Test DVD : La Solitude des nombres premiers

L'éditeur livre un très beau transfert DVD de La Solitude des nombres premiers, respectant la photographie stylisée et saturée du film avec une colorimétrie vive et bigarrée. Les teintes bleues, vertes, jaunes et rouges se côtoient avec une réelle homogénéité à l'instar de la séquence d'ouverture (le spectacle des enfants), les noirs sont denses et la luminosité indéniable. Notons tout de même quelques pertes de la définition au niveau des gros plans où quelques flous occasionnels sont constatables. En dépit de quelques artefacts de compression, l'image conserve le grain original de la photo (sur les scènes de ski surtout), les contrastes sont tranchés, le relief palpable, le piqué est parfois si aiguisé et le niveau de détails si riche que l'on pourrait penser que le film a été tourné en HD, ce qui n'est pourtant pas le cas.

Etrange choix éditorial que de proposer uniquement la version française en Dolby Digital 5.1 alors que la piste italienne ne doit se contenter que d'une banale stéréo. Celle-ci dévoile une balance gauche-droite savamment dosée, énergique et fluide, délivrant ses dialogues avec harmonie et son thème musical avec efficacité. Cependant, la piste française Dolby Digital 5.1 l'emporte évidemment haut la main avec un usage remarquable du caisson de basses qui frappe à de multiples reprises et ce grâce à la superbe bande-originale du film mixant le cultissime Bette Davis eyes de Kim Carnes, la composition inquiétante de Mike Patton, et le thème principal de L'Oiseau au plumage de cristal, référence directe au film de Dario Argento. La séquence d'ouverture donne le la tout comme la longue scène de la fête où les latérales et les basses ont alors fort à faire. Malgré quelques petites résonnances qui sonnent un peu faux, la spatialisation est donc totale mais on regrette sincèrement qu'il n'en soit pas de même pour la version originale. Signalons enfin que la piste française bénéficie également d'un encodage stéréo d'excellente facture bien que la place cédée aux voix soit trop prépondérante.

Making of (27min24)

Les coulisses du tournage de La Solitude des nombres premiers ne déçoivent pas, les images de tournage abondent et les propos du réalisateur Saverio Costanzo ne manquent pas d'intérêt. En revanche, les interviews entrecoupées des deux acteurs principaux Alba Rohrwacher et Luca Marinelli sont un peu plus légères et ne font en gros que présenter les personnages du film tout en dévoilant les grandes phases de l'histoire. Heureusement, ces entretiens s'affinent au fur et à mesure notamment quand nos interlocuteurs se penchent sur leur préparation physique respective (une prise de poids de 15 kilos pour Luca Marinelli, une perte tout aussi conséquente pour Alba Rohrwacher), sur le travail avec les acteurs adolescents incarnant leur personnage plus jeune, l'importance de la musique dans le film (présente pendant les prises de vue), ainsi que sur le traitement des couleurs.