Resté longtemps invisible en raison de la décomposition chimique du négatif original, le master 1.33 proposé par les Editions Montparnasse demeure fortement affecté par l'usure du matériel d'origine malgré une restauration évidente. Les imperfections sont constantes, la luminosité démesurée, l'image parfois trouble et de nombreux points noirs, raccords de montage, rayures verticales et tâches parsèment l'écran en permanence. Heureusement, la granulation et les fourmillements sont assez limités, mais l'ensemble reste médiocre voire franchement mauvais (la visite à Madère), la gestion des contrastes étant pour ainsi dire inexistante. Notons enfin qu'il manque visiblement un bout de scène à 1h03 lors du dialogue entre Terry (Irene Dunne) et le directeur.
Nous préférons vous prévenir, il est nécessaire de serrer les dents devant le caractère grinçant et irritant de ce mixage unique, et ce dès le générique d'ouverture. Les dialogues nasillards saturent continuellement et les passages chantés (Plaisir d'amour entre autre) sont horripilants et percent littéralement les tympans avec une mention spéciale à la séquence de piano, véritable arme de destruction auditive. La bande-son était visiblement aussi abimée que l'image et les craquements, souffle et claquements foisonnent malheureusement durant 1h30, notamment durant la dernière séquence où le tactactactactac tape sérieusement sur le système.
Présentation du film (3min41)
Comme toujours pour les films de la collection RKO, Serge Bromberg présente le film de Leo McCarey en le replaçant dans son contexte, tout en évoquant le casting du film et la situation de Leo McCarey au sein de l'industrie hollywoodienne.