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Une Colonie : un petit bijou sur l'adolescence en provenance du Québec -critique

Le 05/11/2019 à 19:23
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Notre avis
8 10 Coup de coeur. Joli film simple, modeste, juste et parfois spleenesque sur l'apprentissage de l'adolescence, Une Colonie se révèle touchant non seulement par la réalisation de la québécoise Geneviève Dulude-De Celles mais aussi par la formidable interprétation de sa comédienne principale Emilie Bierre.

Une Colonie
 
Parmi l'avalanche de films de super-héros et de blockbusters larger than life, il y a fort heureusement de temps en temps des petits films qui nous touchent en plein coeur et qui font du bien à l'âme. Une Colonie de la québécoise Geneviève Dulude-De Celles est de ceux là.

Modeste, simple mais profondément humain et à fleur de peau, Une Colonie documente le passage de l'enfance à l'adolescence de Mylia, ado introvertie qui passe de la primaire au secondaire.

Mylia (Emilie Bierre), une enfant timide et farouche, s’apprête à quitter sa campagne natale pour la grande école. À la recherche de repères dans ce milieu qui lui semble hostile, elle apprendra à mieux se connaître à travers la rencontre de Jimmy, un jeune autochtone marginal de la réserve voisine. Mylia avancera comme elle peut, parfois maladroitement, en se frottant à l’absurdité de l’adolescence, à ses malaises et à ses petites victoires.
 

Comment trouver sa place quand on a 12 ans, que l'on se sent différente, que l'on refuse d'être comme les autres, que l'on habite au find fond du Québec, que l'on ne sait pas ce que l'on veut mais que l'on sait ce que l'on ne veut pas, que l'on est assaillie par les doutes, les contradictions, les angoisses, les incompréhensions et que l'on souffre du regard brutal des autres ?

En sortant de son cocon familial douillet de petite fille, Mylia se confronte à la violence de notre société.
 
Une Colonie
 
"Toi, quand tu étais jeune, tu étais du genre à dépasser dans le cahier à colorier ?", demande Jimmy, un jeune indien Abénaki qui vit sur la réserve voisine, à Mylia.

La réalisatrice Geneviève Dulude-De Celles elle dépasse le cadre et n'hésite pas à sortir des sentiers battus. Qu'elle traite d'harcèlement, de racisme, du conformisme ambiant, son ton est sincère... La québécoise se prend de passion pour les exclus. Sans révolutionner le genre du récit d'apprentissage, Une Colonie retranscrit ce passage de l'enfance à l'adolescence sans superflu et sans mièvrerie.

Genevieve Dulude-De Celles filme ses acteurs au plus près. Avec délicatesse. Ayant fait ses classes dans le documentaire, elle conserve cette proximité qui accroit la justesse de son récit. Sa caméra suit ses acteurs, notamment Emilie Bierre quasi dans tous les plans, de telle manière que l'on ressent leurs troubles, leurs joies, leurs angoisses.
 
Une Colonie
 
Genevieve Dulude-De Celles joue avec les silences, les non dits et exerce par instant un cinéma spleenesque.
 
Emilie Bierre est épatante en Mylia et brille à chaque plan avec un jeu presque hypnotique dans ses sweat shirts trop grands d'ado mal dans sa peau. Ses scènes avec sa petite soeur (Irlande Côté) sont excquises.
 
Qu'est ce qui différencie un film sur l'adolescence d'un autre ? Ce sont souvent de petites choses. Et ces petites choses habitent Une Colonie qui se présente comme l'anti-teen movie tel que le conçoit habituellement le cinéma nord-américain.

Cette petite perle canadienne a déjà été multiprimé (Meilleur film canadien 2019, Ours de cristal à Berlin).
 
Une Colonie





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