Image :
9/20
L'image de Lust, Caution bénéficie d'un transfert quasi irréprochable qui rend hommage à la superbe esthétique du film. La définition est fine, précise, pour un rendu tout en profondeur quels que soient les plans. Les visages des acteurs sont ainsi magnifiquement mis en valeur, la gestion des contrastes se montrant à la hauteur en toute circonstance, et la compression se faisant extrêmement discrète. Non seulement la palette colorimétrique est subtilement nuancée, mais ce transfert offre une luminosité particulièrement chatoyante, une qualité non négligeable étant donné que nombre de scènes se situent dans des intérieurs sombres ou tamisés. Du beau travail.
Son :
8/20
Les deux pistes son proposées, Français et Chinois Mandarin, ne sont pas en Dolby Stéréo comme indiqué derrière la jaquette mais (et c'est bien mieux) en Dolby Digital 5.1. Là aussi, force est de reconnaître que l'édition se montre très soignée. Les deux pistes bénéficient de la même qualité de mixage et d'une puissance similaire. Le DD 5.1 fait preuve d'une très belle clarté, épousant le caractère intimiste des scènes concernées comme l'ampleur des autres (les scènes de foules, très vivantes). On pourra peut-être reprocher aux enceintes arrière une discrétion un peu trop appuyée, mais l'effet environnant est tout de même là. La musique d'Alexandre Desplat accompagne l'action avec ce qu'il faut d'emphase, tandis que les dialogues sont dans les deux cas parfaitement mis en avant, sans excès.
Bonus :
2/20
Making of (16'45)
Seul bonus de cette édition (accessible depuis l'interface), le making of déçoit cependant par son caractère ultra-formaté. Il s'agit ni plus ni moins que d'un making of à l'américaine, très promotionnel, précipité et superficiel. Certes, on a droit aux interventions de tous les acteurs majeurs de la réussite du film (Ang Lee, le co-scénariste et producteur exécutif James Schamus, le directeur de la photographie Rodrigo Prieto, le producteur Bill Kong et les acteurs Tony Leung Chiu-Wai, Tang Wei, Joan Chen et Wang Lee-Hom), mais à part s'envoyer des fleurs les uns aux autres, ils ne nous apprennent rien que nous ne sachions déjà, à quelques détails près. Ang Lee nous rappelle ainsi qu'il tient à intéresser sa génération à cette époque, tout en rendant hommage à Eileen Chang qu'il considère comme l'écrivain contemporain chinois le plus fascinant. On peut aussi observer brièvement dans ce documentaire l'énorme décor de Shanghai reconstitué par la production, qui comprend plus de 100 boutiques. Enfin, le producteur Bill Kong nous explique que personne avant Ang Lee n'avait jamais filmé de scène de mahjong sérieusement. Un bilan un peu maigre, même si l'ensemble est bien emballé et se laisse regarder avec plaisir.