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Superbement interprété par deux jeunes comédiennes qui crèvent littéralement l'écran, 
Des filles en noir dispose d’un joli transfert mettant en valeur les coloris bruns-sombres et les tonalités glacées de la photo signée Hichame Alaouie, déjà remarquée pour son superbe travail sur le film Nue propriété de Joachim Lafosse. L’image possède une texture très douce avec un grain palpable mais plaisant pour les rétines tandis que la palette colorimétrique oscille sans artefacts de compression entre les gammes métallisées, les atmosphères presque ténébreuses et les noirs joliment compacts. Les visages pâles des deux comédiennes ressortent donc sans aucun problème et les contrastes demeurent solides tout du long. Seuls les plans rapprochés ainsi que les séquences sombres témoignent d’une sensible baisse de la définition présentant un aspect plus poreux mais ce master offre des conditions de visionnage soignées.
Point de Dolby Digital 5.1, qui de toute façon aurait été superflu, mais une piste Dolby Surround en tous points parfaite, dynamique, vive, et délivrant les voix des comédiens avec une réelle efficacité. Ce mixage saisissant s’avère limpide, riche et intimiste, jamais dénaturé par un souffle parasite, et surtout respectueux de l’oeuvre originale.
Ce court-métrage réalisé par Jean Paul Civeyrac en 2011 pour le webzine d'Arte consacré au cinéma, intitulé Blow Up, montre une femme prendre sa douche, s’habiller, se maquiller puis sortir d’un appartement. Une voix-off nous lit les articles de journaux parus le 30 décembre 1895 relatant les premières projections du cinématographe des Frères Lumière. Ces commentaires indiquent que grâce à ces images, "la photographie a cessé de fixer l’immobilité et perpétue l’image du mouvement […] la mort cesse alors d’être absolue et l’on pourra revoir agir les siens longtemps après qu'on les aura perdus". C’est la vie même que filme Jean-Paul Civeyrac dans ce très bel essai, une scène du quotidien prise sur le vif mais qui demeure à cet instant imprimé pour la postérité, la plus belle et personnelle, celle du coeur. Notons que la protagoniste et monteuse du film n’est autre que Louise Narboni, également monteuse de Des filles en noir.
Vous trouverez également un livret de 22 pages très complet comprenant un entretien dense et passionnant avec le réalisateur Jean-Paul Civeyrac. Voici pour notre test DVD Des Filles en Noir.
