Commençons par un aveu : si l'auteur de ces lignes n'avait pas interviewé Denis Rouden, chef opérateur de MR-73 d'Olivier Marchal, et si ce dernier ne lui avait pas dit qu'il avait éclairé un petit film intitulé Un Roman Policier, tourné quasi intégralement de nuit avec la même caméra que les derniers films de Michael Mann, il y aurait eu peu de chances que vous lisiez ces lignes aujourd'hui. Non pas que nous ne voulions pas voir le film, mais plutôt que nous n'étions absolument pas au courant de son existence. Voilà le problème lorsque chaque mercredi voit débarquer plus de 10 nouveaux films à l'affiche : on finit par en zapper quelques-uns. Au nom de la rédaction de Filmsactu : désolés.

 

 

Premier film de la réalisatrice Stéphanie Duvivier, Un Roman Policier pourrait être décrit comme une romance se déroulant dans le milieu policier. Un point de départ intéressant, pour une histoire qui nous raconte la naissance d'un amour entre une capitaine d'un petit commissariat de Marseille et un jeune stagiaire fougueux. Hélas, le résultat n'est pas entièrement convainquant, la faute essentiellement à un scénario bancal, qui multiplie les sous intrigues en détriment de la romance qui nous intéresse ici. Deux histoires d'amour sur fond de mixité sociale et ethnique, une enquête policière en milieu défavorisé pour faire une peinture des banlieues, une histoire de ripoux, des conflits mère-fille ... c'en était peut-être de trop pour la jeune réalisatrice qui s'est semble-t-il laissée déborder par un script trop riche, et qui en oublie finalement d'aller au fond des choses. Dommage, car si les premiers instants se révèlent plutôt plaisants en nous plongeant directement dans un monde froid, sombre et violent (totalement propice à une idylle amoureuse, n'est ce pas ?), le rythme finit vite par s'essouffler et le film par ennuyer.

 

Mais ce Roman policier n'est pas dénué de qualités. On soulignera par exemple la jolie prestation des comédiens quasi inconnus (chapeau au passage à Duvivier pour avoir réussi à les imposer en tête d'affiche pour son premier film), en particulier à Abdelhafid Metalsi, que l'on avait entr'aperçu dans L'Ennemi intime de Florent Siri, et Marie-Laure Descoureaux, les deux acteurs tenant quasiment tous le film à eux seuls. De plus, c'est toujours avec autant de plaisir que l'on retrouve la ganache d'Olivier Marchal, dans un rôle de vieux flic alcoolo (étonnant non ?) et qui, en plus de camper le troisième personnage du film, semble avoir été un véritable guide pour Stéphanie Duvivier, tant les thèmes abordés dans le film sont proches de ceux du réalisateur de 36. Hélas, c'est bien la seule chose que ces deux films ont en commun.