Max la Menace

A l’origine, Max la menace, c’est une série télé comique, créée par Mel Brooks dans les années 60 avec Don Adams dans le rôle titre et diffusée sur nos ondes sur feu la 5 dans les années 80 (c’était dans Vive la télé de Gérard Jourd’hui, vous souvenez-vous ?). Aujourd’hui, c’est un film avec Steve Carell, réalisé par Peter Segal qui débarque sur nos écrans. En cinquante ans, on est donc passé de Donald Richardson dans La croisière s’amuse à Evan Tout puissant, et du père de Blazzing Saddles et Frankenstein Junior à celui de La Famille Foldingue.. Tout ça pour dire qu’en nous rendant à la projection de Max la menace (Get Smart en VO), on ne s’attendait à pas grand chose, si ce n’est rien du tout. Au mieux un divertissement honnête, au pire une pompe à fric opportuniste venue à point nommée pour renflouer les caisses de la Warner en cas d’échec de Speed Racer et de The Dark Knight. Et bien force est d’avouer qu’à l’instar de la major au gros W, nous étions peut-être un brin trop pessimistes.

Max la menace est donc un divertissement honnête. Pas un film d’action jouissif à la Charlie’s Angels, non, mais pas une escroquerie tels qu’ont pu être les adaptations du Saint ou Chapeau Melon et bottes de cuir. On est plus proche ici d’un Wild Wild West qui, malgré des défauts navrants indignes du cinéma moderne, offrait au spectateur conscient de ce qu’il voyait deux agréables heures de concentré d’action et d’humour loin d’être indigestes. Alors oui, il est vrai que l’ensemble ne vole pas à des niveaux stratosphériques de finesse. Alors oui, c’est certain que sur les 3000 vannes lancées par dessus la jambe dans le film, seules une grosse dizaine arrivent à vraiment provoquer le rire. C’est sûr, les comédiens sont totalement en roue libre de la première à la dernière bobine. Et pourtant, on se laisse quand même prendre par l’ambiance et le rythme du film, pour ressortir au final avec quelques images dans la tête et la sensation de ne pas s’être ennuyé. Rajoutons à cela la présence à l’écran de Steve Carell revenu à son meilleur niveau, de Dwayne Johnson tout en second degré, de la délicieuse Anne Hathaway, du Hiro de Heroes et des vétérans Alan Arkin, Terence Stamp et James Caan, et on obtient une petite comédie d’action rigolote totalement consciente de ce qu’elle a à offrir. En plus, les scènes d’actions sont plutôt bien fichues, voire carrément mieux que celles présentes dans certains blockbusters de l’année. Que demander de plus ?