Le transfert d'Into the Wild se devait d'être impeccable tant le film regorge d'images splendides de paysages plus ébouriffants les uns que les autres, captés aux quatre coins des Etats-Unis et dans l'Etat de l'Alaska, là où la nature est la plus sauvage. Pari réussi pour l'éditeur, Pathé, qui nous livre une copie de toute beauté, restituant à merveille la diversité des décors naturels aux seins desquels l'équipe emmenée par Sean Penn a tourné. Une lumière naturelle éblouissante aidant à construire les plans de paysages verdoyants ou asséchés selon les saisons traversées par le personnage principal. La palette chromatique est à ce titre parfaitement saturée offrant une multitude de couleurs ardentes et voluptueuses (dans la partie dans les champs de blé) ou stériles et glaciales (dans la partie en Alaska) qui réjouiront vos rétines. Même si à de rares moments la compression se fait ressentir, il n'en reste pas moins que le spectacle qui nous est offert sous nos yeux est tout simplement à couper le souffle, même en DVD !
Du côté du son, c'est un petit peu la déception car avec deux pistes, une anglaise et une française, présentées en Dolby Digital 5.1, nous nous attendions à meilleur résultat ! En effet, la nature constamment présente dans le film n'est jamais suffisamment mise en valeur par les enceintes latérales qui misent surtout sur le trop plein de musique. Celle-ci, par ailleurs très belle et en parfaite symbiose avec les images, se voit retentir sur tous les canaux avec force et précision. La voix off, également très présente, est habilement mixée avec le reste de la bande sonore. La piste française est équivalente à son homologue anglaise restant agréable tout du long. Au risque de nous répéter, nous aurions souhaité que les arrières soient davantage sollicités même si quelques passages du film (la séquence de la descente en canoë-kayak) réservent une ambiance sonore intense et extrême.
L'interactivité du premier disque se contente de proposer le film-annonce en vostf et vf (2min24) ainsi qu'une galerie de photos animée et musicale (1min50).
DVD 2
Into the wild : l'expérience (17min18)
S'il y a bien un documentaire à ne pas rater dans cette interactivité c'est bien ce module réalisé par Laurent Bouzereau multipliant les images de tournage insensées dans plusieurs milieux sauvages, avec Sean Penn entouré de son équipe qui selon ses dires était partante pour le suivre partout. C'est l'occasion pour le réalisateur de s'exprimer sur l'origine de ce projet ainsi que sur l'expérience du tournage elle-même, comme l'indiquait le titre de ce documentaire. Emile Hirsch évoque sa préparation, passant de 72 à 52 kilos durant les 8 mois de tournage nécessaires pour Sean Penn qui désirait suivre le cheminement psychologique et physique du jeune acteur au fil des saisons. Le réalisateur laisse une grande place au reste de son équipe technique et ses producteurs, le chanteur et musicien Eddie Vedder, l'actrice Catherine Keener, son directeur artistique Domenic Silvestri, le chef décorateur Derek Jill, Jay Cassidy le monteur, l'auteur du livre Into the Wild Jon Krakauer et Eric Gautier le chef opérateur. Une aventure collective au sens noble du terme où chacun devait être motivé chaque jour durant les mois de tournage. Sean Penn en vient ensuite au voyage du véritable Christopher McCandless qu'il a essayé de respecter au maximum, chronologiquement parlant. Le metteur en scène ne tarit pas d'éloges sur son acteur principal qui lui évoque son challenge à relever. Vous retrouverez ce documentaire sur l'édition simple du film.
Making-of (20min09)
On serait tenté de dire « on prend les mêmes et on recommence ». Sean Penn apparaît une fois de plus pour nous dire comment il a découvert le livre de Jon Krakauer et les dix années passées à vouloir mettre en scène Into the Wild, le résultat final étant pour lui identique à ce qu'il imaginait depuis près de dix ans en travaillant sur l'adaptation. Il nous explique une fois de plus les conditions difficiles de tournage (devant suivre la succession des saisons) et l'implication de toute l'équipe. Ce sont en réalité les mêmes propos que dans le documentaire précédent que distille Sean Penn sur son acteur principal, sur sa préparation et sa participation. On reprochera à ce module de divulguer quelques moments du film. Emile Hirsch, dans des images extraites de la même interview que précédemment, aborde une fois de plus sa préparation corporelle et mentale, ainsi que son arrivée sur le projet, Sean Penn l'ayant remarqué dans Les Seigneurs de Dogtown. Des anecdotes sympathiques et des prises de vue de l'équipe en plein tournage relèvent le niveau de ce segment paresseux et redondant.
Conférence de presse avec Sean Penn, Emile Hirsch et Eric Gautier (37min53)
Pourquoi nous infliger un tel calvaire ? Filmée par un média internet, cette conférence parisienne soporifique aurait mérité d'être bien montée plutôt que de délivrer des images brutes aux zooms horribles et incessants (ne mettant vraiment pas le trio en valeur) ainsi qu'un son direct très mauvais et inaudible. Visiblement touchés par le décalage horaire, Sean Penn et Emile Hirsch se soutiennent la tête durant les longues minutes de cet entretien avec les journalistes. Le réalisateur a l'air ravi (voir notre trombinoscope des meilleurs moments de la conférence de presse) de répéter toujours la même chose, Emile Hirsch ne se voit poser qu'une seule question, Eric Gautier également (en plus par la traductrice). Le plus embêtant (pour être poli) est que chaque question posée par les journalistes est quasiment inaudible, traduite par l'hôtesse, les interviewés répondant évidemment en anglais puis les réponses traduites en français. En tout et pour tout, vous pouvez donc retirer un bon quart d'heure de traduction pour obtenir une fois de plus les mêmes propos dispersés à droite et à gauche dans les segments précédents : le choix d'Emile Hirsch, la préparation de l'équipe, les conditions de prises de vue, l'adaptation du livre de Jon Krakauer, etc. Vous pouvez passer votre chemin.
Into the wild : l'histoire, les personnages (21min53)
Cette section est plus originale que les précédentes puisqu'elle donne la parole à tout le casting du film (Emile Hirsch, Hal Holbrook, Jena Malone, Kristen Stewart, William Hurt, Marcia Gay Harden), visiblement aussi impliqué dans le projet que Sean Penn lui-même. Ce dernier n'est en revanche guère aidé par le montage qui propose une fois de plus les mêmes propos et images d'interviews déjà vue précédemment. Jon Krakauer est également de la partie mais son entretien est un peu plus dense que dans les modules précédents abordant ainsi l'écriture de son livre consacré à Christopher McCandless. On apprend entre autre que l'écrivain est parti lui aussi en Alaska lorsqu'il était jeune pendant trois semaines, échappant plusieurs fois à la mort. C'est l'occasion de voir la visite des parents et de la soeur de McCandless sur le plateau en train de s'entretenir avec Emile Hirsch et Sean Penn. Agrémenté d'images inédites réalisées lors du tournage, ce module est finalement assez plaisant.
Braving Alaska - Documentaire National Geographic réalisé en 1992 (51min56)
Voici l'histoire passionnante de quatre familles d'ardents pionniers qui ont élu domicile dans l'Alaska reculé, qui ont accepté et recherché l'âpreté de cette vie. L'Alaska, 1,5 millions de kilomètres carré, 99% de territoires inhabités et sauvages. Ce documentaire est une belle plongée dans les splendides paysages naturels baignés des aurores boréales. On y met en valeur le système D des familles pour survivre à -45 °C et surtout les motivations d'un tel choix de vie. Que ceux que la chasse rebute soit prévenus, les images d'élans dépecés parsèment ce documentaire. Ce documentaire est un parfait prolongement au film de Sean Penn puisqu'il met en avant la vie désirée par Christopher McCandless où l'homme doit vivre en harmonie avec la nature.