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Deauville 2009 : The Messenger

Le 14/09/2009 à 19:52
Par
Notre avis
8 10 Parmi tous les films sur la guerre d'Irak, ce premier long métrage d'Oren Moverman se distingue en abordant les conséquences du conflit sous un angle inédit à travers le point de vue de deux officiers tourmentés par une mission humainement déchirante. Si la réalisation, sobre et élégante, conserve quelques tics de premier film, la qualité de l'écriture et de l'interprétation (Ben Foster, Woody Harrelson) servent admirablement le propos pour faire de The Messenger l'une des dénonciations les plus poignantes de l'acte de guerre vues sur un écran depuis longtemps.
Découvrez ci-dessous la critique de The Messenger

Critique du film The Messenger d'Oren Moverman

Grand Prix au Festival du Cinéma Américain de Deauville, The Messenger n'est pas simplement un énième film sur la guerre d'Irak. C'est plus que cela. Premier long métrage d'Oren Moverman, qui fait ses premiers pas derrière la caméra après avoir signé plusieurs scénarios mémorables tels que celui de I'm Not There de Todd Haynes, The Messenger n'entre pas dans le débat politique sur le bien-fondé du conflit mais s'oriente vers un propos plus élémentaire, en montrant frontalement la souffrance des familles causée par la perte des soldats. Ces jeunes gens qui s'engagent par conviction ou patriotisme pour certains, ou parce qu'ils sont issus de classes défavorisées et se laissent convaincre par des recruteurs peu scrupuleux qu'un service rendu au pays les aidera à s'élever socialement.



Critique du film The Messenger d'Oren Moverman

 

De par son sujet, The Messenger adopte la démarche inverse de celle d'un Grace is Gone (James C. Strouse) et conserve un point de vue extérieur sur la douleur des familles touchées par un proche. Comme si Moverman s'interdisait de s'immiscer dans l'intimité de ces veuves ou de ces parents amputés d'une partie d'eux-mêmes. En choisissant le regard de Will Montgomery (Ben Foster), officier chargé pendant les trois mois de service qui lui restent de jouer les anges de la mort, Oren Moverman s'intéresse au ressenti du messager face aux réactions imprévisibles, parfois violentes, des familles surprises en plein dans leur vie de tous les jours par cette atroce nouvelle. La mort insaisissable face à la trivialité du quotidien. Peu à peu, l'intrigue se resserre sur Montgomery et son collègue instable Tony Stone (Woody Harrelson), deux personnalités complémentaires, entre le soldat qui tente encore de croire à l'amour et à la compassion malgré ses déceptions, et son aîné que la solitude a rendu aigri et misogyne. Les traumatismes des deux hommes sont perceptibles mais s'expriment le plus pudiquement du monde, sans flash back guerrier ni tirade philosophique. La simplicité est reine dans The Messenger, et c'est certainement pour cette raison que les dialogues comme les situations ne trahissent aucune fausse note.



Critique du film The Messenger d'Oren Moverman

Sur le plan de la mise en scène, Oren Moverman fait montre d'un savoir-faire manifeste. Sa réalisation, tout en retenue et en élégance, conserve bien quelques légers tics de premier film mais s'avère porteuse d'un vrai point de vue et s'accompagne d'une direction d'acteurs d'une maîtrise rare. Il faut dire que le cinéaste est entouré d'un casting très investi, de Ben Foster et Woody Harrelson dans les rôles chacun à leur manière émouvants des deux officiers, à Samantha Morton en veuve mélancolique en passant par Steve Buscemi en père ébranlé. Au sortir de The Messenger, quelque soit les convictions politiques de chacun, il est impossible de ne pas être convaincu que la guerre est une énorme bêtise humaine. Cette histoire n'est pas seulement celle des Etats-Unis, elle est universelle.






The Messenger

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