Unstoppable
Le 18/11/2010 à 12:17Par Arnaud Mangin
Vrai divertissement effréné, énergique, très visuel nous renvoyant à l'époque bénie du n'importe quoi explosif des années 90, Unstoppable n'a aucune autre intention que susciter un plaisir immédiat. A travers l'axe spectaculaire, d'une part, mais aussi en jouant avec un déchainement médiatique extrapolé jusqu'à un excès jouissif, Tony Scott nous livre un film d'action "à l'ancienne", parfaitement réalisé, interprété, rythmé et filmé. Un pur plaisir.
Découvrez ci-dessous la critique du film Unstoppable
Critique Unstoppable
Ce qui est appréciable dans Unstoppable, et que l'on avait déjà noté dans le précédent film du réalisateur - L'Attaque du métro 123, c'est cette détermination de Tony Scott à ne pas sombrer dans les lignes directrices du cinéma hollywoodien contemporain privilégiant le spectaculaire au dépend du reste, tout en fournissant quand même son quota de spectacle escompté. Fidèle à ses principes, aussi "spéciaux" soient-ils (son sens du cadre est toujours aussi secoué), le metteur en scène reste ancré dans une certaine tradition du cinéma d'action des années 90, ambitieux, un brin borderline mais jamais pompeux, se plaçant dans une volonté de l'efficacité immédiate en dépit de sa propre pérennité. C'est d'ailleurs pour ça que le film a été tourné rapidement, que les œuvres du cinéaste s'enchainent avec un tempo digne de claquements de doigts frénétiques et que cette énergie se reflète dans son cinéma. Et encore plus ici. Le concept même du film prête à cette énergie vivace puisqu'il pose une situation urgente où un train parti tout seul en vadrouille à toute berzingue (à cause d'une erreur humaine presque aussi abracadabrantesque qu'une mise à mort de Destination Finale) s'apprête à détruire toute une ville en bout de course, avec son chargement de produits explosifs. Et évidemment, il faut que quelqu'un l'en empêche. Cela va de soi.
Mais comme Bruce Willis (ou n'importe quel autre sous-Bruce Willis) n'était pas disponible, on a pris les héros qu'on pouvait. En l'occurrence, deux machinos (un vétéran et un débutant, histoire d'entretenir l'aspect conflictuel) qui risquent de le percuter frontalement et dont les seules compétences peuvent empêcher la catastrophe. Voilà l'autre aspect plaisant de l'histoire : dans la parfaite continuité de L'Attaque du métro 123, la progression de l'action est entretenue dans les règles de la subordination professionnelle (respectée ou bafouée, selon les situations) et les multiples répercutions sociales et patronales qui peuvent en découler. Unstoppable étant quand même un film d'action dont le héros reste assis pratiquement du début à la fin, autant en profiter pour développer quelques points annexes. D'ailleurs, parmi les joyeusetés qui poussent le divertissement à son paroxysme, Tony Scott s'est également amusé à dépeindre un portrait des médias plutôt hallucinant où, moyennant un déploiement de cameramens et d'hélicoptères en tous genres, un fait divers prend des proportions de spectacle télévisuel démesuré. Les journalistes sont carrément au courant de points clés que les principaux concernés ne savent même pas.
L'étirement de la caricature narrative utilisé comme un outil de récréation est parfaitement maitrisé par Scott (le gars sait visiblement très bien ce qu'il fait) qui n'oublie pas qu'il est avant tout ici pour livrer un spectacle plutôt foisonnant dans son déroulement formel. Nous aurons ainsi droit à tout ce que l'on aime dans ce genre de film (carambolage, explosions, cascades ferroviaires folles et des types qui courent sur le toit du train) sans basculer dans la crétinerie irréfléchie. Jouant avec le second degré (les cinq dernières minutes étalent de la succes story en peinture), évitant à grandes enjambées le côté tire-larme que laissait craindre le début du film, Unstoppable déverse avant tout du pop corn par seaux entiers sans nous laisser le temps de nous ennuyer. C'est précisément ce qu'on lui demandait !
Première publication : 27/10/2010