Test DVD : Les Emotifs anonymes

Pour le DVD, la belle photo ambitieuse et stylisée du chef opérateur Gérard Simon alliant de larges gammes de vert, ocre, bruns et rouge renvoyant au conte de fée sont très joliment restituées avec ce master SD de très haut niveau. On pense d’ailleurs souvent à l’univers poétique de Jean-Pierre Jeunet avec des contrastes ciselés et une colorimétrie vive et chatoyante. Si la définition n’est pas optimale, le film bénéficie d’un cadre large détaillé, au relief très appréciable et au piqué suffisamment affûté sur les nombreux plans rapprochés. D’un côté les noirs y sont très denses tandis que les blancs sont très lumineux. En dépit de quelques moirages et divers fourmillements constatés sur les arrière-plans, le DVD des Emotifs anonymes demeure très agréable, doux et fluide, avec un grain cinéma à la texture notable.

Nous sommes ici dans une comédie dont l’action repose essentiellement sur les dialogues, donc le mixage se focalise sur l’enceinte centrale pour la piste Dolby Digital 5.1. La spatialisation n’est véritablement marquée qu’avec la musique du film mais quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les surround comme lors de la séquence se déroulant au salon du chocolat ou de la balade sous la pluie diluvienne. Le subwoofer profite de quelques plages musicales pour distiller quelques petites basses bien senties, y compris durant le générique de fin avec la chanson Big Jet Plane d’Angus et Julia Stone. L’éditeur joint également une stéréo percutante, possédant la même ardeur frontale et privilégie les dialogues ardemment restitués. Les Emotifs anonymes est également disponible en audiodescription pour le public malvoyant et non-voyant.

Making of (52min09)
Cet excellent documentaire revenant sur le tournage des Emotifs anonymes donne un réel aperçu de l’ambiance qui a régné sur le plateau durant les 44 jours de prises de vue. Entre les propos des comédiens, du réalisateur Jean-Pierre Améris et de ses divers assistants (le chef opérateur Gérard Simon, la décoratrice Sylvie Olivé), les répétitions des acteurs et les images du tournage, ce making of demeure excellent et divertissant de bout en bout. Nous y voyons entre autre la préparation d’Isabelle Carré afin de "devenir" chocolatière, Benoît Poelvoorde insufflant une folle énergie ou plus tracassé à l’idée de chanter, mais aussi la préparation quotidienne des travellings par l’équipe technique. Certaines séquences ratées, autrement dit un bêtisier très communicatif, se greffent à plusieurs reprises à l’ensemble. Un très bon moment.

Interview du réalisateur (16min35)

Jean-Pierre Améris est ici interviewé après le succès du film et revient sur la genèse des Emotifs anonymes. Hypersensible depuis sa jeune adolescence, il explique avoir été très longtemps complexé en raison de sa grande taille et qu’il trouvait alors refuge dans les salles obscures où il pouvait alors vivre la vie des autres par procuration. Jean-Pierre Améris raconte ensuite comment il s’est pris de passion pour le cinéma qui l’a aidé à prendre confiance en lui, comme Angélique dans Les Emotifs anonymes avec sa passion pour le chocolat. Dans une seconde partie, le réalisateur parle de son casting et déclare que le film a entre autre été écrit pour Isabelle Carré qu’il avait déjà dirigé en 2007 dans le téléfilm Maman est folle. Jean-Pierre Améris s’exprime enfin sur les thèmes du film et ses références allant du cinéma de Blake Edwards à Howard Hawks en passant par l’évocation d’un de ses films fétiches Un jour sans fin d’Harold Ramis. Cette interview s’avère dense, passionnante qui plus est doublée d’un excellent retour sur le film.

 

Interview des acteurs (7min11)

Malgré l’évidente complicité du couple vedette, on reste un peu sur notre faim quant à cet entretien trop court constamment entrecoupé d’extraits du film. Isabelle Carré s’exprime à peine et malgré les propos de Benoît Poelvoorde qui se révèlent plus être des anecdotes de tournage qu’une véritable interview, nous n’apprenons pas grand-chose ou du moins pas plus que ce qui est déjà dit ou montré dans le making of.

 

 

L'interactivité se clôt sur la bande-annonce (1min49) ainsi que le Clip de la chanson du film intitulée Big Jet Plane, interprétée par Angus et Julia Stone (3min45).