Harry Potter et les reliques de la mort partie 2 : notre critique à la sortie du film

CRITIQUE HARRY POTTER

ET LES RELIQUES DE LA MORT PARTIE 2 - publiée le 8 juillet 2011

Au risque de décevoir les coeurs d'artichauds : quand Harry Potter reprend du service, ce n'est pas pour se lamenter sur la mort de l'elfe Dooby et encore moins sur celle de Dumbledore ! Dans cette deuxième partie des reliques de la mort, le réalisateur ne perd pas de temps pour tout remettre à sa place. Les éléments de l’intrigue d’Harry Potter 7.1, peut-être un peu oubliés par les spectateurs, reprennent ici vite leur place...

Si certains spectateurs auront le coeur à rire des quelques premières répliques drôles et bien pensées des personnages, bien peu résisteront pourtant à l'envahissant suspense sous-jacent : celui du destin, tragique ou non, de chaque personnage... Harry, Ron et Hermione mèneront-ils leur quête à bien ? Voldemort finira-t-il par imposer le chaos et la désolation sur le monde des sorciers ? Rassurez-vous, rires et inquiétudes ne dureront pas : la première scène d'action est un véritable raz-de-marée : Harry Potter au cinéma, c'est avant tout un grand spectacle, et personne ne doit l'oublier. Au diable les conventions du genre de l’action movie, David Yates s’est donc amusé (à sa façon) à faire de l’Ecole des Sorciers, une véritable arène d’où l’hémoglobine coule à mesure des incantations et sortilège ‘Stupéfix" ! Le siège de l'école des Sorciers par les forces maléfiques de Lord Voldemort est un grand moment d'extase, un feu d'artifice visuel et sonore. David Yates sait faire monter la sauce avec une action progressive et maîtrisé, mettant en exergue la beauté de ses décors, via de sublimes plans larges d’un Poudlard en lambeaux. Une première scène mémorable, comme on l'attendait.

Dans Harry Potter 7.2, on le sait, tout est question d’enjeu et ce sont ces fils conducteurs qui tiennent les spectateurs en haleine, tant ils nous sont rappelés très habilement sur chaque séquence. On assiste alors à un enchaînement vif et limpide de moult affrontements, d’une guerre sans pitié dans l’école (dirigée par un Alan Rickman tout bonnement exceptionnel une fois de plus), et d’un festival de rebondissements scénaristiques qui surprendront tous ceux qui n'ont pas eu le courage ou le temps d'entamer le bouquin des ‘Reliques de la mort’. Daniel Radcliffe qui livre ici sa meilleure prestation, en avait clairement gardé sous le coude. Décidément de plus en plus crédible, il arpente les couloirs de Poudlard à la poursuite de celui-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom... Et comme Harry Potter n’est jamais seul, l’amitié prend ici toute sa mesure grâce à Hermione et Ron qui, c'est un soulagement, ne s'éternisent plus en témoignages d'affection douceureux (ou presque...) pour se concentrer sur l'essentiel : leur quête !

Revenons donc à cette quête puisque c'est ce qui interesse tout le monde et que, par chance, c'est aussi là que réside le génie de Yates. Si les explosives scènes d’actions n'ont rien à envier à un Michael Bay au sommet de son art, l'affrontement entre les 3 acolytes et le  "pas si méchant" Malefoy, est une véritable giclée d’effets spéciaux. Une réussite qui lui vaudrait, oui oui rien que ça, une place dans la catégorie meilleurs effets spéciaux des Oscars 2012... 

Sur ces deux heures qui filent à la vitesse d'un balai Nimbus, les énigmes trouvent leurs réponses, l’action et l'émotion tiennent la dragée haute à l'artificielle 3D plus gadget qu'autre chose et les souvenirs de tous les volets précédents reviennent comme par enchantement... Menés d'une main de maître par David Yates, les acteurs offrent un jeu complet sans fioritures ni tics et définitivement plus mature que dans les précedents opus. Mention spéciale pour Neville Londubat alias Matthew Lewis que l’on regrette de ne pas avoir vu plus souvent. 

Même si l'humour s'invite ici et là dans le film, le drame prend systématiquement le dessus, épilogue oblige : se battre pour sa survie et tenter de sauvegarder l'Ecole des Sorciers est définitivement une quête sublime. Une ode à la persévérance et au dépassement de soi qui, cette fois-ci, parvient à s'affranchir du pesant misérabilisme qui régnait dans les précedents épisodes. Harry Potter 7.2 explose dans une puissance encore jamais atteinte, orchestrée par un David Yates définitivement audacieux. Il faut l'écrire noir sur blanc :  Harry Potter 7.2 est sans surprise le plus réussi de toute la franchise et restera dans les annales du 7^e art, de manière aussi sûre qu’il sera impérissable dans l’esprit des fans...