Les Désemparés
Le 26/04/2007 à 08:06Par Sabrina Piazzi
Les Désemparés marque la fin de la carrière américaine de Max Ophüls. Le réalisateur fait fi d'un budget modeste et livre un film à la croisée du mélodrame et du Film Noir d'une beauté étincelante tout en apportant à son histoire une amoralité aussi inédite qu'audacieuse en s'attaquant directement au coeur de la "bonne famille américaine". Le duo Joan Bennett et James Mason fait des étincelles tandis que Max Ophüls s'en donne à coeur joie à travers des plans complexes (beaucoup de plans-séquences) tout en rendant un fameux hommage au néoréalisme italien, en particulier Roberto Rossellini par l'usage d'une musique souvent absente et d'un découpage minimaliste. Si l'histoire est finalement classique, le style épuré du cinéaste, l'investissement de Joan Bennett dans un de ses plus grands rôles et la classe éternelle de James Mason font de ce film de Max Ophüls, longtemps introuvable, un véritable grand classique du cinéma hollywoodien.