablement le film. N'attendez donc pas un déluge d'effets mais l'ouverture des enceintes est largement convenable à l'écoute. En revanche, si l'image de Brand new day était décevante, le mixage s'en sort lui avec panache. Pourtant le début commençait mal, manquant de punch. On sera très vite rassurés lorsque le groupe entame le cultissime Sweet dreams (are made of this) idéalement répandu par les enceintes gauche-droite. La voix d'Annie Lennox tend vers une légère saturation lors de ses confessions mais le reste demeure fort satisfaisant.
DVD 7
Désengagement :15/20
Il faudra se contenter d'une piste unique en stéréo mixant à la fois l'hébreu, le français et l'anglais, avec une clarté analogue restituant les voix des comédiens avec authenticité et éclat. Une grande ouverture des enceintes frontales permet d'immiscer le spectateur dans la fureur des dernières scènes, la musique envoûtante se manifeste à maintes reprises avec fluidité et la voix de la cantatrice soprano Barbara Hendricks évite toute saturation malvenue.
Courts-métrages (1972-1977)
Tous les films suivants ont été réalisés par Amos Gitai. On y découvre ses débuts puis diverses expérimentations sur l'image uniquement puisque ces films ont été tournés en Super-8 et en muet. La qualité d'image est certes passable, constellée de tâches et de points, de griffures et de scories, mais l'ensemble de ces courts-métrages révèlent le style d'un metteur en scène, un regard unique sur les êtres, une fascination pour les visages ou la nature qu'il aime filmer depuis une voiture.
Vous retrouverez le détail ci-dessous des courts-métrages :
Memphis 1 et 2 (9min37) : La caméra s'attarde sur les habitants du quartier noir de Memphis.
Windows in David Pinsky n°5 (4min07) : Amos Gitai filme les passants à travers les fenêtres de l'appartement de sa mère.
Arlington USA (1min47) : Il est question ici d'un défilé commémoratif se déroulant au cimetière militaire d'Arlington.
Souk / Dialogues de femmes (3min19) : Le cinéaste filme les visages de trois femmes âgées, discutant, riant et fixant la caméra.
The International Orthodontist Congress (3min21) : Comme son nom l'indique, la caméra se promène dans les coulisses d'un Congrès consacré à l'orthodontie.
Souvenirs d'un camarade de la 2ème Aliya (8min41) : « L'Aliya » en hébreu signifie la vague d'immigration. Amos Gitai évoque la génération de son grand-père, arrivé de Russie en 1905, en réalisant un montage rapide de photographies issues de livres d'archives et en se promenant dans les rues en s'attardant une fois de plus sur les visages.
Dimitri (16min49) : Le parallèle est ici fait entre la vie quotidienne de villageois avec l'arrivée d'un clown qui se prépare à entrer en scène. Les scènes d'un repas de famille s'enchaînent avec le maquillage de l'artiste, des scènes de vendange avec celles d'un jonglage réalisé avec la bouche.
Surgeon general's warning (7min29) : Ce court-métrage, proposé à part des précédents, a été réalisé en 2001 pour le Festival de Cannes où plusieurs cinéastes avaient été conviés afin d'évoquer les méfaits de la mondialisation. Amos Gitai se trouve en plein mixage d'un de ses films, se lève et s'adresse à la caméra où il évoque brièvement la genèse d'Ananas et de Bangkok Bahrein. Partant d'un accord passé avec Les Cahiers du Cinéma et Serge Le Péron qui recherchaient des réalisateurs intéressés par la mondialisation, Amos Gitai se lance dans l'aventure d'Ananas et de Bangkok Bahrein au début des années 80.
DVD 3
A propos de Kadosh (24min34)
Ce segment agrémenté d'extraits d'entretiens avec les comédiens Yoram Hattab, Yael Abecassis, Meital Barda et le cinéaste Amos Gitai, propose en introduction la montée des marches lors de la présentation du film au Festival de Cannes 1999. Le film reçut un accueil triomphal auréolé d'une standing-ovation de plus de vingt minutes. Une surprise pour les comédiens qui découvraient également le film pour la première fois avec les spectateurs. Le fond et la forme sont intelligemment abordés et la bonne surprise provient de quelques bouts de scènes écartés du montage final dont une recette traditionnelle, appelée Chakchouka. Evidemment de nombreuses scènes sont paraphrasées (comme celle de l'introduction) mais les propos sont assidûment brillants sur les thèmes abordés dans le film pour retenir aisément l'attention.
Courts-métrages (1972-1977) muets proposés dans les mêmes conditions techniques que les films du premier DVD :
Fire is paper, paper is fire (2min52) : Il s'agit d'une étude sur le papier enflammé réalisée par Amos Gitai pour un cours de design.
Black / White (3min33) : Le réalisateur expérimente avec sa caméra divers effets pyrotechniques sur la lumière et les mouvements de caméra en pleine nuit grâce aux éclairages des phares de voitures ou de lampadaires.
Details of architecture (13min09) : Voici un film réalisé sur divers bâtiments créés par l'architecte Munio Weinraub Gitai, le père du réalisateur. Amos Gitai réalise quelques animations sur les plans et les dessins d'architecture.
La géographie selon l'homme (4min19) : Il s'agit d'un essai critique sur l'habitat et la ville transformée par l'homme moderne, de nombreuses ruines attirent le regard du cinéaste.
Textures 1 (3min20) et Textures 2 (3min22) : Depuis une voiture, Amos Gitai filme les éléments, la terre, la végétation environnante en jouant avec l'image et la lumière naturelle.
Galim (wave) 1 (4min16) et Galim (wave) 2, l'ouverture du club des étudiants en architecture (5min01) : Une fois de plus, le réalisateur expérimente avec le cadre sur les divers éléments naturels comme l'eau, la roche, les reflets et le soleil.
Maim / Water (3min28) : Comme précédemment pour les deux films Galim.
Shosh (6min42) : La caméra se pose sur les courbes d'une femme que le réalisateur effleure.
Lucie (5min32) : Une femme mystérieuse maquillée comme une diva regarde la caméra.
Blowing glass (6min03) : Il est question ici d'une soufflerie de verre et de la mise en forme de cet élément.
Pictures in the exhibition (3min26) : Lors d'une exposition d'architecture à Londres, le cinéaste fait un parallèle entre les attitudes des visiteurs et les statues exposées.
DVD 4
Courts-métrages (1973-1974) : Ces courts-métrages muets proposent des images d'archives réalisées par Amos Gitai à l'aide de sa caméra Super-8 alors qu'il était plongé en pleine guerre de Kippour. Certaines de ces images aériennes ont été fidèlement reprises dans le film Kippour réalisé en 2000.
Le détail des courts-métrages :
Images de guerre n°1, 2 et 3 (3min58, 3min23, 3min25) : Comme nous l'indiquons juste au-dessus, ces bobines Super-8 proposent des vues aériennes du conflit ainsi que divers plans de l'équipage et de l'hélicoptère. Certaines bobines montrent la montée des chars vers le Golan, les bombardements ainsi qu'Amos Gitai lui-même avec ses compagnons.
Images d'après-guerre / After (3min21, 3min21) : A son retour, Amos Gitai réalise ces courts-métrages dans lesquels il expose son uniforme tâché de sang et déchiré. Dans le deuxième film (sonorisé), le cinéaste erre avec sa caméra dans la nature, les cloches sonnent en fond sonore, les oiseaux chantent, le vent souffle dans les arbres. Le bruit des explosions est encore présent malgré le calme environnant. L'uniforme maculé de sang est toujours pendu à un balcon, les horreurs de la guerre seront toujours présentes.
DVD 7
Courts-métrages:
11/09/01 (10min43, 2002) : Ce court-métrage d'Amos Gitai fait partie du film collectif réalisé par 11 cinéastes de pays différents sur l'attentat du 11 septembre 2001. Le metteur en scène propose en un seul plan-séquence de montrer l'arrivée d'une équipe de télévision dans une rue de Tel-Aviv juste après un attentat-suicide. A ce moment là à New York, un autre événement prend le pas sur cette triste réalité quotidienne... Pour Amos Gitai, son désir est ici « d'évoquer la réalité dramatique d'Israël et la manière dont celle-ci est occultée ».
Le Dibbouk de Haïfa (3min, 2007) : Comme le court-métrage précédent, celui-ci est tiré du film collectif Chacun son cinéma réalisé pour le 60ème Festival de Cannes. Amos Gitai fait un parallèle entre un cinéma de Varsovie en 1936 et un autre situé à Haïfa soixante dix ans plus tard victime d'un bombardement.