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Story of Jen

Le 09/06/2009 à 12:33
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Notre avis
6 10 Faisant à nouveau montre d'un désir ardent de ne pas s'enfermer dans un genre précis, le cinéaste confirme sa singularité dans le paysage cinématographique héxagonal en prenant ses distances des clichés esthétiques du "nouveau cinéma français" pour embrasser un univers personnel façon Claire Denis ou Lynne Ramsay (Ratcatcher) et filmer des personnages profondément seuls et rongés par l'incommunicabilité.

Critique Story of Jen François Rotger Marina Hands Critique Critique Story of Jen François Rotger Marina Hands François Rotger Marina Hands
François Rotger marche sur un tapis d'oeufs. C'était le cas avec The Passenger, son premier long métrage tourné loin des mornes terres françaises au Japon, ça l'est d'autant plus avec Story of Jen. Exit le Japon, cap le Canada anglophone aux côtés de Jen (Laurence Leboeuf) une jeune adolescente francophone d'une quinzaine d'années, et Sarah sa mère trentenaire (Marina Hands), vivant toutes les deux seules depuis le suicide du mari. Jusqu'au jour où, sous le regard inquisiteur des habitants du village, surgit Ian (Tony Ward), un vieil ami du père disparu... Pour Sarah, Ian est l'homme qui pourra l'aider à surmonter son deuil. Jen y voit tout autant le père qu'elle a perdu trop tôt que l'homme à qui elle veut s'offrir...

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François Rotger reste de toute évidence toujours autant fasciné par les personnages paumés aux rêves brisés, des êtres perdus qui ont l'intime certitude de ne pas être à leur place. Au beau milieu de ces grandes étendues reculées d'Amérique du Nord, se rejoignent ce trio mère/fille/Ian, un trio qui se reconnaît de par ses blessures, son ostracisme et son désir d'affection. Pour autant pas misérabiliste pour un sou et se refusant à enfermer ses personnages dans des clichés, le film navigue de façon périlleuse entre la chronique familiale dysfonctionnelle, le spleen adolescent van santien et la névrose passionnelle pour se conclure sur une chasse à l'homme tout droit sortie du western. On ne pourra s'empêcher de penser au Ratcatcher de Lynne Ramsay de par sa façon de photographier avec une certaine mélancolie ces vies tristes et mornes. Se distille en filigrane une atmosphère vaporeuse perméable aux apparitions hallucinatoires des démons intérieurs au fin fond d'une cave sombre (le mari décédé) ou d'un piège à gibier (Diane, déesse de la chasse ?). Atypique et envoûtant.






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