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Le Transporteur 3

Le 26/11/2008 à 10:15
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Notre avis
1 10

On ne s'en cache pas, chez FilmsActu (enfin l'un des rédacteurs de FilmsActu, bibi), on aimait bien Le Transporteur 2, film relais de l'ami Louis Leterrier entre le scolaire et l'aventure américaine qui y allait à fond les ballons dans le domaine du n'importe quoi. Un spectacle d'une infantilisation profonde, certes, mais pris avec suffisamment de recul, d'humour et de générosité pour nous divertir grandement pour peu que l'on soit sensible au second degré. En fait, nous aimerions arrêter le papier tout de suite, cela nous éviterait de basculer dans l'insulte gratuite et le lynchage charcutier que mérite pourtant ce troisième opus. On ne va pas y aller par quatre chemins : passées quelques ambitions grossièrement affichées de faire du cinéma à très grand spectacle qui coûte la peau des fesses (intention des plus louables) Le Transporteur 3 s'impose comme l'un des films les plus pourris dévoilés sur grand écran cette année. Voilà, c'est tout simplement nul, raté, baignant dans la quintessence du mauvais goût, d'une médiocrité abyssale rarement atteinte. Ou comment un réalisateur n'ayant rien capté au genre auquel il s'attaque est parvenu à tuer la poule dans l'œuf, sans le fun...

 


Critique Le Transporteur 3 Impossible de passer par quatre chemins, Le Transporteur 3 est un film intégralement négligé par un réalisateur qui soit n'en n'a rien à faire, soit est foncièrement incompétent. La satisfaction est en tout cas impossible, scénario de merde ou pas (surtout que pour une fois, l'histoire tient un peu mieux la route... jusqu'à un certain niveau) puisque son prédécesseur avait au moins eu le mérite de jouer avec le grotesque imposé lourdement par un Luc Besson

pas très inspiré, et le tourner à son avantage. En partant de pas grand-chose, il était donc possible de s'amuser un peu.

 


Critique Critique Le Transporteur 3

 

Là, on part toujours de pas grand-chose, mais on s'ennuie ferme. Pourtant, il est vrai que les premières minutes du film tentent de jouer dans la cour des grands. Des énormes panoramiques, des gros paquebots, des containers mystérieux qui, à leur ouverture, déglinguent deux idiots curieux (comme l'intro du Retour des morts-vivants de Dan O'Bannon, pour les connaisseurs) et pas mal de petits détails de ce genre qui nous rappellent qu'on vole quand même un peu au dessus de Taxi 4... Le reste du postulat s'avère ensuite assez naze, certes, mais jusque là, il n'y a pas véritable trahison sur la marchandise. Jason Statham, qui n'avait plus cassé la gueule à grand monde depuis un moment, se fait kidnapper par un étrange groupuscule qui lui impose par la force de livrer un mystérieux colis. Surveillé de près et piégé, il ne peut s'autoriser aucun détour. Enfin, pour couronner le tout, un bracelet magnétique menace de le faire exploser s'il s'éloigne un peu trop de son véhicule. Roule ou crève ! C'est un concept, pas si idiot que ça (dans Speed, ça marchait pas trop mal) qui nécessitait tout de même de demeurer un brin entretenu pour rester efficace jusqu'au bout


 

Critique Critique Le Transporteur 3

 

 

C'est là que Megaton (rien à voir avec Transformers) entre en scène et essaye de jouer au gamin avec ses voitures, comme l'avait beaucoup mieux fait Leterrier auparavant. Et puis, Leterrier avait au moins su utiliser certains stratagèmes efficaces pour faire du Transporteur un tremplin pour sa propre carrière. Pour Olivier Megaton, faire ce film n'a qu'un parfum de tapis de réception, il s'agit d'une sorte de régression après une Sirène rouge déjà pas terrible terrible et... et puis quoi d'autre si l'on excepte les clips de Tragedy ? Ben rien. Et c'est bien là le problème. Europa, c'est avant tout une école pour faire ses armes et délivrer des spectacles les plus efficaces possibles, pas une branche à laquelle se raccrocher. Or, en déboulant sur un projet comme celui-ci, on a la très nette impression que le réalisateur a perdu son guide en route pour torcher toutes les guignolades du film à la chaîne sans ambition, sans envie, sans hargne. On pourrait s'épancher des heures sur les scènes d'action, quand même l'ingrédient principal, mais ce n'est pas le pire. Non, ces bagarres chorégraphiées à la va-vite et signant le grand retour des effets accélérés (pour les mano à mano, comme les poursuites en bagnoles) ne sont pas les choses les plus pénibles. Les situations abracadabrantesques mises en place pour que le héros se sorte de la merde, non plus (même si son évasion aquatique façon McGyver mérite son pesant de peanuts). Surtout que, pour être tout à fait honnête, la séquence finale est assez rigolote... En fait, le pire, c'est d'avoir pris le film pour ce qu'il n'est pas.


 

Critique Critique Le Transporteur 3

 

 

Pour des raisons que l'on ignore, quelqu'un là-dedans à jugé bon d'offrir une âme à Franck Martin, chaînon manquant entre Bruce Lee et James Bond. Comme si on était devant un vrai film de cinéma. Parce que lorsqu'il ne tape pas des glandus qui font tous la queue pour être mis au tapis, en finissant toujours torse poil à chaque fois, il se remet en question, le bonhomme. Il se demande pourquoi il est seul, pourquoi la vie est dure, pourquoi c'est si fastoche de foutre sa voiture sur deux roues en deux coups de volant, pourquoi y'a assez d'air dans deux pneus d'une grosse Audi au fond d'un lac pour la propulser à la surface... Et ça, ça nous touche. Mais ça touche surtout la petite nénette qu'on lui a affublé comme copilote, une ado ukrainienne, fausse rousse, aussi bonne comédienne que Milla Jovovich quand elle avait le même âge et qui fait tout pour lui pourrir le voyage, à moitié beurrée par son cocktail vodka-guronsan. Et ouais, ce n'est pas facile tous les jours d'être un héros de film d'action, sans vie de couple, au point de se rabattre sur une gamine junkie dans une scène de cul qui, non contente d'arborer une légère pédophilie un brin douteuse (où alors c'est un clin d'œil à Lolita... et là, chapeau !), est probablement la plus ridicule séquence romantique de toute l'histoire du cinéma. On vous laisse la surprise...

 


 

Critique Critique Le Transporteur 3

 

 

Enfin voilà... Rien - ou si peu - à sauver dans un film d'action aux cascades pourries, qui aimerait être fun mais qui n'est finalement pas drôle, grotesque au lieu d'être poussif et monté avec les pieds au lieu d'être énergique. A conseiller éventuellement pour les prestances vraiment sympas de François Berléand et surtout Robert Knepper (qui lui au moins à pigé dans quoi il mettait les pieds) même si à la fin du film, on se demande encore pourquoi son personnage - c'est lui le méchant, pour info - a monté un pareil foin... Une ânerie de plus au tableau d'une œuvre vraiment médiocre. Du venin, de la méchanceté ? Peut-être, mais c'est lui qui a commencé...

 








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