Samedi soir, dimanche matin

Le 02/10/2008 à 11:03
Par Yann Rutledge

Notre avis

8 10 Ancien critique de cinéma, Karel Reisz troque rapidement sa plume contre une caméra pour capturer sur pellicule le quotidien des ouvriers ignorés par le cinéma britannique alors. Après s'être fait les armes sur des court-métrages proches du documentaire, il se lance avec Samedi soir, dimanche matin dans un long-métrage qui fera grand bruit à l'époque pour cause d'un portrait non moralisateur d'un ouvrier révolté et anti-social (incroyable Albert Finney) entretenant une relation charnelle avec l'épouse de son collègue. Tourné loin des studios de cinéma et directement dans les quartiers prolétariens pour plus de réalisme (ce qui constituait une petite révolution à l'époque), Reisz suit cet anti-héros buté et arrogant sans jamais juger ses actes ce qui provoqua l'ire de certains conservateurs. Dans un sens proche d'un Seul contre tous de Gaspar Noé de par ce portrait d'un être détestable qu'on excuserait presque, Samedi soir, dimanche matin n'a véritablement pas pris une ride et s'avère encore aujourd'hui terriblement contemporain.