La Passante du Sans-Souci
Le 02/10/2007 à 08:00Par Sabrina Piazzi
Dans son ultime film, il est difficile de ne pas faire le parallèle entre les rapports douloureux que Romy Schneider entretient à l'écran avec le jeune Wendelin Werner et la tragédie que la comédienne a vécue avec la mort accidentelle de son fils David en juillet 1981. Adapté de manière originale par Jacques Rouffio, l'œuvre de Joseph Kessel s'en trouve étonnamment et intelligemment prolongée en projetant le personnage de Max cinquante ans après les évènements narrés dans le livre. L'actrice apparaît fatiguée, bouleversante et déchirante. Ses larmes et ses regards expriment une douleur incommensurable et non feinte, usée avec délicatesse par le cinéaste au profit de l'histoire « commandée » par la comédienne elle-même. Dommage que les décors pèchent par manque de réalisme et que le rythme ait une fâcheuse tendance à faiblir dans la deuxième partie (une scène de procès trop classique), mais l'interprétation exemplaire (Michel Piccoli, Gérard Klein) secoue sans peine le spectateur.