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Le Samaritain : Sylvester Stallone en super-héros usé. Notre critique

Le 29/08/2022 à 20:12
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Notre avis
5 10
Stallone en super-héros. A 76 ans, la star du cinéma d'action des années 80 et 90 succombe à l'appel des super pouvoirs. Mais on est très loin de Marvel ou DC. Sous ses allures de Direct To Video, le Samaritain a tout d'un film de super-héros des années 90. Si la réalisation de Julius Avery (Overlord) ne manquera pas de charme pour les vieux fans de Sly comme nous, elle n'en reste pas moins une série B fauchée aux effets spéciaux qui piquent parfois les rétines. Reste néanmoins cette aura de vieille bête usée qui mord encore que trimballe Sly. A déguster dans son canap un samedi soir.
 

Sylvester Stallone
 
Repoussé depuis plus de deux ans, annoncé au cinéma et survendu par Sylvester Stallone qui n'a pas manqué de le décrire comme "son meilleur film depuis quelques années" (il est vrai qu'à côté des DTV d'Evasion 2 et 3, ce n'est pas difficile), Le Samaritain (Samaritan en v.o) arrive finalement en streaming sur Prime Video, effet direct du rachat de la MGM par Amazon.
 
Un gâchis de ne pas voir Le Samaritain sur grand écran ? Pas vraiment. Si le film de Julius Avery (Overlord) contentera les vieux fans de Sly comme nous, il n'en reste pas moins une série B fauchée aux effets spéciaux qui piquent les rétines (voir la tentative de rajeunissement de Stallone qui n'est pas loin de l'amateurisme). Reste néanmoins ce charisme animal de vieille bête usée que trimballe Sly et une saveur 'années 90' pas forcément déplaisante.
 
Sylvester Stallone
 
Sylvester Stallone en super-héros. Si la carrière de l'acteur de 76 ans ne manque pas de personnages hors du commun proche du surhomme, l'éternel Rocky n'avait pas encore incarné de véritable justicier masqué à la force surpuissante.
 
Près de 30 ans après Demolition Man et Judge Dredd, Stallone endorse son premier rôle de super-héros. Cependant Le Samaritain n'est pas adapté d'un comic book. Ce rôle a été écrit pour Sly. On y retrouve les thèmes qui plaisent tant à la star comme la rédemption, le héros solitaire hanté par le passé, la survie dans une Amérique en pleine récession qui oublie ses pauvres, le récit initiatique (à travers le personnage de l'enfant), le questionnement sur la notion d'héroïsme et le passage du temps.
 
A l'instar des derniers Rocky ou Rambo, Stallone ne cherche jamais à cacher son âge. Il faut dire qu'à 76 ans, il garde du jus. Papi a encore un uppercut atomique et peut sans souci briser du figurant à la chaîne.
 
Sylvester Stallone
 
L'histoire : Samaritain vs Nemesis. Deux frères aux super pouvoirs que tout oppose. L'un incarne le bien et l'autre le mal. Ennemis jurés, ils s'affrontent dans les rues de Granite City (qui rappelle fortement le Detroit de Robocop). Tiraillés par la haine l'un pour l'autre, Samaritain et Nemesis périssent mystérieusement dans un entrepôt en feu.
 
25 ans plus tard, Granite City est plus que jamais gangrénée par la violence. Mais certains pensent que le Samaritain a survécu. Sam Cleary (Javon «Wanna» Walton - vu dans Euphoria et Umbrella Academy), gamin de 13 ans, est persuadé que le vieil homme solitaire de l'immeuble d'en face est le Samaritain. Il se met à le suivre et prie pour qu'il puisse sauver une ville au bord de l'anarchie et du chaos.
 
Sylvester Stallone
 
Samaritain a tout d'un film de super-héros des années 90. Jamais il n'aurait pu rivaliser avec Marvel ou DC sur grand écran. Déjà de par la faiblesse de ses effets spéciaux faute à un budget très modeste, ses décors aux allures de DTV, ses séquences de foule risibles avec dix figurants et quelques fumigènes puis par son grand méchant très vite cliché malgré la bonne volonté de Pilou Asbaek (Game Of Thrones, Ghost in the shell).
 
Mais qu'importe ses nombreuses faiblesses dont il a conscience, et dont il se moque parfois à travers quelques punchlines vraiment 90's, le Samaritain ne manque pas de charme grâce à Stallone. On ne  se lassera jamais de voir sa carcasse de vieux dinosaure usé déambuler dans les rues mal famées et encore capable de rugir quand il le faut (l'oeil du tigre est toujours en Sly).
 
Son Samaritain est certes un homme à la force herculéenne mais il n'est pas moins rempli de failles. Stallone se plait à démystifier le concept de super-héros en l'ancrant dans la réalité et en lui faisant gober des pots de glace pour qu'il n'explose pas.
 
Sylvester Stallone
 
Le Samaritain peut prêter parfois à rire ou faire office de quasi nanar, mais il séduit dans ses séquences intimistes. Stallone est à l'aise quand il joue au père de substitution. On avait déjà pu s'en rendre compte dans le premier Creed. Puis le twist malin du film saura surprendre.
 
Une violence présente mais édulcorée
Grand regret cependant, l'aspect tout public du film. Malgré son ambiance tendue, le Samaritain édulcore ses effets alors qu'il avait été annoncé comme un film de super-héros réaliste et violent. On sent qu'il a été tourné avec une envie de faire gicler quelques artères avant d'être transformé en PG-13 (Le réalisateur Julius Avery avait badigeonné Overlord, son film de zombies chez les nazis, avec des hectolitres de sang). Ce choix décrédibilise le long métrage dans son envie de réalité alors que la violence urbaine se veut omniprésente.
 
Bref, le Samaritain n'est pas l'Impitoyable de Sylvester Stallone que l'on aurait pu espérer. Reste à le prendre comme une série B divertissante destinée aux fans de la légende. A déguster dans son canap un samedi soir.

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Sylvester Stallone
 





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