Salt
Le 23/08/2010 à 18:46Par Arnaud Mangin
Pour ceux qui se demandaient à quoi aurait ressemblé 24 heures chrono si Jack Bauer avait été une femme, Salt apporte une réponse plutôt sexy, rodée dans un film d'action rapide et sans temps mort dont la seule ambition est d'amuser pendant son heure quarante. S'adressant essentiellement aux 15-18 ans et un poil en retard sur son époque (ce qui n'est pas forcément un défaut), le nouveau film de Philip Noyce s'amuse des poncifs balisés du cinéma d'espionnage comme seul prétexte au spectaculaire effréné. Tant que ça fonctionne, il n'y a pas lieu de se plaindre...
Découvrez ci-dessous la critique du film Salt
Critique Salt
Même si on l'avait sensiblement zappé, parce que totalement submergé par ce cinéma contemporain post-néo-ultramoderne, Philip Noyce existe et exerce toujours. Alors forcément, quand le papa de Jeux de guerre, Calme Blanc et Danger Immédiat nous fait un petit coucou en replongeant dans son domaine de prédilection qu'est le cinéma d'espionnage, on s'y intéresse. Rien de fondamentalement transcendant dans son œuvre (l'un des derniers souvenirs en date étant le soporifique Bone Collector, déjà avec Angelina Jolie, ou encore Un Américain tranquille, là aussi soporifique), mais la volonté du réalisateur à entretenir une forme de série B old school sans prétention ne peut qu'entretenir un capital sympathie. Ce qu'il réitère de façon totalement assumée dans ce Salt, vrai film d'action constant et divertissant, maquillé en faux film d'espionnage sur fond de complots undercover dans les couloirs douteux des services secrets... Angelina Jolie y campe un agent de la CIA qui se retrouve soudainement accusée d'être une taupe russe, endoctrinée depuis sa plus jeune enfance, pour un jour se réveiller avec tous ses autres complices pour anéantir l'Amérique ! Chose qu'elle n'est pas et qu'elle doit prouver tout en étant la femme la plus recherchée des États-Unis... Beau programme.
Le thème en soi est fascinant à bien des égards puisque la théorie du Jour X (où tous les agents doubles se révèleront au grand jour après des années d'infiltration) est prise très au sérieux par le gouvernement américain. De quoi faire un bien beau film, surtout de la part d'un fan acharné de l'univers de Tom Clancy comme Philip Noyce. Mais il n'en fait pourtant rien et s'amuse même des codes prépondérants du genre (bouc émissaire, trahison, complot politiques, résurgence de la guerre froide, une fugitive, etc) tout en ayant conscience de leur prévisibilité. Il lorgne alors vers une sorte de Jason Bourne/Jack Bauer au féminin, l'humour et la légèreté en plus pour égayer une pellicule préférant le spectaculaire et le divertissement sans temps mort, en dépit du bon sens (le scenario et ses rebondissements ressemblent à l'une des dernières saisons de 24... en moins long) et d'un quelconque effet de surprise puisque tout est cousu de fil blanc de A à Z. La jolie Jolie passe son temps à crapahuter, castagner et canarder... et ça ne déplait pas.
Ni surprenant, ni original pour deux sous, Salt parvient néanmoins à assurer le minimum syndical en tant que divertissement sympa du dimanche soir et propose son lot de scènes d'action carrées tel que l'on est en droit d'en attendre, laissant la comédienne s'éclater à sauter sur des semi-remorques. Rien d'utile, rien de mémorable, mais rien de honteux.
Date de première publication : 27 juillet 2010 à 18h50