A l'instar du film, on pourrait dire que la facture globale de cette édition en ce qui concerne l'image contient du bon et du moins bon. Le bon, c'est bien évidemment le rendu des couleurs et la gestion des contrastes qui rend parfaitement hommage aux ambiances suintantes voulues par Gens. Que ce soit dans les intérieurs chauds, moites et organiques ou dans les extérieurs froids, ce DVD se montre plutôt généreux et offre donc une palette colorimétrique large et variée. De plus, les noirs ont juste la profondeur qu'il faut pour se montrer oppressants sans pour autant se retrouver complètement bouchés.
Le moins bon en revanche est plutôt à chercher du côté de l'encodage. Si la copie générale est de plutôt bonne qualité (seules quelques poussières sont à déplorer, mais rien de bien grave), on remarque qu'à de nombreux moments notre visionnage du film de Xavier Gens se retrouve perturbé par quelques défauts de compression qui auraient certainement pu être esquivés. Les extérieurs par exemple, verdâtres à la base (ce qui est déjà un handicap lorsqu'on connaît les limites du MPEG-2), se retrouvent ici plutôt bruyants, en particulier dès qu'il y a un peu de fumée à l'image. La scène du repas verra quant à elle certains gros plans ruinés par quelques pâtés de pixels sur les gros plans. Un défaut d'autant plus préjudiciable que dès lors, la définition ne se montre pas forcément optimale, ce qui est plutôt dommage pour un film aussi récent.
Si l'image se montre irrégulière, le son s'en tire quant à lui plutôt bien, puisqu'il permet de revivre chez soi l'expérience Frontière(s) telle qu'on l'avait découverte en salle, grâce à une piste Dolby Digital 5.1 qui tient toutes ses promesses. D'un côté, les dialogues sont clairs et joliment mis en avant, permettant d'apprécier les savoureux dialogues du film (« alors, t'as joui ? »), et de l'autre, les bruitages et effets sonores sont vraiment bien retranscrits, et généralement à un niveau plus que généreux. Le caisson de basse en prendra donc pour son grade, tout comme les deux enceintes arrière, en particulier lors des scènes marquantes que sont celle de l'intro, de la course poursuite en voiture, de la fusillade finale ou du passage dans l'abattoir. Enfin, la musique aussi bénéficie d'un traitement idéal, puisque les très nombreux morceaux composés pour le film claquent bien dans les baffles et permettent de se plonger réellement dans Frontière(s).
Il semble que certains éditeurs aient compris la technique pour imposer le Blu-Ray dans tous les salons : proposer des bonus inédits sur les éditions HD, délaissant par là même leurs petites soeurs SD. C'est ainsi que la version DVD de Frontière(s) sortira dans le commerce amputée de quelques modules (pour plus d'infos, voir le test Blu-ray).
Retrouvez ci-dessous l'analyse complète des bonus testés par l'ami Arnaud Mangin :
Tout commence avec un Commentaire audio, plutôt traditionnel, qui contrairement à ce que l'on imaginait n'est pas le plus mémorable des bonus de cette édition. D'abord parce que Xavier Gens se perd lui-même dans le "trop de choses à raconter", perdant en cours de route autant d'informations qu'il n'en révèle, mais aussi parce que Karina Testa joue un peu moins le jeu en n'ayant finalement pas grand-chose à dire. La présence de la comédienne empêche le discours de devenir trop monocorde mais se révèle pourtant d'un intérêt limité. Seule le dernier acte du film, où on ne voit pratiquement qu'elle, l'inspire un peu plus. Très anecdotique, finalement.
Ils se prêteront également au jeu des commentaires sur les scènes coupées (6min41 en tout) avec un peu plus de conviction, cette fois-ci. Le confort derrière le micro s'étant désormais installé. On regrettera que lesdites scènes ne proposent pas également la bande son originale, mais le réalisateur arrive judicieusement à faire le tour du propos. En particulier sur une séquence assez barrée dont on comprend aisément la suppression. Notons d'ailleurs qu'une vidéo faisant défiler une galerie de polaroïds (13min27) est également commentée par les deux collaborateurs. Pas très enrichissant sur un plan informatif, mais très sympa à suivre. C'est d'ailleurs ce bonus-là qu'il faut écouter jusqu'au bout pour connaître le pseudo de Karina Testa dans World Of Warcraft. Avis aux amateurs. Toujours au rang des pièces commentées, un comparatif de storyboards (8min36, en tout) permet à Xavier Gens d'expliquer la manière dont il a préparé quelques plans complexes en amont.
Et puis tant qu'à savoir vraiment les choses, autant se retourner vers un petit making of (26min01) fait maison, emballé rapidement pour se calquer sur une featurette américaine, mais qui a l'énorme avantage de ne pas être une featurette américaine. Comprenons par là que les choses sont plus ou moins naïvement survolées mais qu'on ne bascule pas encore dans le commercial à tout prix. Du coup, le documentaire est à l'image du film et de son réalisateur : ça s'adresse gentiment aux geeks fans de films d'horreur et se focalise essentiellement sur la déconstruction technique des scènes les plus emblématiques. On se montre un peu redondant avec le commentaire, mais au moins on montre des choses, bien que brièvement. Sympatoche lorsque l'on veut savoir comment exploser une tête, découper un mec à la scie circulaire, et autres signes d'attention du même tonneau.
Une interactivité assez riche et divertissante qui s'achève avec quelques teasers au sens de l'humour décapant, une galerie d'affiches et 8 petites vidéos skyblog (quelques secondes en tout) pas très claires et accompagnées d'aucune explication.