Le Coup de l'escalier
Le 01/09/2007 à 13:25Par Sabrina Piazzi
Même s'il n'atteint pas la force dramatique du chef d'œuvre de John Huston Quand la ville dort, Le Coup de l'escalier réalisé par Robert Wise en 1959, souvent cité comme le chant du cygne du film-noir américain, est un classique du genre où les habitués Shelley Winters et Robert Ryan participent à cet ultime braquage même s'ils n'y croient plus et que l'âge mûr les a déjà rattrapés. A l'instar de John Huston, Robert Wise est plus intéressé par les protagonistes et leur motivation plutôt que le casse proprement dit. Comme son confrère, le cinéaste ancre ses protagonistes dans une réalité crépusculaire (magnifique photo) marquée par l'échec. Tourné en pleine guerre froide, Le Coup de l'escalier est un film-noir à part, mettant en scène un personnage principal afro-américain interprété par Harry Belafonte (à l'origine du projet) et traitant ouvertement du problème du racisme. Par ailleurs, le film a été récompensé d'un Golden Globe spécial en 1959 pour sa « promotion de la compréhension internationale ». Pamphlet antiraciste, Le Coup de l'escalier se clôt sur la morale irréfutable : blancs ou noirs, les hommes sont tous égaux face à la mort. Pour la petite anecdote, Le Coup de l'escalier était le film de référence pour le cinéaste Jean-Pierre Melville dont ses films Le Cercle rouge et le Deuxième souffle en sont volontairement inspirés.